chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
452 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer
Devothan » Mvltifission... »

Maudits - In Situ

Chronique

Maudits In Situ
Ah ! Un nouveau MAUDITS édité chez le toujours inspiré Klonosphère (TREPALIUM, KLONE, SCARRED, etc.), ça se prépare, ça ne s’écoute pas d’une oreille distraite, ça doit se savourer dans le calme feutré d’un concon douillet. Je vais cependant immédiatement rentrer dans le vif du sujet, dans le lard pour ainsi dire, avec ce qui dépareille par rapport aux parutions précédentes : l’irruption du chant via la reprise « Roads » de PORTISHEAD puis, surtout, pour « Carré d’as » qui a d’ailleurs fait l’objet d’un chouette clip vidéo, killed the radio star comme chacun le sait depuis THE BUGGLES. Sur ce point je ne suis guère original, absolument tout le monde ayant flashé sur ce morceau. À raison mais j’y reviendrai.

Si cette évolution dans le contexte post metal jusqu’alors uniquement instrumental du désormais quatuor fait un peu figure d’invention de la couleur au cinéma, j’avoue que personnellement ce n’est pas tellement pour entendre des voix, qu’elles soient masculines ou féminines, que j’écoute le groupe. D’autant plus que la chanson des Anglais, pour celles et ceux qui auraient suivi la carrière d’O. au sein de feu THE LAST EMBRACE, avait déjà été enregistrée sur l’album Essentia de 2013. Je ne chercherai évidemment pas à établir une comparaison entre l’interprétation de l’époque, avec Sandy au chant, et celle assurée ici par M. Gautié, c’est juste qu’aussi belle qu’elle soit, l’exercice ne m’intéresse guère. Néanmoins, mon opinion n’enlèvera rien à sa qualité : le travail d’appropriation et d’orchestration s’avère indubitablement réussi même si pour moi le dépouillement sublime de l’originale reste inatteignable, d’autres s’y sont déjà essayés en pure perte. En bonus éventuellement, en live pour un rappel c’est une évidence mais là, positionnée au cœur même du sujet (en quatrième position), je n’en perçois pas l’intérêt en tant qu’auditeur hormis le plaisir d’écouter une collaboration entre artistes partageant une même sensibilité.

En définitive, la vraie révolution ne se trouve pas là. « Carré d’as » en revanche, ça c’est du culot. Du trap metal chez MAUDITS ? C’est vrai, j’ai commencé par grimacer lorsque le flow s’est enclenché, sauf que la voix grave d’Olivier Lacroix scande un texte de haute qualité, que le titre te colle un putain de bourdon et que la musique en arrière-plan, presque secondaire tant la narration profonde happe à elle seule toute l’attention, suit avec beaucoup d’intelligence les variations d’intensité, les ponctuations, les inflexions… Là, oui, je suis accroché, sans aucune réserve. Et alors que c’est ce dernier titre qui dépareille le plus au sein de l’album, c’est finalement « Roads » qui apparaît comme incongru, tourné vers le passé là où cette composition est radicalement focalisée sur un avenir possible. D’ailleurs, est-ce que cette dernière ne serait finalement pas la meilleure écrite à ce jour par les Français ? La question se pose légitimement sans pour autant avoir de sens, une exception vocale ne pouvant se comparer à la norme instrumentale qui a fait loi jusqu’à présent, loi qui perdure au sein d’In Situ avec tout ce que cela implique lorsqu’on connait MAUDITS de cordes, d’influences trip hop ou post rock, de climats cinématographiques, etc., soit cinq morceaux qui oscillent entre deux (« In Situ ») et neuf minutes (« Précipice Part III »).

Il y en a peut-être parmi vous qui avaient lu la chronique du disque précédent, Précipice, au sujet duquel je ne tarissais pas d’éloges. Me voilà aujourd’hui peut-être moins dithyrambique car, de prime abord, In Situ me semble davantage plongé dans des ambiances feutrées, avec une présence accrue, presque dominante parfois, du violoncelle, les cordes nobles prenant le pas sur les aspects encore marqués d’un doom atmosphérique aujourd’hui quasiment disparu. Par exemple, j’ai attendu pendant les neufs minutes de « Précipice Part III » qu’il y ait enfin un riff, un passage costaud à la guitare, en vain. Intense frustration d’avoir vu ce morceau monter en tension pour ne jamais exploser… Frustration car si je retranche « Roads », une anomalie au sein de la matrice cohérente qu’est la tracklist, « Carré d’as », un coup de poker certes gagnant mais non représentatif de la carrière (je pense qu’il fonctionne surtout grâce à la scansion prenante du chanteur, à la puissance du texte ainsi qu’au beat lancinant) et l’interlude au romantisme trop sage d’« In Situ », il ne reste alors que quatre compositions qui, au fil de mes premières écoutes, m’ont paru surtout être axées sur le méditatif, le contemplatif, impression sans doute causée par la prépondérance des cordes et des arpèges. Autrement dit, j’ai d’abord cherché en vain des moments aussi forts que dans Précipice.

