Comme le temps passe ! 5 ans déjà que
« Demonic Art » est sorti, et j’avoue n’avoir porté que peu d’intérêt aux pourtant excellents Darkane après
« Expanding Senses », laissant d’ailleurs les chroniques suivantes à l’époque à Deadounet puis à cglaume (que ton âme repose en paix, Cyril). Et en ce milieu d’année, voilà t’y pas que sur le forum VIP de Thrashocore, Mitchounet proposa à Deadounet (ce sont des marques d’affection viriles entre nous) de s’occuper de « The Sinister Supremacy », 6e et nouvel opus des Suédois. Deadounet fit vaillamment un pas en arrière, et me montra du doigt en disant « c’est son tour ! ». Ok Deadounet, Ok…j’interrompis alors illico mon séminaire au Quality Beach Ressort Hotel ***** pour revenir illico en France, car aux Seychelles le débit Internet n’est pas génial. Et me voilà sous la grisaille de ce WE (comment vous supportez ce temps sans ciel bleu ni plage de sable fin à moins de 50m, ça me dépasse) à vous narrer mes impressions sur ce, déflorons d’ores et déjà le sujet, excellent album.
« Demonic Art » avait vu Darkane opérer un changement (judicieux) de vocaliste, en recrutant Jens Broman de chez Constructdead. « The Sinister Supremacy » aura lui aussi eu son petit changement de line-up en marquant le retour du fils prodigue Lawrence Mackrory, chanteur sur le très efficace
« Rusted Angel » qui marquait les débuts du groupe. Je pense que personne ne regrette vraiment Andreas Sydow, qui m’avait scié par son manque de charisme scénique (même s’il avait un peu pris confiance en lui ces derniers temps, cf l’excellent live « Layers of Live » que je vous recommande chaudement) et sa faible puissance vocale. Mackrory quand à lui avait fait office de chanteur chez les Français de Scarve sur l’excellent « The Undercurrent » et bien qu’ayant un timbre de voix qui pourra en irriter certains, il est pour moi le meilleur des trois. Et vous l’entendrez dès que l’intro néo classique « Sounds of Pre-Exsistence » prendra fin, car « The Sinister Supremacy » est marqué par le chant rageur, puissant mais aussi très polyvalent de Mackrory, qui assure aussi bien dans les lignes vocales speedées que les refrains aux petits oignons dont Darkane a fait sa marque de fabrique.
Maintenant que l’inquiétude vocale est levée, je pense que les connaisseurs du groupe n’ont plus de doute sur la qualité intrinsèque de « The Sinister Supremacy ». En effet, s’il y a un domaine dans lequel Darkane est exempt de tout reproche, c’est bien sa maîtrise d’orfèvre en matière de composition. Ces redoutables techniciens (écoutez le jeu tout en finesse de Peter Wildoer au casque, sinon vous loupez au moins 50% de ce qui s’y passe) ne sont pas seulement experts en maîtrise instrumentale, mais sont également des professionnels du Thrash/Death burné juste ce qu’il faut, avec le soupçon de mélodie scandinave qui va bien. Que ce soit dans l’exercice du titre « in your face » (l’éponyme en tête, « Humanity Defined ») ou du mid tempo un peu malsain (« The Decline »), Darkane excelle dans ce qu’il réalise. Notons que les refrains sont dans l’ensemble moins « catchy » que par le passé, mais ce n’est jamais ce que je cherchais en priorité chez Darkane ; au rayon solos de fous, cohérence musicale et riffs venus des 90’ inspiration Göteborg, j’ai par contre pu refaire le plein à raz bord. Et purée, si seulement le groupe voulait se donner la peine de blaster plus souvent (comme ces minis blasts sur « Ostracized ») plutôt que le poum-tchak habituel, je vous promets que « The Sinister Supremacy » aurait été l’une des mandales ultimes de l’année. Deux légères tendances un brin nouvelles pour moi se dégagent aussi de l’album : l’habitude qu’a pris le groupe de développer quelques rythmiques syncopées « modernes » (« The Decline », « Existence Is Just A State of Mind »), et une ambiance globale moins folle
(« Insanity » n’avait jamais aussi bien porté son nom), mais aussi un plus sombre encore que les précédents efforts du groupe.
Que vous faut-il de plus alors ? Du bon Thrash/Death ambiancé, avec un niveau technique de folie et un chanteur (enfin) à la hauteur des compositions, pour un album qui de plus ne vous vole pas sur la quantité, car avoisinant les 55 minutes tout en restant particulièrement digeste et cohérent (en prenant en compte les 2 bonus tracks du digipak). J’aurai presque envie de remercier Deadounet et Mitchounet de m’avoir fait tomber dans ce guet-apens, mais mon bronzage est déjà en train de disparaître…la vengeance est un plat qui se mange froid…
2 COMMENTAIRE(S)
06/05/2014 22:27
Tu parles de ..."Deux légères tendances un brin nouvelles"... C'est clair que 2-3 morceaux ont des passages qui lorgnent carrément vers Gojira, tandis que d'autres tapent limite dans le djent. Ca fait drôle, mais c'est carrément bien intégré à la patte Darkane.
Ah et puis la proximité du père Lawrence - quand il est en mode thrash - avec C. Billy m'a parfois bluffé.
Bilan: un achat pas indispensable, mais un achat qu'on ne regrette pas.
09/06/2013 11:22