Purulent Infection - Exhuming The Putrescent
Chronique
Purulent Infection Exhuming The Putrescent
Avec un nom pareil, une belle pochette comme celle-là et un titre d'album tel que « Exhuming the putrescent », vous aurez vite compris que dans cette chronique on ne parlera pas de métal atmosphérique ou de death mélodique à la suédoise mais bel et bien de brutal death. Si je vous dit en plus que Purulent Infection nous vient tout droit de l'Indiana, là vous avez certainement déjà quelques idées en tête sur le contenu musical de cette galette. Alors si les termes brutal death US, slam et compagnie provoquent en vous une tumescence phallique, il se pourrait bien que cet album vous intéresse.
Comme je le disais Purulent Infection est un groupe originaire de l'Indiana, ou plutôt devrais-je dire Kyle Christman est originaire de l'Indiana, car en effet comme quelques uns de ses compatriotes (Shawn Whitaker, Shaun Lacanne) le sieur s'est fié au vieil adage « mieux vaut être seul que mal accompagné ». Purulent Infection est donc un one-man band de brutal death de plus, à croire que les gens n'ont vraiment plus confiance en leur prochain, c'est dingue ça ! Surtout aux USA. Mais je m'égare…
Pour beaucoup le terme one-man band va de paire avec le terme boite à rythme ce qui est, il est vrai, souvent le cas. Et bien ici non, puisque Kyle Christman s'est chargé lui même comme un grand d'absolument tout dans cet album, y compris la batterie et l'enregistrement. Malheureusement, ce qui aurait pu/dû être un gros avantage pour démarquer « Exhuming the putrescent » de ses petits camarades va se révéler être le seul point faible de l'album. En effet même si la production est globalement plutôt bonne, fleurant bon l'underground US (un peu à la Flesh Consumed) avec des guitares bien agressives et une basse qui sait se faire entendre, un élément vient tirer cette belle mécanique vers le bas. Et comme souvent il s'agit de la caisse claire. Ici pas de caisse claire sponsorisée par notre marque de poêle préférée, non, tout simplement une caisse claire au son bizarrement fluctuant et qui devient quasi inaudible parfois, notamment sur certains blasts. Avouez que c'est un comble ! On a comme l'impression que plus le tempo s'accélère et plus elle est masquée par le reste. Alors problème d'enregistrement, de mixage…je ne sais pas mais c'est en tous cas bien dommage.
Mais ne claquez pas la porte pour autant mes amis, vous commettriez une grossière erreur ! La qualité des compos rattrappe en effet assez facilement ce petit défaut. Le brutal death orchestré par Mr Christman est vraiment bourré de qualités. L'homme sait mélanger les tempos et passer d'un blast furieux (ceux où la caisse claire est audible) à une mosh part écrasante (sans pour autant atteindre les sommets d'un Devourment ou Cephalotripsy). Soulignons également la qualité des riffs de guitare qui sont réellement inspirés et emprunts d'un certain groove qui n'est pas sans rappeler Vomit Remnants ou encore Putrid Pile sur ces riffs lourds et saccadés ( le début de « Dissected » par exemple). Certains passages font quant à eux penser aux vétérans de Vomitory (« Spreading disease » à 2'12, « Exhuming the putrescent » à 1'14) ou encore à Dying Fetus pour certains riffs accrocheurs (« Amniotic spewage » à 2'15, « Spreading disease » à 45"). Notez qu'il y a pire comme comparaisons.Le maître des lieux nous a donc concoté une belle brochette de riffs tantôt plein de groove, tantôt plus brutaux et/ou techniques (« Rotted sores ») et qui sont véritablement la qualité première de cet album. Et comme si cela ne suffisait pas il a même réussi à nous coller 2 ou 3 petites mélodies malsaines histoire d'agrémenter le tout (« Infected and consumed », « Horrid stench », « Exhuming the putrescent »). Niveau voix on a le droit à du guttural assez classique, pas de la vidange d'évier ni du porcin mais pas du compréhensible non plus. Cette voix est de temps à autre doublée par une voix criée qui accentue le côté malsain de l'ensemble. Grâce en plus à la pochette bien vilaine et aux paroles bien gore on a vraiment l'impression à l'écoute de cet album d'être perdu en pleine nuit dans les marécages glauques de l'Indiana poursuivi par une horde de zombies pas gentils du tout.
Le jeune label français Crematorium Records a donc eu bien de flair en signant Purulent Infection et en sortant ce « Exhuming the putrescent » qui malgré un défaut un peu agaçant arrive quand même à se hisser hors de la masse des groupes de brutal death US grâce à une qualité musicale certaine. Gageons qu'avec un meilleur son de batterie, la prochaine livraison de Kyle Christman pourrait bien mettre tout le monde d'accord et se révéler comme l'un des groupes les plus intéressants en terme de brutal death USUG.
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