Antropofago - Antropofago
Chronique
Antropofago Antropofago (Démo)
Baptisé de la sorte en raison d'un attrait commun pour la chair humaine (à moins qu'il répète dans un bel entrepôt de derrière les fagots), Antropofago s'est formé en 2007 à Montpellier mais n'a réellement commencé à manger que l'année dernière grâce à des changements de line-up salvateurs. C'est donc une jeune et ambitieuse bande de cannibales qui nous fait part ici de sa toute première digestion éponyme sous la forme d'une démo quatre-titres. Un festin rapide de douze minutes mais de fort bon goût.
La recette utilisée a beau être très classique, c'est fait avec intelligence et talent et ça fonctionne donc plutôt très bien. Antropofago nous sert ainsi un brutal death assez technique mais toujours puissant et efficace. Pensez à ce que Suffocation a fait de plus rapide, ajoutez un peu de old-Necrophagist sans les assaisonnements néoclassiques, renforcez le tout avec un soupçon d'Internal Suffering époque choronzonienne et ça devrait vous donner une bonne idée des arômes proposés. Une mixture fort sympathique constituée principalement de bons gros blast-beats et de riffs rapides, classiques et sombres. Le tout dégage une certaine puissance, renforcée par une production assez impressionnante pour une première démo. Seul hic difficile à avaler, la batterie. Un batteur est crédité mais les tam-tams ont plutôt cette odeur nauséabonde de boîte à rythme et pas des plus naturelles. Alors soit c'est le cas, soit le cogneur de fûts est triggé/quantisé juqu'à la moelle ce qui rend le tout beaucoup trop synthétique. C'est vraiment LE gros reproche que je ferais à cette démo qui ne manque pourtant pas de feeling. Nos amis mangeurs d'hommes sont en effet loin d'être des manches et nous offrent une belle maîtrise sans en faire trop car toujours au service de l'efficacité. L'instrument le plus intéressant/technique/démonstratif ici étant la basse. Toujours audible et détachée, elle s'offre des libertées trop rarement accordées dans le style ("Ravenous", "Human Hunt" à 0'54, "Cute Enough To Eat" à 0'42, etc.). Un vrai bonheur pour les amateurs! Autre curiosité ici, le chant. Pas vraiment growlés mais graves, râpeux et véhéments, les vocaux ont quelque chose du prédateur sadique jouant avec sa proie fraîchement cueillie. Ils pourraient être plus puissants mais ça fait du bien d'entendre un chant un tant soit peu original sur du brutal death! Et derrière la brutalité affichée au premier plan, la musique d'Antropofago ne manque pas de groove malgré une vitesse moyenne très élevée. On a même le droit à quelques épices plus "mélodiques" histoire de relever un peu le goût et de varier les plaisirs ("Human Hunt", "Barbecued Baby Back Human Legs"). Les Français ne nous ennuient ainsi jamais, même si le défi n'est pas forcément des plus ardus sur moins d'un quart d'heure. Allez, deuxième petit défaut, les titres s'avèrent un poil courts (trois minutes en moyenne) et mériteraient quelques approfondissements, pourquoi pas grâce à l'incorporation de soli. Le groupe en a les moyens en tout cas et ça éviterait ce petit arrière-goût de frustration.
Un arrière-goût qui ne fera toutefois pas oublier l'excitation presque continue des papilles gustatives déjà bien aguichées par un artwork à dominance rouge. La viande saignante, il n'y a que ça de vrai! Les Montpelliérains d'Antropofago font montre sur cette première démo d'un potentiel intéressant qui devrait ouvrir l'appétit de pas mal de fans de brutal death et pourquoi pas de quelques labels. Ca manque peut-être encore d'un peu de folie et le quintette pourrait davantage développer ses compos. Et puis il y a ce son de batterie qui a vraiment du mal à passer. Mais sinon, tout ça est encourageant. On attend donc la suite!
| Keyser 18 Avril 2010 - 1947 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène