No Return - The Curse Within
Chronique
No Return The Curse Within
Dans tout cette vague de jeunisme ambiant il est agréable de voir que des vieux briscards continuent de s’accrocher et ne se sont jamais aussi bien portés, c’est le cas de la bande à Alain Clément qui depuis presque trois décennies continue son chemin envers et contre tous. Si la vie d’un groupe n’est jamais un long fleuve tranquille celle du combo parisien a été particulièrement agitée entre changement incessants de personnel et de labels, le tout conjugué à des choix musicaux décevants au début du nouveau millénaire, ce qui a conduit par une période creuse où le quintet n’intéressait plus qu’une frange d’irréductibles. Pourtant loin de se laisser abattre son dernier membre originel a persévéré et a fini par faire retrouver une seconde jeunesse à son bébé avec l’excellent « Manipulated Mind » en 2008, puis via le tout aussi réussi « Inner Madness » quatre ans plus tard. Requinqué par les très bons retours de ces deux opus et un regain d’intérêt le combo voyait ses efforts récompensés en signant chez les Danois de Mighty Music (qui bien que n’ayant plus le même aura qu’auparavant reste un label fiable et réputé), qui lui permettra de sortir le très bon
« Fearless Walk To Rise » et d’enchaîner dans la foulée de très nombreuses dates en France et à l’étranger. Ce dernier opus voyait l’arrivée de trois nouveaux membres, et une nouvelle direction artistique qui lorgne dorénavant vers le Death/Thrash Mélodique à forte connotation Suédoise, qui sied particulièrement bien aux musiciens. Du coup aujourd’hui l’heure est à la stabilité et à la confirmation, la sérénité règne et NO RETURN possède en son sein probablement un des meilleurs line-up de sa longue histoire qui n’a quasiment pas évolué depuis le précédent disque (seul le guitariste Geoffroy Lebon n’y était pas présent), et cela s’entend, tant ce dixième album est du même niveau que son prédécesseur. Enregistré là-encore au Danemark avec Jacob Hansen il reprend les choses où elles en étaient restées auparavant, mais avec une cohésion plus importante, où l’on sent que les nombreux concerts donnés ont permis aux membres d’affiner leur son et leur écriture.
Cela se retrouve dès les premières notes de « Despise Your Heroes » où l’on voit que la patte du quintet est toujours là et se fait particulièrement incisive, via des passages rapides 100% Thrash et des parties de doubles plus posées aux relents Melodeath, le tout avec des solos toujours aussi précis et inspirés. On s’aperçoit donc que celui-ci aurait tout à fait pu figurer sur le précédent opus, tout comme « Memories Turns To Ashes » (où le schéma reste grosso-modo le même) et « The Crimson Rider » (à la fois remuant et rapide). Mais là où ce dernier finissait par légèrement s’essouffler sur la durée à cause d’une certaine répétition des plans, et d’un tempo qui variait assez peu, ici les gars ont eu la riche idée de surprendre et de proposer plus de variété afin de ne pas lasser, vu que la moyenne des morceaux tourne autour des cinq minutes. « Just Passing Through » est une de ses surprises car ici c’est presque une balade qui nous offerte, mais attention pas de truc mielleux à la AEROSMITH ou SCORPIONS, non ici c’est la mélodie qui prime et les guitares se font douces, le rythme est volontairement lent, mais l’ensemble n’oublie jamais de s’animer et de se faire plus énergique. Surprenant de prime abord ce morceau très différent et accessible par rapport au reste est cependant très agréable et montre plein de qualités même dans un registre plus apaisé que d’habitude. Depuis toujours le côté mélodique a toujours été présent dans la musique du combo et « The Will To Stand Up » va le mettre encore à l’honneur, en faisant le grand écart entre blasts rares et bienvenus, cassures de rythmes nombreuses pour ralentir l’allure, et accélérations brutales mêlées à des parties lead où Alain démontre encore une fois que son toucher reste intact et particulièrement travaillé. Avec cette tuerie qui regroupe à peu près toutes les influences de la bande on se dit qu’on atteint le pic artistique de cette galette, et pourtant il n’en est rien car les solos vont monter crescendo sur le mid-tempo « Stare At My Reflection » où la paire de guitaristes nous offrent un vrai récital, tout comme sur « My Last Words » qui donne envie de headbanguer sans perdre son côté remuant et où l’ensemble mélodieux y prend bonne place.
Entre tout cela se trouve le très bon « Serpent’s Curse » composé de deux parties distinctes (une lente et l’autre plus explosive) où le chant clair est plus mis en avant, ainsi que le brutal « To The Dark Side Of The Sun » qui conclut les hostilités en étant le titre le plus direct et radical de l’album. Ici pas de fioritures, c’est simple et à fond quasiment en continu (seul quelques courtes cassures interviennent ici et là) et ça se révèle parfait en guise de conclusion d’un disque réussi et quasiment sans-fautes. On peut cependant reprocher aux mecs de parfois étirer un peu trop en longueur certains passages, qui du coup finissent par un peu se répéter et font un peu baisser l’accroche de l’auditeur, mais ceci n’est finalement qu’un défaut mineur. Car avec sa production en béton, sa basse bien audible et son équilibre bien trouvé cet opus s’avère encore meilleur que son prédécesseur et confirme définitivement la seconde jeunesse du quintet, qui semble en avoir terminé de ses hésitations et de ses soucis internes, en espérant que cela dure. C’est désormais tout ce que l’on souhaite et on ne peut qu’être admiratif que malgré tous les aléas subis par le passé il soit encore en vie aujourd’hui, et tirer un grand coup de chapeau à son soliste qui y a toujours cru, et a bien fait de s’accrocher.
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | Reçu aujourd'hui, et pas déçu, au contraire! De la mélodie, de la puissance, un son béton, un artwork au top, encore mieux que le précédent. Tout à fait d'accord avec ta kro. Si on veut du bon death mélodique en 2017, on se mange Mors Principium Est ET No Return.
Bien que "vieux con", je préfère largement les deux derniers albums à Psychological Torment et Contamination Rises pourtant achetés à leurs sorties respectives. Total respect à Alain et sa bande qui viennent de prendre le leadership en France...
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1 COMMENTAIRE(S)
13/11/2017 19:11
Bien que "vieux con", je préfère largement les deux derniers albums à Psychological Torment et Contamination Rises pourtant achetés à leurs sorties respectives. Total respect à Alain et sa bande qui viennent de prendre le leadership en France...