Comity - ...As Everything Is A Tragedy
Chronique
Comity ...As Everything Is A Tragedy
Les chansons de HxC chaotique, on sait quand ça commence mais on ne sait jamais quand ça finit. Candlelight ne m'a donc pas vraiment facilité la tâche en tronçonnant en 99 plages le 2ème album de Comity, nommé "As Everything is a tragedy". Comity n'est pas un groupe qui fait du gros hardcore qui tâche à la hatebreed, mais qui fait du gros hardcore qui braille à la Converge. J'aurai pu m'amuser à essayer de deviner les débuts et les fins des chansons, mais la première que j'ai trouvée faisait déjà 24 minutes 38. Ce qui laissait un peu plus de 30 minutes pour les 11 autres chansons, c'était pas jouable. J'ai donc logiquement abandonné et j'ai continué ma partie à mon jeu préféré : "Adibou et le prêtre pédophile". (C'est un jeu vachement rigolo, il faut arriver à échapper à un ecclésiastique priapique qui aime les petits garçons, mais là je suis rendu au niveau où il faut échapper à l'évêque, et c'est vachement plus dur.)
Plus tard, je m'apprêtais donc à trousser une chronique vite fait bien fait, avec ce style léché, cet humour mordant, et ce cynisme glauque que vous me connaissez tous (si j'attends les compliments, j'ai pas fini de patienter) en faisant un joli copier/coller de ma chronique de Panthéon de Shoemaker Levy 9, autre groupe français du genre. Mais réduire cet album à une galette supplémentaire et/ou dispensable dans la discographie grandissante du genre ou a un support pour rouler des pétards (je sais que vous le faites, ne niez pas, bande de fumeurs de chlorophylle…) ne serait pas loin de la malhonnêteté intellectuelle. Et même si j'aime bien dire que je connais tout, et que je suis le meilleur et que vous êtes tous des merdes sans nom, ma malhonnêteté intellectuelle a des limites. Et pour cause il faudrait déjà que je sois intelligent.
Passé les 24 premières pistes (je le rappelle dues au saussiçonnage maison de Candlelight), j'ai du donc nuancer mon jugement, puisque le groupe s'embarque dans des passages post-hardcore (comprendre : tout lent, avec des braillements qui exciteraient une truie hors des périodes de rut, et des accords semi-saturées qui donnent envie de se pendre). Et là, la musique de Comity prend une autre dimension, plus Mars Voltesque (si je puis me permettre le qualificatif) sous amphétamines (de crayon), avec un chanteur qui s'écartèle les cordes vocales à la place des vocalises de Cédric Bixler Zavala.
Et je crois ici toucher à l'essence de la musique de Comity. Ils auraient pu rester dans l'ombre des grands frères ricains s'ils n'avaient eu l'idée de mélanger le post-hardcore et le hardcore chaotique. En résulte un mélange assez harmonieux (entendons-nous bien, je veux dire : cohérent) des parties lentes, ou en tout cas plus posées et de parties blastées, le tout donnant une impression d'apocalypse dépressive qui doit faire des morts en concert.
Comity nous offre ici, enfin, nous vend, un album riche, plutôt bien enregistré, avec un rendu live qui colle bien à l'atmosphère cradingue et écorchée de la musique. Le chant un peu en retrait (quoiqu'en dise le chanteur en interview) qui m'avait étonné au premier abord trouve finalement sa justesse de placement à l'écoute de l'album entier puisque la puissance qui se dégage est surtout véhiculée par le batteur qui ressemble plus à une pieuvre géante des Mers des Galapagos qu'à une crevette de la mer du Nord et par les guitares qui savent se faire techniques dans des parties chaotiques, et mélodiques sur d'autres plus posées.
Bref, pour résumer : Comity c'est bien, écoutez-en.
Et Candlelight, ils font chier à jouer aux apprentis boucher charcutier avec les albums. Ils n'ont qu'à passer le CAP. Merde quoi.
| $am 18 Août 2006 - 2205 lectures |
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