Lividity - To Desecrate And Defile
Chronique
Lividity To Desecrate And Defile
Ah la belle pochette que voilà! Après les sécrétions vaginales grouillantes made in Vince Locke sur le EP fourre tout de CANNIBAL CORPSE « Worm Infested », les porn grinders de l'Illinois prennent la relève de l'atteinte au bon goût avec un « To Desecrate And Defile » qui joue crade sur table. LIVIDITY donc, dont j'avais humé l'odeur suspecte le temps d'un titre sur un sampler Metallian il y a de ça sept ou huit ans, sans avoir pour autant l'occasion d'investir la chose de manière plus approfondie, pour reprendre une expression spécifiquement glaumienne. Et si la fibre old school de « Fetal Scabs » m'avait gentiment fait tendre l'oreille à l'époque, les treize morceaux de « To Desecrate And Defile » sont branlés par des mains suffisament expertes en matière de va et vient death grind pour faire dresser le membre inférieur, LIVIDITY ayant considérablement élevé son niveau de jeu (qui ne volait pas bien haut, je vous l'accorde) depuis ses débuts comme one man band en 1993.
En bons viandards récidivistes se complaisant dans un death grind XXXL grassouillet et bas du front, les américains ont, en quinze ans d'existence, enchaîné les splits avec des combos comme WACO JESUS, MORGUE FETUS ou encore TERRORISM, leur musique croisant les effluves séminales d'un BLOOD DUSTER - pour les lyrics fortement orientés gore et cul – avec un feeling grind 90's rappelant fortement INHUMATE, les parties purement death metal restant elles typiques de la vieille scène américaine. En guise de gangbang vocal, les trois gorges profondes Dave Kibler, Von Yahourt - sorry, Von Young! - et Jake Lahniers font preuve, sinon d'une grande créativité, tout du moins d'une certaine maîtrise de la chose gutturale, l'alternance de hurlements inhumains tout droit sorti d'un snuff movie et de remontées de sucs gastriques non traités constituant le principal centre d'intérêt d'un album également fréquenté par Shawn LaCanne (PUTRID PILE), Scott Creekmore (LUPURA, et ici crédité à la production, très bonne au demeurant) et Matt Garrett (DEAD FOR DAYS).
Pour le reste, outre des riffs impersonnels au possible (ce qui n'enlève rien à l'efficacité primaire de la galette), « To Desecrate And Defile » souffre de l'absence de véritables temps forts et, malgré quelques parties plus pesantes intercalées ça et là, d'une trop grande linéarité que ne corrige pas la présence de deux covers de BLOOD avant le climax anonyme de « Inner Fetal Dismemberment ». Et si de nombreux interludes déviants sont régulièrement disséminés dans le tracklisting pour casser la routine, on n'atteint jamais le potentiel d'hilarité de ceux de la bande à Jason P.C. malgré un « Gut The Slut Before I Fuck » aussi explicite qu'un monologue de Melissa Lauren aux prises avec une demi douzaine de tripèdes. Dans le même registre, on retiendra l'abécédaire du parfait petit pervers sur « Sword Of Sodomy », les arpèges délicieusement malsains sur « Adapting The Flesh », le clin d'oeil buccal à DEVOURMENT sur « Engorged With Blood (To Fill You With My Semen) » et la jolie percée de la basse sur « Orgasmic Feed Flesh ». Reste un skeud efficace au vu du style pratiqué, à la durée raisonnable de 40 minutes mais qui aurait aussi bien pu s'achever au bout de 25, et qui faute de titres mémorables a au moins le mérite de livrer un contenu homogène et satisfaisant pour qui cherche à assouvir quelques penchants primitifs et brutaux. Signalons enfin la sortie en édition limitée (1000 copies) d'une version CD/DVD comprenant la récente prestation du groupe au Party San Open Air de 2008.
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