Fishbone - Give A Monkey A Brain And He'll Swear He's The Center Of The Universe
Chronique
Fishbone Give A Monkey A Brain And He'll Swear He's The Center Of The Universe
"Give A Monkey A Brain And He'll Swear He's The Center Of The Universe" ... Traduction pour ceux dont la maîtrise de la langue des Monty Python s'arrête à « Feuqueillou »: donne un cerveau à un singe et il jurera être le centre de l'univers. Avec un tel constat, on serait tenté de croire que ce sont peut-être bien les Fishbone qui ont été extraire notre von_yaourt national de sa jungle natale pour lui permettre de développer sa mégalomanie criticatoire au milieu de congénères moins poilus! Quoique l'ouverture d'esprit dont fait preuve le groupe à travers son savant mélange de funk, metal, ska, reggae et grosses grattes aurait dû leur permettre d'inculquer au ouistiti au bifidus une approche moins obtuse de la musique … A moins que tout ceci puisse s'expliquer par le besoin de tuer le père (à défaut du frère) ?
Santa-Thrasho-Barbaraaaa, qui me - dira, pourquoi, on s'balance des piqueuuuuh … ?
Trèves de stériles private jokes cglaumiennes, d'autant plus qu'avec le présent matos, on se frotte à l'un des plus beaux fleurons de la fusion telle qu'elle était pratiquée il y a quinze ans, celle des Bad Brains, Living Colour, Infectious Grooves, Faith No More. Ces noms ne sont pas ici lancés au hasard: on retrouve pas mal de Bad Brains (dans sa période « Rise » du moins, seule que je connaisse), que ce soit sous son jour le plus couillu sur « Servitude », ou au contraire dans ses échappées reggae (ou « western-reggae », vu l'harmonica et l'ambiance Sergio Leone) sur « They All Have Abandoned Their Hopes ». On croisera également plutôt deux fois qu'une le groove déjanté du Groove Infectieux sur « Properties Of Propaganda », « The Warmth Of Your Breath » ou encore « Drunk Skitzo », voire carrément la grosse artillerie rythmique à la Suicidal Tendencies (sur « The Warmth Of Your Breath » encore, ou sur le faussement gentil « End The Reign » qui déploie une montée de testostérone à la « Alone » - toutes proportions gardées). La patte Patton est sensible dans les pêtages de plomb en règle que sont « The Warmth Of Your Breath » ou l'inquiétant « Drunk Skitzo ». Mais on retrouve aussi le happy rock/metal hollywoodien d'un Faith No More sur « No Fear ».
Après, si vous êtes du genre à être rebutés par les parenthèses extra-métalliques, vous digérerez beaucoup moins bien le ragga-ska de « Unyielding Condition », le gospel-funk-chamallow à la Prince de « Lemon Meringue », le wild west reggae de « They All Have Abandoned Their Hopes » ou encore le funk snap your fingers de « Nutt Megalomaniac » - sur les couplets duquel on retrouve la mélodie swingante du refrain que M a posé sur la B.O. des « Triplettes de Belleville » (Mr Chedid a décidément de bons goûts !). Ces titres sont pourtant tous très bons dans leurs genres respectifs.
J'avoue que cet album est pour moi une parenthèse bienvenue entre un parpaing brutal death et un sévice sado-maso mathcore, la fusion « C'mon, clap your hands » de Fishbone n'ayant pas son pareil pour vous coller une patate grosse comme ça (à déverser à flots généreux sur vos Frosties au petit déj' pour partir du bon pied) et vous donner envie de retourner tâter de la piste de danse. Que les amateurs des références citées plus haut qui seraient encore plus en retard que moi dans la découverte des classiques de la fusion vintage se rue sur ce petit bijou.
| cglaume 4 Janvier 2008 - 3348 lectures |
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