Ils sont pourtant toujours là, c’est juste qu’ils sont amenés et qu’ils sonnent différemment. Ainsi, je pourrais mentionner comme instants clés la montée vers 03:40 de « Carré d’as » où l’on retrouve enfin ce dont MAUDITS est capable, à savoir insuffler de l’émotion avec des notes simples mais d’une grande finesse, « Leftlovers » possède une progression thématique subtile doublée d’un jeu percussif ultra efficace (C. réalise toujours des prouesses derrière sa batterie, c’est indéniable), au cours de « Fall over » également nous ressentons la griffe maudite : les notes, l’ambiance sont symptomatiques de l’inspiration d’O., nous plongeons enfin dans un metal extrait du fond des 90’s au fil de quelques rythmiques appuyées, le mélange entre les instruments traditionnels et électriques fonctionnant dans un juste équilibre, notamment lors du final enlevé.

J’ai donc contracté une position ambivalente par rapport à In Situ. D’un côté, à l’image de sa pochette, l’album paraît être davantage en quête d’obscurité que ses prédécesseurs mais il sonne paradoxalement plus nuancé : arpège, violoncelle, chant féminin, diminution voire disparation des pics d’intensité prog, les motifs errent parfois tels des marcheurs perdus dans une lande nappée de fog, en observation plutôt qu’en action franche. De l’autre, l’animus exprimé par certains passages de « Lev-ken », « Fall over » ou « Leftlovers », toujours pris dans les filets de soie d’un doom classieux rehaussé d’instruments classiques qui jouent à jeu égal avec les guitares.

Malgré ces quelques reproches, le disque reste cependant largement au-dessus de la masse parce que même ses langueurs sont autant de paris réussis au regard de ce que montre la scène post actuelle. On appréciera les prises de risques, la volonté de se montrer exigeant dans les arrangements, de ne rien laisser passer pour que tout soit soigné et, en définitive, ce léger retrait de ma part n’est-il pas le signe que nous avons affaire à un LP absolument réussi ?

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Maudits
Post Rock Metal Instrumental
2025 - Klonosphère
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Maudits
Maudits
Post Rock Metal Instrumental - 2022 - France
  

formats
nouveaute
A paraître le 7 Novembre 2025

vidéos
Carré d'as
Carré d'as
Maudits

Extrait de "In Situ"
  

tracklist
01.   Leftovers  (04:43)
02.   Fall over  (08:08)
03.   In situ  (02:24)
04.   Roads  (05:18)
05.   Précipice Part III  (09:21)
06.   Carré d'as  (06:45)
07.   Lev-ken  (08:20)

Durée : 45:03

line up
  • O / Guitare
  • E / Basse
  • C / Batterie
  • R. / Violoncelle

voir aussi
Maudits
Maudits
Précipice

2024 - Source Atone Records
  
Maudits / SaaR
Maudits / SaaR
Split (Mini-Split)

2022 - Source Atone Records
  

Essayez aussi
Bongripper
Bongripper
Hippie Killer

2007 - Autoproduction
  
And So I Watch You From Afar
And So I Watch You From Afar
And So I Watch You From Afar

2009 - Smalltown America
  

Vader
Blood (EP)
Lire la chronique
Deathhammer
Crimson Dawn
Lire la chronique
Flesh Storm
The Path Of The War
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Décembre 2025
Jouer à la Photo mystère
Centinex
With Guts And Glory
Lire la chronique
Entretien avec Anthares
Lire le podcast
The Ultimate Soul Grinding Festival - Last Inhumate Show Ever
Illegal Corpse + Inhumate +...
Lire le live report
Warfield Within
Rise of Independence
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2025
Jouer à la Photo mystère
R.B.Band
Chains of silence (EP)
Lire la chronique
Ordered To Kill
Endless War
Lire la chronique
Reabilitator
Fucking Thrasher
Lire la chronique
Hexecutor
…Where Spirit Withers In It...
Lire la chronique
Live Report Muscadeath 2025 2ème jour (samedi)
Lire le podcast
Live Report Muscadeath 2025 1er jour (vendredi)
Lire le podcast
La photo mystère du 1 Novembre 2025
Jouer à la Photo mystère
Mortal Scepter
Ethereal Dominance
Lire la chronique
Revocation
New Gods, New Masters
Lire la chronique
Ormagoden
Purphoros
Lire la chronique
Electrocutioner
Harbinger
Lire la chronique
Vio-Lence
Oppressing The Masses
Lire la chronique
Ex Tenebris Lux Acte VII
Gravekvlt + Zöldïer Noïz
Lire le live report
Entretien avec DEVANGELIC
Lire le podcast
Dead Heat
Process Of Elimination
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2025
Jouer à la Photo mystère
Entretien avec AVULSED
Lire le podcast
Vile Apparition
Malignity
Lire la chronique
Aragon
Aragon
Lire la chronique
Violator
Unholy Retribution
Lire la chronique
Death Feast Open Air 2025
AngelMaker + Brodequin + Ce...
Lire le live report
La photo mystère du 1 Octobre 2025
Jouer à la Photo mystère