Satariel - Phobos and Deimos
Chronique
Satariel Phobos and Deimos
Histoire de démarrer 2011 en beauté, allons dépoussiérer un peu ce vieil album de Satariel qui ne tourne décidément pas suffisamment souvent dans ma platine. J'ai l'impression, à voir vos yeux ahuris, qu'une présentation s'impose : actif d'après Metal Archives (mais pas beaucoup), et ce depuis 1993, Satariel est marqué du sceau du groupe de seconde zone, qui a le défaut et la chance d'être Suédois, c'est-à-dire très typé et logiquement doué mélodiquement, mais également rien d'autre qu'un groupe parmi tant d'autres.
Pourtant, ce « Phobos & Deimos » est rempli de qualités : à commencer par une production (oui éclipsons de suite la prod) assurée par Daniel Bergstrand, qu'on ne présente plus. Il en résulte un son certes formaté, mais propice à donner la puissance nécessaire au melodeath résolument moderne de Satariel. Question compositions, Satariel est plus qu'un simple erastz d'In Flames & consorts : le groupe a comme je le disais une approche résolument moderne des choses, et à bien des égards on a parfois la pénétrante impression d'entendre des inédits de Darkane, avec une légère touche de SYL (« Stranger World » qui sonne vraiment comme un titre d' « Expanding Sences » des premiers mêlé avec du « City » du second sur le refrain !). Les vocaux de Pär Johansson n'y sont pas étrangers : alternant avec une aisance phénoménale vocaux rauques, criards et tenez vous bien…quelques refrains en chant clair, le gus est tout à fait crédible dans sa partition et parvient à faire d'office une bonne impression.
Que ce soit dans un tempo rapide à la « Coffin Gateways », ou plus à la cool comme « Holy Trinity », tout est parfaitement crédible : des accélérations aux décélérations, d'une simple ligne mélodique au solo le plus enthousiaste qui soit (excellent soliste d'ailleurs), Satariel a en théorie tout pour plaire.
Le recours quasi systématique au refrain en chant clair en guise de point d'orgue des morceaux a parfois un peu de mal à convaincre, pourtant sur les meilleurs titres on tient du très lourd : « Coffin Gateways », « Stranger World », « Holy Trinity » (qui comprend le featuring de Messiah Marcolin, chanteur de Candlemass, et dont le refrain sonne de fait étrangement proche de l'univers d'un Warren Dale, pour notre plus grand plaisir) … Et quand le groupe se la joue melodeath un poil énervé, cela donne un excellent « The Claim », dont l'accélération à 2mn48 a de quoi faire frissonner de plaisir le plus blasé des accros au Swedish Metal.
Sauf que bien sur, sinon la note eut été plus élevée, on est typiquement dans le genre d'album qui se voit soit du coté plein soit du coté vide : des titres plus ou moins inspirés en sont la principale cause, l'excellent côtoyant le pas mal. Et il y a malheureusement trop de « pas mal » pour que « Phobos & Deimos » s'attire les félicitations du jury, au-delà d'un simple acquiescement très favorable en leur faveur. J'en retiens malgré tout un album fort agréable, qui sonne malgré tout relativement original dans la mer surpeuplée de groupes du même genre, grâce à ces inspirations de son époque (grosse production, chant clair optimisé, rythmiques modernes) plutôt que de tenter une énième réinterprétation du répertoire At The Gates / Dark Tranquillity / In Flames des années 90. Bien évidemment on peut aussi voir ce « Phobos & Deimos » comme une opportuniste tentative d'accrocher le wagon du succès du « Reroute to Remain » d'IF (sorti la même année…) en marche ; mais vu que tout le monde a pratiquement déjà oublié ces pauvres Satariel, autant leur accorder le bénéfice du doute et n'en retenir qu'un agréable album…non ?
| Chri$ 15 Janvier 2011 - 1530 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo