Drawers - This Is Oil
Chronique
Drawers This Is Oil (Démo)
L'année 2009 s'était terminée de la plus belle des manières en matière de métal hexagonal avec l'excellent premier album des Toulousains de Nolentia « One Loud Noise And It's Gone » que vous avez bien évidemment tous acquis depuis. 2010 semble bien suivre les traces bienveillantes de sa petite soeur avec cette très bonne surprise qu'est « This Is Oil », première démo de leurs concitoyens de Drawers (bon ok elle a été enregistrée en 2008 mais on nous la propose que maintenant alors bon...), jeune groupe officiant dans un style assez éloigné certes mais faisant preuve d'une qualité non moins remarquable. Nulle question ici de grind ou de death (quoique...) mais bien de sludge-stoner metal. Mais que les amateurs de biscotos ne partent pas trop vite car Drawers semble bien décidé à nous prouver que le dernier qualificatif est tout sauf usurpé.
Tout commence pourtant bien gentiment sur cette douce mélodie de guitares électrique et acoustique entremêlées, s'approchant tendrement et nous laissant petit à petit entrevoir leurs crocs avant d'attaquer férocement. Et quelle férocité! Il n'y a qu'une seule chose qui vienne à l'esprit lorsqu'à 1'17 les fauves sont lâchés: « Waow putain quel son! ». En effet on a beau être en présence d'une première démo, force est de constater que le mur de gratte que l'on vient de se prendre en pleine face n'a rien à envier à qui que ce soit. La puissance dégagée là est telle que l'on se demande bien où ces lascars sont allés enregistrer leur galette (Bringer Studio). L'éponyme instrumental d'introduction pose donc merveilleusement les marques d'un sludge-stoner aux relents classiques de bourbon, d'huile de vidange et de sueur mais qui n'oublie pas de montrer les gros bras à peine cachés derrière ces chemises à carreaux, m'en soit témoin le riff de fin qui niveau lourdeur se pose clairement là. Beaucoup de noms nous viennent alors en tête, à commencer bien sûr par Down, mais alors un Down qui aurait troqué sa bonne vieille orange bud par des amphétamines de première qualité. Le temps de recharger son arme et c'est reparti.
A travers ces cinq (trop courts) titres Drawers nous expose un potentiel plus qu'évident, sachant savamment mêler leur sludge-stoner à des influences plus hardcore (« Everything To Live » à 0'40, le début de « Whisky ») voire franchement métal à la limite du deathcore pour certains breaks bien heavy (« Everything To Live » à 2'06, « Whisky » à 0'23), s'accordant de temps à autre une petite pause bien groovy (« Alone » à 2'10 et 4'17) voire carrément bluesy au milieu de « My Ranch ». Le gros son bien gras des guitares et les riffs souvent monocordes ont même parfois quelques relents de néo métal (la fin de « Whisky ») pas franchement dérangeants et en tout cas on peut saluer une qualité de composition suffisamment riche pour que chaque titre évite de tourner en rond, et bien que le mid-tempo domine allégrement les rythmiques, on retrouve avec plaisir quelques accélérations toutes raisonnables mais plutôt efficaces (« Alone » à 0'52). Sam, qui a récemment quitté le groupe, réussit parfaitement sa tâche dans un style hurlé/chanté érodé au whiskey assez classique mais convaincant, il se voit même donner un petit coup de cordes vocales par Mathieu (End) sur « My Ranch », xGuiguix (Through My Eyes) et Vincent (Alea Jacta Est) sur « Whisky », et Jeejee (Line Of Sight – Orchid) sur « Alone ». Les growls de ce dernier se fondent d'ailleurs à merveille à la musique du quintet ce qui pourrait, je l'espère, donner des idées au groupe en vue du futur album (en cours de création).
En résumé, « This Is Oil » est une vraie réussite pour une première démo. Drawers, s'il évolue dans un style que l'on pourra rapprocher de Down, Pantera, Crowbar ou encore God Damn ou Hangman's Chair (pour rester en France) se démarque toutefois par une approche souvent plus brute voire brutale qui n'est bien évidemment pas sans me déplaire. Et même s'ils n'évitent pas certains gros clichés du genre (« Give me my fucking whiskey »), les Toulousains nous prouvent ici que le sludge-stoner metal n'est pas seulement une musique pour neurasthéniques enfumés et ralentis du bulbe mais qu'il peut intéresser jusqu'au vieux métalleux le plus endurci. Vivement l'album pinaise!
« Daniel! Un Jack Bernard's! »
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