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The Dillinger Escape Plan - Ire Works

Chronique

The Dillinger Escape Plan Ire Works
J'ai découvert The Dillinger Escape Plan en 2001 en première partie de System Of A Down. Pour ceux que ça étonne, oui, j'ai été consciemment et volontairement à un concert de System Of A Down, même si j'ai été plus impressionné par TDEP que par la tête d'affiche (à part au nombre de pains où là SOAD bat tout le monde, Jesus y compris). Tout ça pour dire que si je me suis pris une claque, je n'ai en revanche rien compris à ce qui se passait sur scène. Ça tapait dans tous les coins, ça hurlait, ça bougeait dans tous les sens, ça jetait les racks de guitare à la tête du batteur ; il y avait en somme plus d'agressivité dans ce concert que dans un meeting de l'UMP où on aurait annoncé notre bon président Sarkozy (gloire à vous ! hosanna aux plus haut des cieux !) avait pris sa carte du PS et s'apprêtait à virer François Fion pour mettre Ségolène Royal comme Première Sinistre. A la vue d'une telle débauche de violence et de complexité sonore, vous imaginez l'air interloqué et con du lycéen moyen venu voir SOAD juste pour la chanson qui passe à la radio et qui s'appelle "Rouleau de printemps" ou "Le N°73, c'est quoi ?", enfin, un nom de bouffe chinetoque quoi.

J'en étais reparti moi aussi déconcerté, mais piqué de curiosité. Et c'est ainsi que j'avais découvert ainsi The Dillinger Escape Plan, combo phare du mouvement Hardcore chaotique, appelé ainsi pour que les vendeurs de la FNAC s'y retrouvent bien et rangent les CD dans les bons bacs. (ils sont un peu concon à la FNAC – c'est d'ailleurs la signification de FNAC, Fédération Nationale des Attrape-Couillons).

Fin.

Ah non merde, en fait on s'en fout de comment j'ai découvert le groupe, je suis là pour vous parler du nouvel album du groupe. Autant pour moi.

3 ans après "Miss Machine", le groupe revient avec un "Ire Works" qui va sans doute essuyer son quota de critique de fans de la première heure déçus, comme si Immortal se reformait pour donner lire cours à leur amour de la musique traditionnelle yiddish ou si Michael Youn se mettait à être drôle. Autant vous le dire, ce ne sera pas mon cas. (Je le précise pour ceux de nos lecteurs suffisamment handicapés mentaux, ou en licence de sociologie, qui n'auraient pas vu la note élevé, bien qu'équivalente à leur QI, à droite de cette page internet).

TDEP a suivi son chemin habituel, et après avoir changé 14 fois de guitariste et 22 fois de chanteur depuis la formation du groupe, ils ont perdu cette fois-ci leur batteur, juste avant l'enregistrement d'"Ire Works" ce qui n'a rien facilité, et de leur guitariste pour raisons de santé. Pour ne rien arranger, le guitariste et principal compositeur, Benjamin Weinman (cf interview dans notre excellent webzine) s'est cassé le pied en Octobre dernier, et je crois moi-même que je couve quelque chose. Vous voyez, ça me gratte là et là, et quand je fais ça, là, ça me tire un peu là.
Toutefois, malgré ces pertes, le groupe a réussi à franchir ces obstacles, un peu comme Nabis du Goutier dans la 4ème à Longchamp, ce qui m'a permis de gagner 35 euros 72, somme que j'ai intégralement perdu dans la 5ème à Longchamp, à cause de Kiton de Bouere, qui lui ne les a pas passé, les obstacles. On a été obligé de l'achever sur place. Bien fait.

