DISMO, si vous lisez
Thrashocore depuis longtemps, vous en aviez alors peut-être entendu parler en 2005 lors de la sortie d’
« Absurd », le deuxième LP des Français. Avant cela, il y avait eu «
Dismorphoby » (2002) puis «
Bulls & God » (2009), «
Dismo » (2019) pour aboutir aujourd’hui à «
The Architect of Chaos », soit le cinquième album de cette formation originaire de Fréjus. Par conséquent, sans faire office de vétérans, on peut quand même affirmer que les musiciens ont de la bouteille… Dont j’ai du mal à déchiffrer l’étiquette, relativement aux informations glanées ça et là.
Metal Archives indique que les trois premiers skeuds sont parus en 2013 (c’est sans doute une erreur, ou alors des rééditions), sur le Bandcamp du groupe, seul
Christophe La Rocca est mentionné, donc même pas
DISMO, et c’est vrai que les vocaux me semblent peu coller à ceux de la jeune femme identifiée comme hurleuse en chef (mais si c’est vraiment elle, je suis bluffé). C’est également lui seul qui est en photo, il a le nom de son groupe tatoué sur l’avant-bras… One-man-band ou pas one-man-band ? Bref je n’y comprends que pouic. Une chose est sûre, le visuel de ce nouveau rejeton est aussi peu attractif que celui de ses ainés, il y a un côté photocopie de photocopie de photocopie qui ne rend pas service à l’idée générale, quant à elle plutôt intéressante.
Bref, il y a onze titres estampillés
death metal à découvrir, avec un bon gros quarante-cinq minutes au compteur, il va falloir rester concentré et prendre ses précautions avant de lancer l’écoute car il n’y a rien de pire que de devoir s’interrompre pour aller pisser. Une fois passée la traditionnelle intro instrumentale (« Out of Space and Time »), l’album se clôturant évidemment sur une outro (« The Host »), l’auditeur se fait tout de suite enchaîner avec le massif « Astral Conjunction ». Nous y entendrons les influences marquées du
MORBID ANGEL époque
Steve Tucker, voire d’un
IMMOLATION pour la pesanteur des riffs et c’est vrai que ce premier titre, à défaut d’être original, est parfaitement séduisant. En tous cas, il me met dans les parfaites dispositions pour pleinement apprécier la suite, qui me laissera hélas plus circonspect.
En effet, l’ensemble sonne assez décousu à mes oreilles : le fond est évidemment
death, c’est en quelque sorte le fil directeur des compositions, mais entre les ralentissements plus
deathcore saupoudrés de
pig squeal, les vocaux parfois plus criards qui amènent une dimension davantage
black death (« The Great Elders ») et les références aux grands noms de la scène américaine, c’est vrai que j’ai le plus grand mal à cerner la véritable personnalité de
DISMO. Il y a une multiplicité d’identités qui œuvrent en sous-terrain, toutes colériques, et qui prennent tour à tour l’ascendant sur les autres. Sans dire que c’est une cacophonie, cela reste un peu déstabilisant.
Comme le disque est globalement bien carton, nous pourrions nous dire qu’après tout le contrat est rempli : deux ou trois coups de barre à mine dans la tronche, un coup de latte dans les côtes une fois que l’homme est à terre, rideau, direction les Urgences. Mais la violence ne suffit pas toujours à masquer une inspiration trop générique et ce même lorsque la production est bonne et que les instrumentistes (s’ils sont encore plusieurs ?) sont au niveau. De plus, le fait que les tempos soient variés (le très rapide et quasiment
black metal « Birth of Blasphemy ») tend à éviter la monotonie, c’est un atout dans un genre où la longueur est rarement synonyme de variation. Cependant, à adresser trop de styles, la formation finit par me perdre alors que si elle s’était contentée de marcher sur les traces de l’ange morbide (« Astral Conjuration » ; « The End of an Age »), je pense que j’aurais largement préféré car c’est selon moi là qu’elle excelle le plus.
Pour tout de même bien clarifier mon propos, je ne cherche pas à dire que
DISMO n’est pas une formation digne d’intérêt, loin de là, je ne doute d’ailleurs pas que ses prestations scéniques soient bien radicales, on sent qu’il y a de l’expérience et que les mecs maîtrisent les codes, c’est juste qu’encore une fois, au regard de tout ce qui se fait actuellement, je crains que «
The Architect of Chaos » peine à se faire une place, même à l’ombre.
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