Insidious Decrepancy - The Inerrancy Of Profanation
Chronique
Insidious Decrepancy The Inerrancy Of Profanation
Cet album aurait pu être très bon. Sûrement pas génial mais au moins très bon. Malheureusement, The Inerrancy Of Profanation fait partie de ces albums pleins de qualités qu'un défaut bien embarrassant vient saborder et faire retomber dans la masse.
Faisant suite au remarqué Decadent Orgy Of Atrocious Suffering sorti en 2002 sur TXDM Underground, The Inerrancy Of Profonation est le 2ème album d'Insidious Decrepancy. Un groupe particulier qui n'en est pas vraiment un puisqu'il s'agit d'un one-man band, composé uniquement du dénommé Shawn Whitaker (également dans Viral Load, Infant Jesus Bukkake et Grostesque Formation). Et le Texan est un homme de goût, à en juger par sa vision musicale des choses: Suffocation is da law! Le brutal death du bonhomme doit ainsi beaucoup au groupe new-yorkais. On retrouve le même genre de riffs qu'affectionne également Deeds Of Flesh: soit rapides et techniques, soit lourds et oppressants. Des passages lourds de chez lourds qui ont aussi un arrière-goût sympathique de mosh à la Devourment (Texas oblige!). Pas de la merde quoi! De ce point de vue pesant, des morceaux comme "Surreptitious Misanthropy Voraciously Consuming Rationality Thus Invoking Dormant Sociopathic Desirest" ou "Festering Oral Infestation Of Parasitic Anomaly" (et oui encore un groupe atteint par le syndrome Bal-Sagoth!) sont un vrai bonheur! Niveau rythmique, là encore la patte Suffocation se fait sentir avec des changements de tempo fréquents mais une inclinaison prononcée pour le mid-tempo rapide, enrichi de parties de blasts sauvages et de breakdowns pachydermiques donc. Tout ceci avec un maximum d'effets grâce à une production grasse et huileuse (peut-être même un peu trop...).
Et tout irait bien s'il n'y avait pas cette petite chose qui vient tout gâcher, ce grain de sable qui vient enrayer une machine pourtant rutilante: une boîte à rythme! Whitaker s'occupe de tout mais il n'est pas batteur et a donc recours à une machine. Ca n'a l'air de rien comme ça mais je vous assure que le son de cette BAR est plus qu'agaçant. Elle déshumanise complètement l'album alors que personnellement, j'aime sentir le batteur suer à pleines gouttes derrière son kit. Le même problème est occasionné par le chant. Les vocaux sont gutturaux comme il se doit ok, mais ils sonnent de manière beaucoup trop robotique (et sont sans relief en plus!).
J'ai écouté The Inerrancy Of Profanation de nombreuses fois et j'ai toujours du mal à me faire à cette putain de BAR. D'où une note un peu sévère comparé à la qualité strictement musicale d'Insidious Decrepancy qui, avec ses influences suffoquantes, ne pouvait pourtant que me plaire. A ce niveau "strictement musical", je n'ai qu'à reprocher des morceaux qui traînent parfois un peu trop la patte (un manque de blasts en gros!). Et en dehors de ce cadre, l'opus souffre d'une durée tronquée (moins de 30 minutes). Pas de quoi crier au scandale, donc! Alors si les BARs envahissantes ne vous gênent pas, je ne peux que vous conseiller de jeter une oreille sur ce The Inerrancy Of Profanation. A ce cher Shawn Whitaker, je lui donnerai plutôt ce conseil: recrute un batteur ou prends des leçons et reviens avec un 3ème opus à la hauteur de tes ambitions!
| Keyser 3 Juin 2006 - 1612 lectures |
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