Janvier 2010: il n'aura fallu qu'une poignée de jours pour que l'année nouvelle nous livre son premier joyau (
même si la démo date en fait de 2009 … M'enfin bon). Nom de nom que ce genre de surprise fait du bien!! « The Doppler Effect » fait partie de ces claques bienvenues, de ces révélations inattendues, de ces oasis de bonheur dans un désert de conformisme tiédasse qui font que d'un
Gorod à un
At All Cost, d'un
Whourkr à un
Stolen Babies, d'un
Mindless Self Indulgence à un
Pin-Up Went Down on continue à avoir envie de défricher la jungle souvent mal famée de l'underground myspacien.
Bon, ne nous emballons pas trop: déjà 110km/h, il est peut-être temps de passer la 2nde… D'autant plus que les critères de sélection du public susceptible de flasher gravement à l'écoute de cette démo sont très contraignants. En effet il ne faudra pas être rebuté par le terme « electro », ni par le mélange des genres – certains d'entre eux étant particulièrement « untrve » (
on croise ici de la dub, de l'euro-dance, du hip hop … si si) – ni par cette espèce encore relativement jeune de metal qui fait un usage important des galipettes mathcore hystériques, des saccades débitées à la hache et des reconfigurations rythmiques improbables issues de l'héritage lointain de
Meshuggah. Mais une fois passé cet écrémage ultra filtrant, quand « The Doppler Effect » commence à vous couler dans l'oreille, c'est en route pour les étoiles!
The Algorithm, donc, est un pur groupe myspace. C'est d'ailleurs quasiment un one man band, from Toulouse si l'info vous intéresse, qui sort avec « The Doppler Effect » sa toute première démo – et encore quand je dis « sortir », celle-ci n'est disponible (
gratuitement) qu'au format MP3. Si je devais chercher une ressemblance entre la musique de ce « groupe » et celle d'un autre des gangs de freaks qui peuplent ma CDthèque, je m'orienterais inévitablement vers
Iwrestledabearonce, qui eux aussi allient mathcore, un peu d'electro et un peu de pop en un mélange épicé, étonnant et savoureux. Mais The Algorithm est moins sauvage, plus réfléchi et pioche bien plus abondamment dans la marmite électro. Et puis il fait plutôt dans l'instrumental que dans le beuglement d'ours asthmatique. De plus, sur le papier comme lors des premières écoutes, sa musique semble un poil plus hétérogène. En effet, si la plupart des morceaux font dans l'électro-Meshug-mathcore, la nature de certains titres, plus « typés », transforme la tracklist en une course folle de grand huit stylistique qui menace à tout moment de sortir des rails. Figurez-vous quand même que « Attack » fait dans un soft electro-pop-rock qui ne dépareillerait pas en fond sonore de l'une de ces pubs «
Nos laboratoires innovent pour vous apporter chaque jour plus de confort dans un monde mieux protégé et une nature enfin respectée » à la EDF/Total/GDF. Et que « Decay » est un pur morceau de transe – enfin je dis ça, je n'y connais rien, m'enfin c'est ce type de techno planante qui vous fait triper sur des boucles entêtantes et tournoyantes. Et que « Release » nous lâche sur un pur trip groove/hip hop méga coulant où se produisent également un piano et une gratte sèche hispano …
Là normalement, vous n'êtes plus que 2 ou 3 à avoir tenu le choc. Et croyez moi que si vous poursuivez logiquement la démarche jusqu'à télécharger la démo, vous serez grassement payé de votre persévérance. Car ces 8 titres – notamment ceux qui font dans le véritable mix electro-metal moderne – regorgent de trouvailles rythmiques et mélodiques osées et géniales, ce territoire musical encore relativement vierge permettant à Rémi de s'en donner à coeur joie et de nous en foutre plein les mirettes et les esgourdes. Tentons de prendre en exemple 2-3 passages bluffants pour vous faire monter l'eau à la bouche (
… et partout ailleurs où cela serait signe d'émoustillement certain). Tiens, là, à 1:23 sur « The Doppler Effect »: quel panard que ce montage expert de fines éjaculations de gratte en pointillés, bientôt épaulées par une lead mélancolique, pour au final créer une merveilleuse parenthèse mélodique dans notre terne espace-temps. Et le final tournoyant et purement electro de « Lost Frequencies » qui nous étourdit sur une rythmique martiale avant de passer le relais aux guitares. Et ce plan hypnotique à 0:33 sur « Two Plane-Polarized Waves » qui marie saccades extrêmes et séance de lévitation techno. Et … Non. Stop. La démo dans son intégralité, aux incongruités près des 3 morceaux cités précédemment – qui perso me plaisent mais qui sont purement non metal, donc potentiellement loin des préoccupations des lecteurs du zine – est un pur moment de bonheur où les passages déments succèdent aux plans carrément osés. Tout juste, pour faire genre « Le chroniqueur n'est pas complètement aveuglé par un soudain afflux d'endorphine », concéderais-je que le son de la gratte est souvent un peu faiblard, et qu'il aurait parfois fortement besoin d'anabolisant ainsi que d'un mix le mettant plus en valeur.
Allez j'arrête là. Vous pouvez télécharger l'ensemble en un click, donc vous n'avez aucune excuse si vous avez le profil de l'amateur potentiel et que vous loupez le coche. Perso je vais maintenant aller remplir ma 1ere ligne du bilan de l'année à paraître fin 2010 / début 2011 dans la catégorie « Découvertes » … (
Ah non mince, je ne peux pas: c'est une sortie 2009 …)
PS: un album devrait voir le jour plus tard cette année …
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