Athanatheos / Incarnhate / Loci Inferi - Choose Your Death vol.1
Chronique
Athanatheos / Incarnhate / Loci Inferi Choose Your Death vol.1 (Coll.)
A travers ma quête sans fin dans les méandres de l’underground, il est un format que je croise très souvent, et que j’aime tout particulièrement, je veux bien entendu parler du split. Qu’il soit sous forme de cd, cassette ou vinyle, je ne me lasse pas de creuser, trouver et dénicher tout ce que je peux, tant que la qualité est au rendez-vous of course. C’est de l’histoire d’un d’entre eux dont je vais vous causer au coin du feu (mais si vous n’avez pas de cheminée ça marche aussi).
Réunissant trois combos issus de la mouvance death, présent ici de manière protéiforme, « Choose Your Death vol.1 » compile les ep’s de trois groupes différents.
IncarnHate est le premier d’entre eux et n’y va pas par quatre chemins lorsqu’il s’agit de balancer la sauce, ce qui risque de vous plaire, vils gourmands que vous êtes.
Fondé en 2019 du côté des Sables-d’Olonne, ce très (!) jeune groupe nous crache à la tronche 4 titres d’obédience death/thrash, déballant ses riffs comme on le ferait de ses baloches sur une table à découper. Délivrant un death qui aurait ses entrées chez Slayer, « Aiwass Rise » vient vous choper par le calebute pour vous gueuler dans les feuilles, aussi fort que possible.
« Reborn In Blood », avec son début en mode hooligan et voix qui va bien, fait également très bien le taf : vocaux doublés, tronçonnage en règle, voilà un groupe qui porte réellement bien son nom. La qualité et l’agression sont au rendez-vous !
Tout au plus un léger bémol sur la quatrième piste qui manque de variété et de folie, emmenée par un riff principal un peu faiblard pour porter à lui seul tout un morceau. Mais saluons la prise de risque et la volonté de varier les plaisirs et les tempi pendant le gros quart d’heure que dure la fessée.
Grosse découverte pour ma part et coup de cœur de ce disque.
Second candidat à l’Eurovision, Loci Inferi nous emmène sur des terres totalement différentes. Également old-school dans la forme, le fond sent bon l’auto-production et l’exécution (par exemple le mixage très en retrait dès que la voix arrive, comme sur « Metal Noir », la troisième piste).
Le combo qui compte notamment en ses rangs Fabien Bartaud d’Unfragment à la six-cordes, construit son univers à base d’ambiances nourrissant le propos, tel ce chant féminin apparaissant à 3’18 sur les « Sables Endormis ».
Portée par des textes en français, la musique du groupe se veut sombre et menée tambour battant, mais manquant selon moi d’un peu de mordant ou de riffs vraiment marquants. Toutefois, avec déjà deux ep’s dans sa musette, un Kevin Paradis en ancien membre (juste ça), et des musiciens qui maitrisent leurs domaines respectifs, je ne me fais pas de soucis quant à l’avenir de cette formation ! J’en veux pour preuve les bons moments que l’on peut trouver ici où là, comme ce solo troussé comme une diablesse sur « La Chute De l’Oracle ».
Gageons qu’avec un son plus travaillé, et des chansons un peu plus ciselées - par exemple « La Mort Ou La Victoire » n’en finit pas de finir -, ce groupe saura sans peine trouver son public.
Le troisième groupe présent sur cette galette sera familier à nos lecteurs, puisqu’il s’agit d’Athanatheos.
Nous avions déjà traité de ce combo lors de la sortie de son second album voici quelques mois. Fidèle à sa ligne de conduite, Samuel Girard (maitre à penser du projet depuis ses débuts), sait construire des titres variés et intelligents, avec une façon bien à lui d’intellectualiser le death metal. Jetez un jour un coup d’œil à ses textes et vous verrez de quoi je parle !
Cette fois-ci encore, les lyrics ne font pas exception à la règle, et je suis chaque fois soufflé par la profondeur et la portée des thèmes abordés. « Day Of Yahveh » s’installe progressivement, porté par des arpèges et un début atmosphérique, avant une excellente accélération aux alentours de 2’45.
A savoir que l’ep figurant sur ce split est la suite textuelle du second skeud et qu'Athanatheos continue donc à développer son concept en parallèle de son style : que ce soit les voix doublées de « Dusk Of Flesh » (sur les refrains et les toutes dernières secondes) et un aspect old-school plus prononcé sur les riffs de gratte), on reste en terrain connu tout en redécouvrant fondamentalement le groupe.
A tel point que le meilleur morceau de ces trois compositions est à ce point différent qu’on se demande un instant si l’on a bien affaire à la même formation ! J’en veux pour preuve ces claviers horrifiques, empruntant autant à la vibe de King Diamond qu’à l’ambiance horrifique d’un Necrophagia. Cette chanson présente une approche de la voix claire très intéressante, ni geignarde, ni pleureuse, ni mélodico- mes genoux.
Ces vocaux finement travaillés et ces incursions dans d’autres directions inscrivent le groupe dans cette recherche permanente de nouveaux aspects. Desservant paradoxalement la partie d’Athanathéos tant ses qualités et ses particularités placent le combo sur un autre niveau, voilà à n’en pas douter un des temps forts de cette galette.
Trois groupes, trois approches.
En tout cas, un excellent – bien que court – panorama de notre scène nationale, et un objet à conseiller à tous ceux avides de nouveaux talents dont regorge notre underground.
Trois salles, trois ambiances : à vous de choisir votre mort !
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