Alors que l’on pensait No Return un peu moribond, la formation parisienne avait pourtant refait surface sous la forme d’un sextette surmotivé en 2000, sortant pour l’occasion l’un de ses meilleurs albums,
« Self Mutilation ». Certainement ragaillardi par le très bon accueil reçu par le-dit album en Europe, No Return n’attendit pas longtemps pour lui fournir un successeur. C’est ainsi qu’en 2002 paraissait « Machinery », un album dans la droite ligne de l’orientation musicale de son prédécesseur (à savoir un Thrash-Death résolument moderne) mais néanmoins plus abouti encore, d’après moi.
En effet, les parisiens ont cette fois-ci mis le paquet, tant sur le fond que sur la forme. Pour ce qui est du fond, le groupe a choisi de faire de « Machinery » un album concept basé sur le thème de l’opposition homme-machines, sujet déjà abordé dans le milieu du Metal, notamment par Fear Factory. Tiens, d’ailleurs, tant que l’on est au stade des comparaisons, No Return affiche, sur ce disque, un autre point commun avec les américains : l’utilisation des synthés. A peine esquissés sur
« Self Mutilation », les passages aux claviers font ici partie intégrante du paysage musical, donnant plus d’impact aux intros (
Resurrection ou
Synthetic), transcendant certains morceaux (les samples de violons sur
Disease). D’ailleurs, nombreuses sont les nappes de synthé qui, subtilement utilisées, viennent appuyer et renforcer les parties de guitares.
Pour rester dans le domaine de la six-cordes, Alain et Benoît jouent un rôle prépondérant dans la grande variété de cet album. En effet, ils sont tout aussi à l’aise dans la compositions de riffs thrashy (
Machinery,
The Last Act), death mélodique (
Resurrection) ou death technique (
Biomechanoid) tout en nous gratifiant de soli aériens pas vraiment à la portée du premier venu (
Disillusion,
Disease). Didier (batterie), quant à lui, possède un jeu très précis et est tout aussi à l’aise dans les blasts typiquement death que dans les partie de grosse caisse-caisse claire autoroute connotées thrash. On regrettera cependant le son trop triggé et synthétique de son kit (cette remarque qui est d’ailleurs généralisable à la production de ce disque, pas assez organique à mon goût).
Enfin, autre évolution depuis
« Self Mutilation » : le chant de Steeve. Certes, il reste majoritairement fidèle à son style vocal très thrash old-school (pas transcendant mais efficace tout de même) mais, surtout, il se risque à des parties de chant clair qui, globalement, sont plutôt bien exécutées et, là encore, apportent un touche de diversité bienvenue (
Disease,
The Last Act).
Du coup, selon moi, « Machinery » surclasse légèrement
« Self Mutilation ». Les compositions sont en effets moins redondantes que sur le précédent disque, et nombreux sont les titres vraiment accrocheurs (
Violator ,
Synthetic,
Disillusion,
Disease,
The last act) que l’on écoutera en boucle sans se lasser. Toutes ces qualités font de « Machinery » un excellent album capable de rallier aussi bien fans de thrash, de death brutal ou de death mélodique
3 COMMENTAIRE(S)
01/01/2009 22:53
C'est quand même autre chose que Zuul Fx à mon goût.
25/10/2006 15:22
17/01/2005