Si Myk Colby a bel et bien initié Plasmodulated en solo, l’Américain a probablement très vite compris qu’il serait certainement plus sympa et plus facile d’opérer en compagnie d’autres musiciens. Après une première démonstration réalisée sous cette forme la plus réduite (
Plasmodulated, 2022), notre homme s’est alors entouré de nouveaux collaborateurs avec les arrivées successives de messieurs Josh Goldner (guitare), Jonathan Griffin (batterie) et Carlos Salas (basse). Après un album live, un split en compagnie des excellents Necrovision, Festergore et Ectospire ainsi qu’une série de singles qui leur aura permis à tous de se faire la main ensemble, le groupe a sorti l’été dernier son tout premier album. Un disque intitulé
An Ocean Ov Putrid, Stinky, Vile, Disgusting Hell paru sous les couleurs de Dawnbreed Records, Gurgling Gore et Personal Records.
Fidèle à ses choix esthétiques pour le moins clivants, Myk Colby a une fois de plus fait appel aux talents de l’artiste américain Adam Michael Nevler aka Gruesome Graphx afin d’illustrer ce premier jet longue-durée. Ce dernier signe pour l’occasion une oeuvre cartoonesque et particulièrement colorée qui ne fera probablement pas l’unanimité mais que je trouve plutôt rafraichissante dans son genre bien qu’il s’agisse d’un pauvre bougre au bout de sa vie, dégueulant sous un soleil de plomb sa bile dans un océan d’immondices et autres saloperies en tout genre… Bref, une beau spectacle qui vous donnera ou pas envie d’en savoir davantage au sujet de nos quatre Américains du jour.
Composé de dix "nouveaux" morceaux parmi lesquels l’intégralité des singles sortis par Plasmodulated entre 2023 et 2025 ("Drowning In Sputum", "Entering The Gastral Realm (Pt.1 - Parasitic Mutant From Beyond)" et "Gelatinous Mutation Ov Brewed Origin"), ce premier album affiché à quarante minutes est notamment passé entre les mains du producteur John Howard (Antagonizör, Contention, Hot Graves, Rhythm Of Fear, Seed Of Pain...) afin d’en assurer le mixage et le mastering. Cependant, outre cette production plutôt naturelle à même de séduire n’importe quel amateur de Death Metal putride, ce que l’on retiendra surtout à l’écoute de ce premier album c’est désormais l’absence de boîte à rythmes. Car même si Myk Colby est un homme toujours très appliqué au sein de ses différents projets, ces sonorités synthétiques se distinguaient malheureusement comme le nez au milieu de la figure. Faire appel à un véritable batteur ne pouvait donc qu’être bénéfique pour Plasmodulated et une première écoute de
An Ocean Ov Putrid, Stinky, Vile, Disgusting Hell suffit effectivement à le confirmer.
D’ailleurs, ce n’est pas la seule nouveauté que l’on va pouvoir pointer du doigt puisque même si le groupe floridien poursuit ses pérégrinations sur les terres d’un Death Metal faisandé toujours aussi friand de Science-Fiction et de problèmes intestinaux et gastriques, on va très vite constater que les titres proposés ici se sont quelque peu étoffés en comparaison de ceux présents sur la première démonstration de Plasmodulated. Pour commencer, on remarque que la durée des compositions s’est quelque peu allongée. Pas de beaucoup mais suffisamment pour que cela veuille dire quelque chose. En effet, même si on se retrouve une fois de plus face à un Death Metal dénué de toute originalité, on constate effectivement que les compositions sont globalement plus riches, plus agressives et également un poil plus variées qu’elles ne l’étaient il y a trois ans de cela. Dispensées jusque-là de manière très brèves, les quelques salves de blasts entendues notamment sur "Enveloping Effluvium" à 0:11 et "Excess Virulent Seepage" à 0:04 et 0:57, se font désormais un poil plus généreuses. Quant à toutes les autres accélérations, celles-ci se font évidemment sur fond de cavalcades thrashisantes plus ou moins soutenues avec quelques passages plutôt tranquilles mais aussi et surtout beaucoup de moments très dynamiques qui permettent d’apporter ce qu’il faut de contraste et de relief à un album une fois de plus marqué par ses nombreuses séquences mid-tempo.
Des séquences mid-tempo tantôt rampantes comme sur "Enveloping Effluvium" à 1:24, "Gelatinous Mutation Ov Brewed Origin" à 0:31, "Such Rapid Sphacelation" à 1:36, "Entering The Gastral Realm (Pt.1 - Parasitic Mutant From Beyond)" à 0:26 et l’essentiel de "Entering The Gastral Realm (Pt. 2 - Ingurgitation Simulation)", tantôt nettement plus groovy et chaloupées comme sur « Enveloping Effluvium" à 0:39, "Gelatinous Mutation Ov Brewed Origin" à 0:08, "Excess Virulent Seepage" à 0:26, "The Final Fuckening" à 0:34. Ajoutez à tous cela plusieurs solos mélodiques fort sympathiques ainsi que tout un tas d’introductions (une par titre à l’exception de "The Final Fuckening") aux sonorités synthético-animalo-horrifico-cosmiques et vous voilà une fois de plus embarqué pour un voyage qui promet d’être mouvementé et surtout fort sympathique.
Montrant ders signes de progressions flagrants, Plasmodulated livre avec
An Ocean Ov Putrid, Stinky, Vile, Disgusting Hell un premier album effectivement sans grande originalité mais d’une efficacité suffisamment probante pour faire de ces quarante minutes un véritable moment de plaisir. Il faut dire que le groupe a parcouru un petit bout de chemin depuis la sortie de sa première démo pourtant déjà très sympathique. Entre l’arrivée d’un batteur de chair et de sang (en plus d’autres musiciens venus parfaire le tableau) et des compositions globalement plus riches, plus variées et plus intéressantes, on n’a aucun mal à adhérer aux propos dégoulinants d’un Plasmodulated qui ne révolutionnera absolument rien avec son Death Metal de l’espace grouillant mais offrira à chacun la promesse de passer au moins un bon moment. Ce qui est déjà pas mal.
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