En général, tout ce qui est
post (rock, core, metal, black metal…) tend à m’emmerder assez rapidement et les formations m’enchantant les écoutilles ne sont pas légion. Alors, certes je connaissais déjà
MAUDITS avant qu’il le soit, maudit, puisqu’
Olivier Dubuc officiait auparavant dans
THE LAST EMBRACE, une très intéressante formation de
metal progressif qui, entre 2003 et 2015, a sorti un EP et quatre LPs. Pour les amateurs, je recommande d’ailleurs fortement l’écoute du dernier, «
The Winding Path », qui mit un point final à l’aventure.
Après la disparation du groupe, Olivier et la section basse (
Anthony) – batterie (
Chris) ont fondé
MAUDITS, le premier ayant été depuis remplacé par
Erwan Lombard : une ambition purement instrumentale qui permettrait aux musiciens de laisser s’exprimer leurs penchants les plus
doom, les débuts d’
ANATHEMA et notamment l’album
"Eternity" ayant toujours été une influence revendiquée.
Depuis 2020, le trio a donc sorti un album éponyme, l’EP «
AngleMort » et ce Split en compagnie des camarades de
SAAR, quatuor également totalement instrumental qui a quant à lui publié pas moins de quatre LPs depuis sa création en 2013 et qui compte notamment dans ses rangs
Julien Taubregeas, également batteur chez
OVTRENOIR aux côté du bien connu
Dehn Sora, leader de
THROANE, dans lequel intervient également
Olivier en tant que musicien Live, la boucle est bouclée, ce disque est avant tout une histoire d’amitié (ou de consanguinité, selon votre disposition d’esprit.)
Au programme, un titre chacun : « Loved » (neuf minutes) pour
SAAR et les trois parties de « Breken » (quinze minutes) pour
MAUDITS, de ce côté-là les formations ne se foutent pas de la mouille des fans. Après, à titre personnel, je ne vais pas cacher plus longtemps que mon intérêt se porte surtout sur la dernière. En effet, même si la composition de
SAAR est extrêmement bien construite, nuancée et évolutive, alternant les atmosphères plombées du
sludge et les moments plus éthérés propres au
post rock, la musique s’inscrit dans la veine de
RED SPAROWES, ce qui me laisse relativement froid. En revanche, côté production,
Francis Caste a fait du super boulot (comme toujours pourriez-vous dire), le
Studio Sainte Marthe semblant définitivement être « The Place to Be » pour les formations françaises du moment (
HANGMAN’S CHAIR,
REGARDE LES HOMMES TOMBER).
Pour rester dans les aspects techniques,
MAUDITS a confié le travail de mix et de mastering à
Frédéric Gervais du
Studio Henosis, où sont déjà passés
MISANTHROPE et
PENSEES NOCTURNES, là encore cela nous garantissait du gros son. Et, effectivement, c’est gros, voire très gros quand il le faut (« Breken – Partie 1 »), subtil tout en restant épais (« Breken – Partie 2 ») voire clair et puissant sur la troisième partie.
Même si l’on ne m’ôtera pas de l’esprit qu’un vieux growl des familles manque un peu aux parties les plus plombées qui ne feraient pas tache chez
MY DYING BRIDE, les trois loustics s’en sortent quand même très bien pour faire oublier la place cruciale du champ dans le
metal, notamment grâce aux variations de climat qui forment l’ossature même du titre : une introduction plutôt
doom, un centre qui flirte avec le (ou la ?)
dub ou le
trip hop puis un final caractéristique de la formation, un crescendo vers la lumière et l’espoir de briser la malédiction qui la ronge.
Découvrant
SAAR via ce split, je ne saurais dire si le quatuor a su évoluer au fil des ans mais il reste indéniable que le propos est plus que maîtrisé car, outre les qualités techniques intrinsèques des musiciens, l’auditeur entend bien que l’écriture est pointue, exigeante. L’approche 100% instrumentale est toujours un peu risquée, n’est pas
RUSSIAN CIRCLES qui veut, et le titre est suffisamment mélodique et dynamique pour conserver une attention constante.
Du côté de
MAUDITS, j’étais déjà en terrain connu (après Muriel Robin au Cameroun, bientôt Marthe Villalonga à l’Obscene Extreme), si ce n’est conquis mais je note tout de même le refus de la stagnation. «
AngleMort » laissait déjà percevoir des tendances vers d’autres styles musicaux, tendances qui se confirment et s’affirment ici sans pour autant dénaturer l’approche. La palette sonore s’enrichit, chaque nouvel ingrédient s’intégrant finalement parfaitement dans le tableau global. Evidemment, j’attends impatiemment le futur LP.
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