Fleshtized - Here Among Thorns
Chronique
Fleshtized Here Among Thorns
Qui aurait cru que l'une des meilleures sorties death metal de la décennie précédente nous viendrait d'Alabama? C'est pourtant le cas de ce Here Among Thorns, seul et unique album des Américains de Fleshtized sorti il y a déjà presque dix ans sur le label de bourrin Mighty Music. Ne vous fiez ni au logo miteux ni à la pochette toute moche, cet opus est une putain de bombe!
On va faire simple: vous aimez Morbid Angel, vous adorerez Fleshtized! L'ombre de la bande à Azagthoth ne fait pas que planer sur le groupe, elle l'enveloppe comme une mère de ses ailes protectrices, pour un rendu qui égale voire surpasse même par endroit l'oeuvre du Maître. Pas étonnant dès lors d'assister en final à une reprise fidèle du génial "Rapture". Mais avant cet ultime hommage, le trio d'Huntsville aura livré une démonstration formidable de ce que devrait toujours être le death metal.
Et ça commence par une production tout simplement parfaite, bien équilibrée entre puissance de feu nécessaire à l'impact et le côté cru et agressif indispensable à toute oeuvre extrême. Le mix, réalisé par Jacob Hansen, permet lui de distinguer clairement chaque instrument tout en créant entre eux une symbiose infernale. Musicalement, ça ne rigole pas non plus. Here Among Thorns est globalement très rapide et contient de nombreux blast-beats nerveux signés Gary White (également auteur de quelques parties de chant). Des blasts du feu de Satan qui sonnent superbement grâce à un son de batterie naturel (ça nous change de tous ces groupes modernes de brutal death) avec une caisse claire sèche qui claque comme il faut. Je ne sais pas pour vous mais moi ça me fait le kiki tout dur! Ecoutez moi ce début d'album en fanfare sur "Ill Divine" qui ne s'embête d'aucune introduction bidon, "Bound In Unity" ou encore la très brutale "Rise Of The Fallen" qui n'en finit pas de tout détruire sur son passage! Et le chant de Casey Robertson, growl agressif, puissant et intelligible épaulé par quelques intonations plus criardes, ne calme en rien les choses. Fleshtized a envie d'en découdre et le fait bien savoir! Rajoutez sur ces blasts des riffs rapides et sombres donnant souvent une impression jouissive de chaos, comme si on se trouvait au milieu de matière en train d'être avalée par un trou noir, tourbillonnant à une vitesse prodigieuse et libérant quantité de rayons X et gamma ("Clash Dimension"). Cette ambiance, moi, ça me rend dingue!
Mais Flestized ne fait pas non plus que bourriner. Les séquences blastées sont également accompagnées de passages en mid-tempo dôtés d'un groove typiquement morbidangelien ("Everything Dies", "Here Among Thorns", "Feral Earth"...) efficace en diable. En parlant de groove, on notera avec ravissement la basse de Garth Lovvorn bien audible et même aventureuse sur "Feral Earth" (morceau le plus mid-tempo, dénué de blasts) puisqu'elle s'engage carrément dans un solo remarquable. On a également le droit à quelques moments plus mélodiques, notamment d'excellents soli du chanteur/guitariste Casey Robertson, plus doué à ce niveau que Trey Azagthoth. C'est souvent du chaotico-mélodique mais l'Américain nous sort parfois des sonorités plus cosmiques comme sur "Deplorable" (2'10) ou la fin de "Clash Dimension" que n'aurait pas reniée Mithras, autre disciple de l'Ange Morbide. On citera également l'outro non listée calme et expérimentale qui clôt l'opus de façon surprenante et très agréable.
Groupe honteusement méconnu, Fleshtized sort avec ce Here Among Thorns un des albums de (brutal) death metal les plus impressionnants de ces dernières années. L'opus est peut-être un peu court et l'influence de Morbid Angel se fait sans doute trop sentir, voilà les deux seules choses qu'on pourra reprocher aux Américains. Ceux-ci subiront par la suite des changements de line-up et sortiront un promo trois-titres en 2006 avant de se séparer deux ans plus tard. Gary White et Matt Barnes iront eux former Chaos Inception. Une grande perte pour la scène death metal tant Here Among Thorns concentre tout ce qui fait la beauté du genre: brutalité intelligente, groove, feeling, mélodie, maîtrise technique et ambiance.
| Keyser 15 Avril 2010 - 2800 lectures |
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