Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi vous aimiez le
metal ? Ou, surtout, pourquoi vous continuez à l’aimer après tant d’années ? Il y en a eu pourtant des infidélités, de part et d’autre, quelques bons moments aussi… L’amour et l’amitié sont deux maladies (tu as la référence à
DIAPSIQUIR j’espère) qui durent souvent moins longtemps que les goûts musicaux.
Grâce à
MYTHERINE, je me suis posé toutes ces questions en ce gris et terne dimanche soir de novembre… J’avais étendu ma petite lessive dominicale, j’étais sorti acheter une pizza congelée pour le dîner ainsi que quelques canettes fraîches à la supérette de quartier afin de passer honorablement l’après-midi, cela ne vous semble pas bien intéressant ce que je raconte n’est-ce pas ? Le quotidien, du moins pour les clanculs dans mon genre, on ne peut pas dire que ce soit tous les jours trépidant. Aucune anecdote, aucun rebondissement, juste une journée de plus devant l’ordinateur avec des cinquante centilitres et une bouteille de Picon pour seule compagnie.
Les formations allemandes de
death metal sont exactement là pour ça, elles ont été spécifiquement conçues pour ces moments de doute. Prenons ce quintette berlinois : cela fait dix ans qu’il n’avait plus sorti d’album (
Dawn of a New Era remonte à 2015) et il se pointe aujourd’hui avec ses immenses sommets enneigés, ses histoires de Seigneur des montagnes et son
death metal mélodique cliché à en crever, aussi épique que viril, tu te dis forcément que cela va être une tannée que de s’infliger les près de cinquante minutes que dure le disque… Pourtant, c’est exactement ce dont tu as besoin, même si tu ne le sais pas encore.
Tu as besoin de voyager, de partir loin, de quitter un appartement étriqué qui sent la chaussette pour enfin marcher sous un ciel noirci dans l’obscurité glaciale. Tu as besoin de ressentir ces instants de nostalgie guerrière (« As Light Fades ») entendus des milliers de fois auparavant mais qui parfois, ce soir, passent un doux baume sur ton âme de citadin à l’ivresse solitaire. Il faut dire que le groupe ne lésine pas sur les effets narratifs : quelques arrangements bien sentis pour faire souffler le grand air glacial, des cavalcades rythmiques à foison, incarnations du galop puissant d’un fier destrier qui te laissera le fiak meurtri à l’heure de monter le camp et d’allumer un maigre feu pour y cuire une belette… Leur truc fonctionne pleinement. Comme tant d’autres peut-être mais il se trouve qu’en cette soirée c’est
MYTHERINE que j’écoute, pas
UNLEASHED ou l’un de ses milliers de clones et cela procure un peu de bonheur, un éphémère plaisir bête de weekend hivernal, parce que la semaine s’annonce encore une fois morne et qu’au fond tu souhaiterais être un paladin errant, un Prince albinos dont l’épée s’appellerait
Stormbringer, parce que même si ces Allemands enfoncent des portes grandes ouvertes depuis près de quarante ans et qu’il n’y a plus que des courants d’air à combattre, ils le font en Don Quichotte, avec conviction, savoir-faire, un peu de folie sans doute également… J’adhère sans discernement à cette accumulation de poncifs adorés.
D’accord, c’est peut-être un peu trop long pour… mais pourquoi serait-ce trop long ? Les variations sont nombreuses, il y a des moments acoustiques, de beaux solos, des changements de rythmes et de voix, quelques plans
heavy entraînants, on ne peut pas dire que le groupe se répète, ni qu’il se parodie. Sans compter que pour une sortie indépendante, les mecs n’ont pas mégotté : production impeccable, technique excellente, de la pure musique de darons ! Il faut la savourer parce que comme le disait JCVD au sujet de l’eau, « dans dix ans il n’y en aura plus ».
Un tel panégyrique devrait sans doute mériter la note maximale, je n’irai néanmoins pas jusque-là. Pourtant, en dehors d’un défaut répandu d’absence complète d’originalité, les reproches à adresser à
Lords of Mountains sont rares, voire inexistants compte-tenu du style pratiqué. Il est aisément audible que les musiciens maîtrisent leur sujet, prennent le temps de laisser murir leurs idées, pour un rendu professionnel qui mériterait un meilleur sort notamment en termes de labellisation. Bon, j’admets que j’ai été un peu léger sur la description musicale mais que peut-on raconter sur une formation de
mélo death dont les thèmes de prédilection sont les mythes, les légendes et la guerre ?
Putain, demain c’est lundi.
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