Sonny Red - Extent Of Soul
Chronique
Sonny Red Extent Of Soul
"La puissance d'un Pantera, la classe d'un Nevermore, la beauté d'un Tool". Diantre ! (j'aurais pu dire aussi Palsambleu, Ventre-saint-gris ou Bordel mais vous voyez ou je veux en venir.) les promoteurs de Sonny Red n'y vont pas par quatre chemins – mais encore faut-il penser que Nevermore a de la classe, que Tool est beau (j'en suis moi-même convaincu mais certains webmaster de zine de thrash qui finissent par core n'en sont pas tout à fait certains – et je ne citerai pas de noms, pour ne pas embarrasser Chris.) ou que Pantera est puissant, et là il faut vraiment avoir les ouïes bouchées au ciment Lafarge Multibat en sac 35 Kg pour ne pas considérer que Pantera est puissant.
Bref que peut-on attendre d'un groupe qui se présente comme tel ? Bah rien parce que je ne connaissais pas le groupe avant. Donc si j'ai tout bien compris, Pantera c'est parce qu'il y a des gros riffs qui tâche et qui appuient bien là où ça fait mal (sur les couilles ou sur le petit orteil, au choix), Nevermore, c'est parce qu'il y a des solos avec du pitch à la quinte (et non pas du kitsch à la pinte, ce qui ne voudrait rien dire, vous en conviendrez aisément) et Tool c'est parce qu'il y a du chant clair. Ok, tous les éléments sont présents. Je nuancerais cependant.
La base des chansons pourrait effectivement décrite comme du Pantera muté au Meshuggah/Textures et biberonné au Metalcore à la KsE/Caliban (comme sur Circle of lies), qui déboite les boulons (et je peux vous assurer c'est pas commode à faire parce que généralement, les boulons, ça se dévisse). Tout cela servi par une production aux petits oignons (ou à la crème comme vous voulez, c'est pas moi qui fait la cuisine de toute façon) puissante, claire, qui sonne vraiment "live" sans être crade pour autant, avec de nombreux effets participant à la diversité des compositions. Finalement dans l'esprit c'est pas si éloigné d'un Between the buried and me, en moins foutraque tout de même. Et en français.
Le chanteur possède une palette de voix assez variée et a le bon goût de chanter juste. Aller jusqu'à Tool pour ses parties vocales claires me paraît un peu excessif, il est plus dans la lignée des parties claires d'Howard Jones (KsE) ou du guitariste de Caliban – "Pathetic life of a resigned ordinary man" en est un bon exemple (et de toute façon pour moi Maynard James Keenan sera toujours un cran au-dessus de tout le monde : même s'il chantait Tirelipinpon sur le chihuahua, il arriverait à tirer des larmes à un général Péruvien d'extrême-droite qui aurait caché des anciens criminels nazi pédophiles qui auraient fricoté avec la CIA, TF1 et l'association familiales des ouvriers tourneurs sur bois et parties similaires de St Lupicin et de sa région). Pour faire court, tout ça est extrêmement intéressant comme musique. Et donne une preuve supplémentaire qu'on peut lâcher la bride aux groupes français, et ils peuvent pondre des albums fouillés et bien produits, sans redonner dans le résidu de fausse-couche de Korn. Définitivement un groupe à suivre dans de futures aventures et au Hellfest.
| $am 2 Juin 2006 - 1591 lectures |
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