Syphilic - Erotishock Therapy
Chronique
Syphilic Erotishock Therapy
En attendant un The Great Wall Of Gina qui ne sortira sans doute jamais, Brian Forgue offre à tous les fans frustrés de Mutilated un album solo sous le nom évocateur de Syphilic. Amis de la débauche, de la perversion, de l'humour d'enfoiré et du bon gros death métal qui tâche, venez donc vous aussi vous palûcher comme le gros dégueulasse de l'immonde pochette devant la pauvre demoiselle qui se fait électrocuter les parties sensibles, car ce Erotishock Therapy pourrait bien vous émoustiller.
Syphilic est donc le projet solo de Brian Forgue, chanteur de Mutilated et Gutrot (entre autres). Une petite démo 2 titres en 2005 sera le seul témoignage des frasques solitaires du sieur avant la sortie en cette belle et heureuse année 2007 d'un full-length. Un full-length intéressant à plus d'un titre...
Tout d'abord parce que la fripouille de Détroit ne nous sort pas un clone de ses groupes. Mais s'il l'on devait vquand même rapprocher Syphilic d'une des formations de sa tête pensante, c'est plus du côté de Mutilated qu'il faudrait aller. Pas d'ultra guttural brutal slammoshing death metal à la Gutrot donc. Plutôt un brutal death classique assez orienté old-school d'ailleurs mais avec une ou deux expérimentations surprenantes. En particulier la fin ambiante de "Fuck Protest", totalement inattendue mais carrément réussie. N'ayez pas peur amis intégristes, on nage quand même pratiquement tout le temps dans un death métal sale et brutal avec pléthore de blasts (2-3 gravity même), de très bons riffs (souvent accompagnés d'inévitables harmoniques sifflantes) et pas mal de changements de rythme (notamment quelques ralentissements bien lourds über jouissifs avec de la double à fond comme sur "Mother Daughter Bonding") qui font de cet Erotishock Therapy un album tout sauf linéaire. Les riffs sont d'ailleurs une des qualités principales de ce 1er opus car pas forcément super originaux mais suffisamment travaillés et personnels pour ne pas sonner dans la redite comme des millierss d'autres groupes.
Ces riffs, souvent sinistres, contrastent avec l'hilarité des nombreux samples utilisés sur la bête: Crève, Smoochy, Crève, Bad Santa, du Lewis Black et Tourettes Guy ("Suck my dick, or cock!", certains ici doivent connaître!) entre autres ainsi que des vidéos ou de l'audio directement enregistrés par Brian himself. En même temps c'est de l'humour gras et cynique donc il y a quand même un lien! Ces samples sont la plupart du temps insérés en début ou en fin de morceau (ce qui évite de casser le rythme), les introduisant ou les concluant de manière sympathique (l'intro de "BTK" est mythique!). Et en plus ils ne prennent pas trop de place, avis aux réfractaires!
12 morceaux, 45 minutes, des samples marrants, de la bonne musique bien brutale mais qui ne s'empêche pas de varier un peu: on n'a pas le temps de s'ennuyer. Pour être sûr de son fait toutefois, Brian a invité des potes, et pas n'importe lesquels. La crème de la gutturalité est en effet présente ici avec Justin Boehm (Orchidectomy), Blue Jensen et Randy Thompson (Guttural Secrete; enfin plus pour Randy maintenant) et Adam Mason (Goratory, Sexcrement) pour ce qui est des guest vocals, et Clitoruss (Mutilated) sur le solo bizarroïde perdu au milieu des samples de l'interlude "Iceman".
Mais comme dans la vie, il y a toujours des trucs qui ne vont pas, Erotishock Therapy n'est pas un opus parfait. Il y a par exemple des passages (souvent mid-tempi) qui affaiblissent le niveau d'ensemble, qui reste cependant bien supérieur à la moyenne. Autre reproche: la voix, ultra gutturale mais malheureusement ultra répétitive aussi. Forgue aurait pu varier et nous sortir un peu autre chose que ces gargouillis putrides incompréhensibles que j'aime bien, mais pas pendant trois-quarts d'heure! L'apport des guest susmentionnés n'y change rien. Enfin, la BAR car oui, comme dans 99% des one-mand bands, il y a une boîte à rythme! Ah mais attendez! Non, elle sonne bien cette conne et puis c'est qu'elle est programmée intelligemment! Hé bien oui figurez-vous que ce qui s'impose en général comme le gros point faible de ce genre de "groupes" ferait ici presque figure d'atout tant elle est toujours bien placée et ne sonne pas trop robotique! Ce qui m'empêche d'apprécier pleinement les groupes de Shawn Whitaker (Insidious Decrepancy/Viral Load) ne me gêne pas le moins du monde chez Syphilic. Hey mec, file tes samples de batterie à Shawn (bon trop tard il a trouvé un batteur!).
Quelques lourdeurs dans cette thérapie à l'érotichoc mais qui ne nuisent pas gravement à l'écoute: au final voilà une bien bonne surprise que ce 1er opus de Syphilic. Ce qui est d'autant plus satisfaisant, c'est que Brian Forgue n'est pas tombé dans la facilité en nous livrant un demi Gutrot/Mutilated ou en nous pondant du slam death ou de l'ultra technique, les deux tendances actuelles du death. Non ici simplement du death comme on l'aime: brutal et sincère. Le mec s'est fait plaisir et a saisi l'occasion pour réunir une belle brochette de stars de l'UG. En espérant qu'il y en ait d'autres!
| Keyser 18 Décembre 2007 - 2181 lectures |
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