Sedative - Lobocaïne
Chronique
Sedative Lobocaïne
Ah ! Chamonix ... Ses téléphériques, ses trains crémaillères et ses 4810 mètres de Mont Blanc (le tas de roche et de neige, pas le dessert), son musée alpin et ses églises baroques, la fameuse Mer de Glace popularisée par William Windham et Richard Pocock, deux aristocrates anglais découvrant le prieuré chamouni en 1741. Et la consécration en 1924, avec l'organisation des premiers Jeux Olympiques d'hiver ! Mais n'oublions pas non plus de faire l'éloge des denrées locales type raclettes, fondues, tartiflettes et autres reblochonnades, sans oublier SEDATIVE et son death grind cochonnesque, spécialité auditive à base de chant porcin et de remontées gastriques du meilleur goût, dans la grande tradition d'un BENIGHTED couleur locale, sans que l'amateur de musique bien grasse ne risque pour autant d'attraper la grippe mexicaine. Car Chamonix n'est pas Barcelonnette, qui a vu ses habitants se faire un max de blé au pays de Robert Rodriguez en s'adonnant au commerce de tissus (ok, on s'en tamponne mais il n'empêche, au prochain promo venu de la vallée de l'Ubaye, j'appelle les forces spéciales).
SEDATIVE donc, combo de là haut, formé en 2000 par Nico et Rico (quand on vous dit qu'ils ont du sang mexicain! Méfiez vous nom de nom) de YCONE, se signalant tout d'abord par la sortie de « Deviance Malsaine », 1er E.P. à six coups exécuté à grand renfort de BAR, avant qu'un batteur en chair et en os (Bertrand) ne vienne leur prêter main forte (non je n'oublie pas non plus Lolo, le bassiste originel, que je soupçonne fortement de s'appeler Laurent). Quelques changements de line-up – et deux E.P.s supplémentaires dans la besace - plus tard, revoilà SEDATIVE sous forme d'un club des cinq composé de Mulk (chant), Nico (guitare), Fred (guitare), Yan (basse) et Sober (aka Bertrand, batterie). Quoi de neuf en 2009 me direz vous ? Hé bien un premier album, « Lobocaïne », enregistré à Genève chez Jéjé de MUMAKIL et mastérisé en Suède au Cutting Room par Mats Wilander, pardon, Lindfors (MUMAKIL, GORGOROTH). Soit du death grind solidement charpenté, alternant parties semi blastées (voire blastées tout court) et lourdeur death metallique héritées des nineties, quand un bon album de death ne rimait pas encore avec harmoniques sifflées, gravity blasts et quadruple couche de double pédale outrancière. Maintenant, même si leur nom peut paraître trompeur (lat. sedarer, calmer), les petits gars de SEDATIVE ne sont pas là pour vous ensuquer, ou alors à grand renfort de mosh parts bien crades évoquant DEVOURMENT en plus soft, le registre gruikisant du chanteur s'éloignant quelque peu des fameux gargouillis de fosses septiques texanes. Surfant sur des tempos globalement bien moins rapides et écrasants que les géniteurs de « Butcher The Weak », SEDATIVE a les défauts de ses qualités, à savoir des compos agréables et dynamiques, pas surproduites pour un sou et jouées par des êtres humains non pro-toolisés ce qui, en contrepartie, fait de « Lobocaïne » un skeud manquant parfois de puissance, surtout dans le contexte de surenchère technique des productions actuelles. Officiant dans le même registre qu'un BENIGHTED, SEDATIVE emprunte aux stéphanois les riffs groovy et les démarrages au taquet (celui de « Drowning In Bath Dearhea » ressemblant à s'y méprendre au « Sex Addicted » d' »Identisick »), l'alternance de hurlements éraillés, de pig squeal, de growls d'animaux de ferme, de ruuuiii Pataca (Montpellier en L1!) et autres logorhées fangeuses et spongieuses, le sieur Mulk ayant tout de même moins de cordes vocales à son arc que l'excellent Julien. Judicieusement placé aux avant postes, « Circle Pig » (on appréciera la touche d'humour!) est d'assez loin le titre le plus jouissif de l'album, irrésistible appel à s'ébattre dans la fosse au contact d'amateurs de viande et de vin rouge, et non pas de s'ébrouer dans la démocratie comme le proclamait un rosé bas de gamme aux présidentielles de 2001. Plaçant à intervalles réguliers des interludes bien fendards façon IMPALED (celui de « Necrogerontozoophile » est irrésistible), SEDATIVE gagnerait à pousser le cochon encore plus loin en capitalisant sur l'alternance de parties rapides (encore plus brutal, ce serait mieux) et celles, plus lourdes et malsaines, qu'un groupe comme ABORTED maitrisait à merveille dans un passé encore récent. Un bon grind, ça vous gagne !
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