Hideous Deformity - Defoulment Of Human Purity
Chronique
Hideous Deformity Defoulment Of Human Purity
Il aura été bien difficile pour moi d'accoucher de cette chro. Pourquoi? me direz-vous. Je vois déjà poindre la surprise chez beaucoup d'entre vous qui n'ont eu de cesse de crier au génie ou au moins au chef d'oeuvre depuis la sortie de ce « Defoulment Of Human Purity » attendu depuis ce qui m'a semblé des lustres! Commençons peut-être par là: avec ses trois en-cas proposés en 2007-2008 (« Instictive Ways », « Exhibition Of Obscurity », « The Hideous Ones ») Hideous Deformity m'avait mis l'eau à la bouche et c'est donc avec une bonne grosse dalle que j'ai dégusté ce premier bébé ( »It's breakfast time! »). Sauf que voilà, ma faim était probablement quelque peu disproportionnée en regard du plateau servi. Après une première écoute qui avait clairement laissé mon estomac en proie à ses borborygmes, les suivantes allaient malheureusement me prouver que ma satiété ne serait probablement jamais comblée.
Autant il est souvent assez aisé d'expliquer en quoi un album vous plaît, autant il est parfois plus ardu de trouver les mots pour décrire ce qui vous déplaît...Voilà donc la difficile tâche qui était la mienne: expliciter en quoi cet album qui possédait pourtant au premier coup d'oreille tous les atouts pour me séduire ne récolte au final qu'un 7/10 plutôt tiédasse.7/10 tout de même car je ne suis pas en train de vous dire que cet opus est mauvais, loin de moi cette idée. Non, « Defoulment Of Human Purity » est plutôt dans la droite lignée de ce qu'on était en droit d'attendre des norvégiens: un death metal sévèrement burné, à la fois technique et brutal, dans la veine du dernier Deeds Of Flesh, d' Odious Mortem ou encore de Severed Savior. Et le temps allait jouer en sa faveur puisqu'à force de nombre d'écoutes, sans parler de véritable révélation, mon jugement s'est finalement quelque peu adouci. Bien que vous ne me verrez pas crier à l'album de l'année, je dois reconnaître que cette galette renferme quand même des moments bien jouissifs, à commencer par ses premières secondes, le début de « Awaiting Decomposition » étant probablement le meilleur moment de ces huit titres avec son intro supersonique et son excellent riff. En bon fan de gros biscotos je me suis de même délecté des multiples passages bien brutaux que renferme « Defoulment Of Human Purity », la recrue Darren Cesca notamment ne lésinant pas sur les blasts qu'il maîtrise impeccablement (il n'a plus beaucoup de preuve à faire en la matière), ses rythmiques s'enchaînant parfaitement entre blasts-breaks-mid tempo, et la voix de Jørgen rauque donnant tout le crédit à cet album en terme de brutalité. Concernant les guitares pas spécialement de quoi faire la fine bouche non plus pourtant, les riffs sont souvent assez recherchés, techniques mais sans démonstration et avec bien souvent une petite touche de mélodie pas désagréable du tout (celle de « Systematic Execution » notamment), et même quelques soli qui n'ont rien d'extraordinaire mais sont globalement bien intégrés dans les titres (celui d' « Instictive Ways » par exemple). Même si je reprocherai parfois aux riffs des structures un peu similaires (riff power chord + tail) le travail de Robin est plus que satisfaisant. Côté son pas grand chose à redire non plus, la prod est claire et suffisamment puissante pour permettre aux compos de déployer tous leurs atours.
Mais alors que diable lui reprocher à ce « Defoulment Of Human Purity »?? Pour commencer, je vais le dire franchement j'ai été déçu de la prestation d' Erlend Caspersen. Autant j'ai trouvé qu'il avait sublimé « Of What's To Come » autant je trouve ici sa performance plutôt fadasse et manquant de conviction. Il est vrai que le mix ne lui est pas spécialement favorable, souvent noyé dans les pistes de guitare et de batterie, ne lui permettant de sortir le bout de son nez qu'au prix de montées dans les aigus un peu convenues ou d'une accalmie généralisée. Et quand ses interventions se trouvent au final aussi inutiles que l'intro de « Deviant Manifestation », je dois vous avouer que cela me laisse dubitatif quant à l'intérêt de sa présence sur cet opus. Dans une moindre mesure c'est un peu la même chose pour Cesca qui, s'il s'emploie avec beaucoup de verve derrière ses fûts, offre une prestation convaincante mais qui ne marquera pas pour autant l'histoire du métal. Rajoutez à cela un manque de fluidité dans certains riffs comme celui sur « Exhibition Of Obscurity » à 30'', une reprise quelque peu incongrue en fin de repas (j'aime beaucoup Cadaver là n'est pas la question) et un album finalement assez court, vous trouverez là quelques explications à la causticité certaine de cette chronique. Et puis je ne sais pas, il y a un petit quelque chose qui ne s'est pas passé lors des premières écoutes, cette chose qui fait que vous accrochez d'entrée de jeu et qui donne à l'album un gôut de reviens-y. En exagérant un peu je dirais que j'avais plutôt l'impression d'un enfant qu'on ouvre aux nouvelles saveurs « Allez mange! Tu vas voir c'est bon! ».
Comme je le disais en haut de ce billet, mon propos n'est absolument pas de dire que cet album est mauvais mais seulement que j'en attendais plus, peut-être trop. Je le réécouterai probablement à l'occasion (quoique je l'ai déjà pas mal usé ces derniers temps) mais il ne restera pas pour moi l'un des albums de l'année. En matière de brutal death (et dans un style sensiblement différent tout de même) je lui préfère de loin le dernier Severe Torture. En tout cas « Defoulment Of Human Purity » nous prouve qu'il est bien difficile de trouver le juste milieu entre Defeated Sanity et Decrepit Birth.
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