No Return - Fearless Walk To Rise
Chronique
No Return Fearless Walk To Rise
Si parmi les historiques de la scène extrême française MASSACRA est mort et enterré, tout le contraire de LOUDBLAST qui a retrouvé son rang après un long break, NO RETURN quant à lui n’a jamais arrêté et a toujours été actif malgré les galères, les modes et les mouvements de personnel incessants. Ce dernier point ne s’est hélas jamais démenti car à nouveau les grandes manœuvres ont été opérées en interne depuis le dernier album en date (le très bon « Inner Madness »), en effet outre le recrutement très commenté de Mick (à l'époque ex-DESTINITY) au chant il faut aussi ajouter celui du guitariste Jérôme Point-Canovas (E-FORCE), et du batteur Joël Barbosa (HATE BEYOND – et aussi frère de David le bassiste). Bref une nouvelle fois la formation repart pratiquement de zéro et cela aurait pu doucher l’enthousiasme de l’increvable Alain Clément qui s’accroche corps et âme à son bébé, qui a toujours poursuivi son chemin contre vents et marées. Si celui-ci a connu avec le temps une certaine baisse d’attractivité il le doit notamment aux nombreux changements stylistiques qui ont jalonné sa carrière, avant de revenir clairement en force et en forme depuis plusieurs années (après une période d’égarements artistiques), via une orientation Death/Thrash mélodique réussie et plus moderne, conjuguée à une signature chez les Danois de Mighty Music, qui s’ils n’ont plus l’aura et le nez creux comme il y’a une dizaine d’années restent en revanche impeccable pour la distribution et la renommée.
Du coup il n’est pas étonnant que le combo ait mis le paquet au niveau de la production car ça n’est ni plus ni moins que Jacob Hansen qui s’est chargé de l’enregistrement et du mixage, pour donner à ce long-format le rendu certainement le plus massif et le plus moderne de toute l’histoire des franciliens. En effet ce qui surprend à la première écoute c’est l’apparition d’un côté Suédois assumé et affirmé, vu qu’outre la puissance dégagée dès le départ c’est aussi la sensation d’avoir affaire à du SOILWORK et autres grands noms du Mélodeath local… un rendu qui va étonner mais coller parfaitement à la musique proposée ici. On s’aperçoit effectivement d’emblée de cela mais aussi de l’apport des nouveaux venus qui ont vraiment amené leur pierre à l’édifice, car dès les premières notes de « Stronger Than Ever » on repère immédiatement le timbre si reconnaissable du nouveau frontman ainsi qu’un jeu de batterie plus direct et compact comparé à celui de Boban (qui avait tendance à trop en faire par moments), et qui n’est pas sans rappeler sur certains passages Didier Le Baron. Pour le reste le riffing est facilement mémorisable et ultra-classique, mais la conjugaison des éléments anciens et récents offre justement un mélange intéressant où classicisme et modernité ne cessent de se chevaucher, du coup même si c’est du déjà-entendu de la part du groupe ce premier titre est parfaitement réussi et offre une mise en bouche plus qu’appétissante. D’ailleurs une fois cet apéritif entamé, le plat de résistance sera quant à lui tout aussi savoureux avec « Paint Your World » (qui nous offre une partie centrale planante, mélancolique et à la mélodie affirmée), ainsi que sur les puissants et sans fioritures « Bloodbath Legacy » et « Sworn To Be » rapides et endurants où le chanteur nous montre toutes les tessitures de sa voix. Tout cela sans compter avec le redoutable « Face My Dark » qui ne débande pas un instant et reste très entraînant en continu, ce qui sera aussi le cas de « Fearless » où la double est poussée à son maximum tout en gardant ce mélange entre agressivité et douceur. Pour le dessert « Hold My Crown » se révèle être parfait pour terminer, car là le côté nordique est plus flagrant tout en gardant la touche actuelle du quintet sans la dénaturer, confirmant toutes les bonnes impressions ressenties jusqu’ici. Si tout cela est impeccable il y’a néanmoins quelques petites fautes de goût, notamment le single « Submission Falls » qui est certainement le titre le plus faible de cette galette, la faute entre autres à un refrain pas forcément accrocheur, et surtout à une voix claire qui manque de gniak. Même souci pour « Sounds Of Yesterday » qui souffre aussi de nappes de claviers inutiles et pas forcément du meilleur goût, qui gâchent de fait le rendu général.
Cependant ne nous y trompons pas, on est en présence ici d’une très bonne réalisation qui n’a pas à rougir dans la discographie conséquente des parisiens, et ce malgré une certaine linéarité qui apparaît ici et là (du fait de plans et d’une construction globale assez semblables. Néanmoins avec cette orientation osée le pari est quand même très largement gagné, et prouve s’il le fallait que l’entité a retrouvé une seconde jeunesse depuis 2008, montrant que plus d’un quart de siècle après sa création elle reste encore une valeur sûre du Metal hexagonal, notamment sur scène où elle rivalise sans peine avec des petits jeunes aux dents longues, car c’est définitivement son terrain de jeu favori celui où elle exprime le mieux tout son talent et sa fougue.
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