"Days Of Nothing", le premier album de The Foreshadowing, fût une des bonnes surprises de l'année 2007 en ce qui me concerne. Bien qu'inégal en terme de qualité, il possédait une atmosphère et un style plutôt singulier, mélangeant habilement doom et métal gothique pour un résultat transpirant le désespoir à grosses gouttes. J'étais donc curieux de savoir comment nos italiens allaient se débrouiller dans le difficile exercice du deuxième album, celui de la confirmation ou de la désillusion. Heureuse nouvelle, "Oionos" se révèle être une bonne suite, même si on aurait pu espérer mieux.
Ce qui faisait la force de leur premier album, c'était l'intensité de certains titres, aussi beaux que déprimants : des pièces telles que "Cold Waste", "The Wandering" ou
"Days Of Nothing" ont hanté mon esprit pendant de nombreuses semaines. Malheureusement, le reste ne possédait pas la même prestance, tombant parfois dans les sombres travers d'un metal gothique de seconde zone. J'espérais donc vivement que le groupe allait uniformiser son style et abandonner un peu leur côté gothique pour ne garder que le plus sombre et le plus froid. Avec "Oionos", le pari est en partie gagné puisque ce nouvel album distille une musique clairement marquée par le doom, où chaque seconde vient enrichir une atmosphère de profond désespoir. Les 11 titres qui le composent forment cette fois-ci un véritable tout, chacun étant le prolongement direct de son prédécesseur aussi bien au niveau des ambiances qui du style. Toutefois, The Foreshadowing n'a pas changé sa formule et ce second effort a hérité des bases du premier. Les compositions évoluent sur des tempos lents et lourds, appuyés par une rythmique écrasante sur laquelle le groupe vient poser ses mélodies la plupart du temps menées par les guitares et le piano. Bien que discrets, les claviers apportent une densité non négligeable aux morceaux, allant de paire avec des arrangements subtiles et de bon goût. A l'instar de
"Days Of Nothing", le chant de Marco Benevento reste un des piliers de l'ensemble et une des caractéristiques majeures de l'identité de cette formation : sa voix grave et profonde, immédiatement reconnaissable, enfonce le clou de la tristesse par la dimension humaine qu'elle incarne, pour mieux nous atteindre.
Côté songwriting, "Oionos" se place clairement au dessus de son grand frère. Sur les 11 titres qu'il propose, même si tout n'est pas extraordinaire, rien n'est pour autant à jeter. Certains morceaux sortent néanmoins du lot pour moi, souvent les plus plombants d'ailleurs tels que "Lost Humanity" et "Chant of Widows". Le reprise du célèbre "Russians" de Sting fait également partie des meilleures choses de cet album, le groupe étant parvenu à se l'approprier et à en faire un véritable hymne doom/gothique. Paradoxalement, on ne retrouve ici aucun titre possédant l'intensité d'un "Cold Waste" ou d'un "The Wandering" par exemple. L'ensemble se maintient dans une qualité plus que correcte mais peine parfois à décoller et à nous transporter comme en était capable
"Days Of Nothing". Un peu frustrant du coup.
En fin de compte, la seule chose que l'on pourrait réellement reprocher à The Foreshadowing, c'est peut-être un manque d'audace, de prise de risque : ce nouvel album ne se contente finalement que d'articuler des éléments largement abusés par le passé. Mais malgré tout, "Oionos" est un album honnête, d'une qualité esthétique et émotionnelle certaine qui devrait séduire tout amateur de musique sombre et mélancolique. Et ça, c'est déjà pas si mal.
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