Quid de la musique de ce groupe d'emplâtrés et de bras cassés et ressoudés alors, me direz-vous ? Eh bien Dillinger Escape Plan a poussé sa schizophrénie musicale encore plus loin. Une chose est sûre, ceux qui n'aimaient pas les chansons plus calmes, type "Unretrofied" sur Miss Machine, ce n'est même pas la peine qu'ils achètent ce disque. En effet, Ben Weiman s'est pris d'affection pour la musique électronique en général et a pris à malin plaisir à en intégrer de plus en plus dans le chaos général de DEP. Certes, on n'est pas là chez Bob Sinclar (le Pascal Obispo de la house), donc les bouts d'électro sont saturés, pleins de grésillements ("Dead as history", "Sick on Sunday") et ne déparaîtrait pas dans un album de Nine Inch Nails. De plus, Greg Puciato s'est amusé aussi à utiliser des aspects de sa voix qu'il ne mettait pas en avant avant, en axant toute une partie de l'album sur le chant clair ("Black bubblegum", "Milk Lizard"). Cela peut paraître surprenant au premier abord, mais le résultat est vraiment une réussite. Il se rapproche d'un Mike Patton, sans atteindre le niveau du grand Général, mais en faisant preuve de beaucoup d'inventivité et d'une puissance émotionnelle intense, complétée ça et là par quelques cris bien sentis et aidé par Brett Hinds (de Mastodon) de fort belle manière sur "Horse Hunter".

C'est bien là l'élément majeur de cet album : DEP parvient à se sortir de l'ornière HxC Chaotique pour ajouter de nouvelles dimensions à sa musique, étendre leur spectre sans oublier ce qu'ils ont fait. Ils se rapprochent d'un Mastodon en plus psychotique, mais en tout aussi intéressant, d'un Nine Inch Nails en moins indus. Ils osent partir dans des directions qu'ils n'auraient sans doute jamais envisagées il y a 3 ans, tentent des arrangements pour le moins curieux à première ouie (je connais pas beaucoup de disque de métal avec de la trompette dedans – "Milk Lizard"- à part Dimmu Borgir, mais bon eux c'est normal, ils se sont recyclés dans la musique pompeuse pour film à gros budget genre Saigneur de l'anal).

DEP a osé sur ce disque : osé les parties bien rock n'roll, inséré des bouts électro, démarré leur dernière chanson par du piano à la limite de la bossa nova d'un Antonio Carlos Jobim, fait un interlude inquiétant d'une minute avec des cordes, sans pour autant oublier que le groupe a fondé sa réputation sur un hardcore chaotique brutal, épileptique et intense où Puciato laisse libre court à sa hargne ("Fix your face", "Lurch", "Party Smasher"). Cet albm est bien la preuve qu'on peut évoluer sans se renier, qu'on peut changer musicalement sans se vendre, pour autant que ce soit fait avec goût. (Tiens, prends ça dans ta gueule Fred Durst ! Quelqu'un sait ce qu'il est devenu ce gars-là, à part clodo ou acteur de porno en Roumanie ? )

Pari tenté, pari réussi. Un album que j'aurais acheté si je l'avais pas reçu en promo.

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The Dillinger Escape Plan
Hardcore Chaotique
2007 - Relapse Records
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs : (22)  7.89/10
Webzines : (18)  7.96/10

plus d'infos sur
The Dillinger Escape Plan
The Dillinger Escape Plan
Hardcore Chaotique - Etats-Unis
  

vidéos
Black Bubblegum
Black Bubblegum
The Dillinger Escape Plan

Extrait de "Ire Works"
  

tracklist
01.   Fix Your Face
02.   Lurch
03.   Black Bubblegum
04.   Sick on Sunday
05.   When Acting as a Particle
06.   Nong Eye Gong
07.   When Acting as a Wave
08.   82588 Écouter
09.   Milk Lizard
10.   Party Smasher
11.   Dead as History
12.   Horse Hunter
13.   Mouth of Ghosts

Durée : 38'12

line up
parution
12 Novembre 2007

voir aussi
The Dillinger Escape Plan
The Dillinger Escape Plan
Calculating Infinity

1999 - Relapse Records
  
The Dillinger Escape Plan
The Dillinger Escape Plan
Miss Machine DVD (DVD)

2006 - Relapse Records
  

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