Ce qu'il y a de bien avec les groupes dont le fond de commerce consiste à cloner le savoir-faire des grandes figures du metal, c'est qu'il est toujours assez aisé de les noter. Ainsi un clone médiocre se prendra un bon coup de semonce ayant peu de chance de dépasser les 4 – bouh le vil copieur, non seulement il pille ses pairs mais en plus il souffre du syndrome de sadiM: il transforme l'or en plomb! –, tandis qu'un clone fidèle mais intelligent, qui endosse le costume du maître pour ajouter de bons petits skeuds au catalogue de son illustre inspirateur, bénéficiera d'une note allant en général de 6 à 7,5 – faut pas déconner non plus, les échelons supérieurs sont réservés à ceux qui savent traverser la route sans donner la main à leur maman …
Ce barème - vous me voyez venir gros comme un braquemart de chauffeur routier dans un rectum de collégienne -, s'applique aux petits oignons à la chronique de « Code of Conspiracy ». Dead vous avait déjà mis au jus – à feu doux, laissez mijoter – dans sa chro du précédent album du groupe,
« Failure To Perfection »: Submission pratique un thrash/death mélodique lourdement inspiré par
Darkane. Notre webmaster préféré cite également
Soilwork parmi les influences des danois: je ne le contredirai ni n'abonderai en ce sens, mes services de renseignements ayant perdu la trace de ce groupe après la sortie de
« A Predator's Portrait ». Pour ma part, je citerai parmi les éléments qui viennent quelque peu contrebalancer la forte influence de la bande à Peter Wildoer: 1. une approche plus frontalement hardcore faisant parfois penser à
Hatesphere, 2. et surtout – ô hérésie – des influences metalcore, notamment au niveau de certains refrains en voie claire (
« Imaginary Freedom », « A Terror Within », « The End Of Eternity »). La juxtaposition des 2 éléments est tout particulièrement flagrante sur « Imaginary Freedom » où, après un pré-refrain Darkanien pure souche, on tombe à 1:47 sur un plan 100% américain avec chœurs et tout le tintouin … Puis paf, à 2:06 on repart sur la rythmique fonceuse des barjots suédois.
Allez j'avoue: pour faire style que je suis un pur un vrai un qui chronique sur Thrashocore, j'ai écrit quelques lignes plus haut « ô hérésie », me mettant dans la poche à la fois ceux qui crachent sur le metalcore et ceux que les « ô » impressionnent. Mais en fait, il faut bien reconnaître que ce mariage américano-suédois entre le sucré de refrains MTV-iens et le tranchant d'un metal acéré est en fait très bon. Et puis quand on y regarde de plus près, cette formule - qui pourrait être indigeste si elle était appliquée systématiquement – n'est utilisée que 3 fois sur 11 morceaux, ce qui s'avère un dosage adroitement équilibré. Pour le reste, comme vous l'aurez compris, le groupe donne dans le
Darkane pur et dur: à ce titre, l'introductif et larger than life « 111008666700 », suivi du très racé « Rebel Of Society », aurait tout à fait pu prétendre ouvrir le prochain album du groupe d'Helsingborg. Bon, OK, un « In the Eyes of Tyranny » ou un « Celebrate the Dead » sont un peu moins enthousiasmants, mais un « Determent Infiltration » - qui allie merveilleusement blasts en furie et grâce
Townsendienne par trois fois (
la 1ere à 1:25) – ou un « Deservant » laisse penser que si
Darkane venait à splitter, on pourrait bien trouver ici de quoi se consoler.
Et puis outre les infidélités stylistiques précédemment citées, le groupe va parfois prendre ses quartiers chez
Arch Enemy (
sur l'instrumental « Code of Conspiracy » aux leads mélodiques si typiques ), et sur « An Illusion of the Perfect Forever », il s'offre une parenthèse acoustique qui ressemble à ce que pourrait donner la pause romantique d'un
Blind Guardian (
ces chœurs, ce je ne sais quoi de baladin des terres du milieu …) qui se laisserait légèrement aller à des pratiques plus modernes, plus américaines. Enfin, bien que l'on puisse s'y attendre de la part d'un "
Darkane wannabe" méritant, il est bon de rappeler que Submission c'est aussi un son bien gros bien propre (
prod Jacob Hansen inside) et un niveau technique et de composition très très respectable.
Bref, « Code of Conspiracy » ce sera pour les uns « Bouh la repompe! Beuark les refrains à mèche! Bof les mélodie sucrées! » - pour ceux-ci on peut taper dans le 4/10 évoqué au début de la chronique -, et pour les autres (
dont ma pomme), amateurs de
Darkane, de mélodies accrocheuses et de compos riches, ce sera un 7,5/10 « tableau d'honneur » – les sphères supérieures ne pouvant sérieusement s'ouvrir que lorsque le travail d'émancipation stylistique aura été mené à son terme.
3 COMMENTAIRE(S)
17/01/2010 13:13
Par contre même si ça reste très efficace, très mélodique et assez technique, je préfère le premier plus personnel selon moi...
Le chant clair est ici trop asceptisé et devient commun à beaucoup autres groupes death mélo, death/thrash mélo!
Bon quand même!
17/06/2009 11:11
17/06/2009 07:07