« Ils ont piqué mon idée !! » Tel sera sûrement la réaction de Dead, notre bien aimé geekmaster, en voyant la pochette du nouvel album des Black Bomb A. Mais non Dead, tu sais que c'est Gustave Doré qui nous doit tout ! Un plagiat honteux d'ailleurs…
Bref, me voilà à devoir vous conter mes impressions au sujet de ce 5e album des Lillois les plus enragés de la scène métal / hardcore / punk (enfin, il parait). Avant d'émettre un quelconque avis critique, il est de bon ton de rappeler que cet album marque le retour en fanfare de Djag, chanteur des premiers temps du groupe (du EP
« Straight in the Vein » jusqu'à
« Human Bomb ») ; et forcément le départ d'Arno, le beugleur aux allures d'inspecteur Kojak. C'est à priori le seul changement notable, le reste étant habituel avec BBA : une prod signé S. Buriez, son collègue Hervé de feu-Loudblast toujours en charge des percussions…et un style qui n'a pas tellement évolué depuis
« Human Bomb ».
Tu aimais BBA, tu aimeras « From Chaos » : le même cocktail de punk, de métal (moindre ce coup ci), et de hardcore se retrouve au fil des 12 pistes qui composent cet opus. Le duo vocal Djag / Poun a visiblement vite retrouvé ses marques, car on sent la même cohésion et l'aisance dans leur collaboration qui avait marqué les esprits aux débuts du groupe : leurs chants s'entremêlent, tantôt hurlés, tantôt mélodiques, et même quand les lignes de chant se superposent en fin de refrain (« Emergency », « Fucking Hate ») on ne ressent aucune difficulté à faire sonner cela de façon fluide. Magie du studio ? Sans doute un peu, mais l'excellent live « Illicit Stuff » a prouvé que le groupe n'avait jamais vraiment triché, tant la retranscription des parties mélodiques en live était réussi.
Passé nos bienheureuses retrouvailles avec le duo vocal de BBA, le reste est plus rapidement descriptible : de l'efficace, du rentre dedans, qui n'a pas peur de lorgner parfois vers le néo (« Get The Fuck Out »), mais qui reste dans l'ensemble fidèle à ses racines punk / hardcore. Et l'ensemble évoque de jouissifs moments de KDS et autres mosh pits à venir, tel ces chœurs sur « Uncivilization » à faire hurler par le public dès 2m21 ou l'énorme clin d'œil à The Exploited de « Burning Road » (qui a justement en guest le chanteur du groupe sus nommé).
Efficace donc, mais pas bien recherché musicalement comme toujours : les amateurs de fine mélodie se contenteront des envolés vocales mélodiques, que je trouve malheureusement bien moins inspirés que sur « Speech of Freedom » ou
« Human Bomb ». J'ai beau avoir écouté l'album un sacré nombre de fois, aucun refrain ne chatouille l'oreille comme l'a eu fait des anciens titres comme « Human Circus », « Reject for Me » ou « Down ».
Et plus grave encore, même les parties efficaces n'ont pas la même accroche qu'avant : peut être parce que « From Chaos » se veut plus punk, moins métal et aussi moins hardcore, donc plus directe mais moins accrocheur. Et puis il faut le dire, je regrette vraiment le départ d'Arno, dont j'adorais tout simplement les beuglements et le timbre de voix « yahourt incompréhensible ». Alors si je ne doute pas de la suprême efficacité de ces nouvelles compos sur scène, j'en resterais pour ma part aux 2 premiers albums, qui auront une durée de vie plus importante dans mon lecteur de CD que ce nouvel opus. Pas mauvais donc, mais pas génial non plus, malgré le retour du line-up originel aux micros. A confirmer sur scène ou au prochain album…
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