Darkane - Layers Of Lies

Certaines nouvelles sont décidément dures à entendre. Vous vous souvenez encore sûrement du choc que vous a fait la révélation de la non-existence du Père Noël (et si vous y croyiez encore, au moins c'est fait) qui a laissé une plaie à jamais ouverte dans votre coeur. Et comment oublier le terrible jour où vous avez appris que les membres de Dimmu Borgir, tout comme Georges Mickael étaient gays. On est tous passés par là et pourtant, avec tout ce cuir et ce maquillage, comment aurait-il pu en être autrement ? Il y'a également une légende qui raconte qu'il y a fort longtemps, dans une galaxie très lointaine, un jeune homme découvrit que son pire ennemi était un membre de sa famille. La légende raconte que ce dernier prononça les mots suivants : "Luke, je suis ton père.". Le jeune homme ne s'en est jamais remis et dû abattre son père à coup d'allumette radioactive. Pardonnez-moi de vous narrez ces moments difficiles de notre existence, mais il m'était nécessaire de prendre certaines précautions pour vous annoncer que ce "Layers Of Lies", quatrième album de Darkane, n'était pas à la hauteur de leur talent... Vous vous en doutiez ? C'est dur je sais. Courage.

Enfin maintenant que vous êtes au courant, je vais pouvoir vous en parler plus en détail. Tout d'abord, et certains le regretteront, le line-up n'a pas changé. Ce qui signifie que, bonne nouvelle, Peter Wildoer est toujours derrière les fûts (et quelle prestation encore !!! Ca laisse rêveur...) et que le duo de gratteux demeure aussi excellents à tous points de vue. Mais mauvaise nouvelle, le chanteur est toujours là et même s'il maîtrise bien mieux sa voix qu'auparavant, c'est toujours pas terrible (enfin faut aimer le style). Et puisqu'on en parle (ou plutôt puisque j'en parle), on ne retrouve plus ici de chant guttural (ou très raremement), Andreas utilisant principalement le hurlement chanté plus "thrash" diront-nous, avec plus où moins de ligne mélodique suivant les passages.

Musicalement, "Layers Of Lies" marque une certaine évolution dans leur manière de composer. Bien sûr, ce qui prime avant tout chez Darkane, c'est l'efficacité et de ce côté là, ça n'a pas changé. Mais le groupe commence à se reposer un peu sur le chant, notamment avec des refrains très "catchy" ("Fading Dimensions", "Godforsaken Universe", ...) qui mettent l'organe d'Andreas en avant (parfois doublé et souvent réverbé), pour notre plus grand bonheur/malheur (comme vous voulez). Les compositions sont toujours aussi techniques et mélodiques, interprétées avec une précision chirurgicale digne du niveau du groupe avec des solos moins impressionnants qu'auparavant mais tout de même intéressants. En fait, ce qui cloche, c'est côté inspiration : les titres oscillent du bon ("Secondary Effects", "Contaminated", ...) au moyen ("Layers Of Lies", "Vision Of Degradation", ...), ne proposant rien de vraiment nouveau et manquant de fougue. Je ne retrouve plus l'énergie, la puissance et le feeling des précédents albums où l'on avait des titres qui claquaient grave comme "Third" et "Psychic Pain". L'album étant bien moins dense, on le parcourt assez vite sans trop avoir envie d'y revenir malgré de trop rares bons moments.

Au final, on se retrouve avec un bon album, mais un poil décevant par rapport à la discographie du groupe qui ne compte que des bonnes choses (enfin ça n'engage que moi). Pour quelqu'un qui connaît la carrière des suédois, "Layers Of Lies" ne présente pas franchement d'intérêt, à moins peut être d'aimer la voix du chanteur qui s'en donne à coeur joie. Mais pour terminer sur une note positive, j'ajouterai que la production est monumentale et arrache tout sur son passage. Et si votre passion c'est le déboitage de cervicales, le buvage de kros (avec concours de rots) entre potes ou l'emmerdage de voisins, Darkane reste une référence absolue.

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