Die Verbannten Kinder Evas - Die Verbannten Kinder Evas
Chronique
Die Verbannten Kinder Evas Die Verbannten Kinder Evas
1993, à peine Summoning formé, le jeune Richard Lederer (Protector) découvrait le potentiel musical immense du clavier (qui deviendra le pilier de Summoning dès
Minas Morgul). Déjà à cette époque, le black metal ne suffisait pas à son appétit artistique (Pazuzu et Ice Ages suivront), Richard souhaitant composer une musique plus expérimentale, plus mélancolique et d'avantage tournée sur l'instrumentation. Son frère d'arme Michael Gregor (Silenius) interpellé par ses bribes de morceaux pondus, le rejoindra alors pour former Die Verbannten Kinder Evas (« Les enfants exilés d'Eve » en allemand). Les deux hommes (aux claviers et au chant) seront épaulés par la sœur de Richard (Julia Lederer) et une certaine Nora El Shammah pour les chœurs féminins. Le groupe enregistrera deux démos puis sera recruté par le label suisse Witchhunt Records. Le premier album éponyme verra le jour.
Die Verbannten Kinder Evas marquait les bases de l'« ambient/néoclassique » des Autrichiens. Une musique « aérienne » gorgée de tristesse et ponctuée des vers dépressifs de Richard et de sa sœur (présente jusqu'à
Come Heavy Sleep). Le seul instrument présent reste un clavier. Autant l'annoncer de suite, si il n'y avait qu'un titre à retenir dans la discographie du groupe et qui ne pouvait pas mieux définir ce premier album, c'est bien « The Serpent's Voice ». Son introduction est à classer parmi les plus belles du genre. La mélodie simpliste enivrante de Silenius et le chant clair angélique de Richard soutenu par Julia ne laisseront pas indemne (à écouter en boucle jusqu'à ce que mort s'ensuive). Une ambiance reposante et fascinante s'en dégage. L'osmose entre Richard et sa sœur y est pour beaucoup. Presque en retraits, comme de doux murmures remplis de chagrin en fond, des titres comme « Darkened Skies », « May No Tears Stain This Holy Ground » ou « Withering Existence » sauront vous toucher. Tout simplement magnifique. Le son des nappes de clavier, ses mélodies ou encore la rythmique martiale voire « tribale » ne seront pas étrangers aux nombreux adeptes de Summoning. Et comme à ses débuts, on touche souvent aux deux extrêmes en termes de qualité. A côté de magnifiques parties de piano (« Requiem », « Craving Dreams » ou « Das Letzte Kapitel »), on trouvera aussi un clavier un brin trop « kitsch » (à la limite d'un obscur jeu vidéo) voire carrément inaudible (« Beneath The Veil of the Ocean » ou l'orgue saturé de « Futile Belief » à retourner Bach de sa tombe)… Des défauts qui seront gommés dès le deuxième album
Come Heavy Sleep après le départ de Silenius. Mais je ne sais pas, ces approximations de jeunesse font en même temps tout le charme de ce
Die Verbannten Kinder Evas, rattrapées par un passage divin.
Die Verbannten Kinder Evas demeure l'un des premiers albums trop méconnus (et introuvables) et pourtant précurseur de la nouvelle vague « ambient/néoclassique » (ou « darkwave ») du milieu des années 90. L'aura de cet opus éponyme reste indescriptible et ça malgré des compositions relativement bancales ainsi qu'un fossé conséquent avec son (brillant) successeur
Come Heavy Sleep. Appuyé par le grandiose « The Serpent's Voice »,
Die Verbannten Kinder Evas mériterait ne serait-ce qu'une écoute. Laissez-vous porter.
There was once truth in what you spoke
But teased by doubt alone
I hear the serpent voice inside me
Sands of time will now dissolve
I cry for truth from where I stand
But growing lies my reply
I bought my ship of dreamy pictures
Through the seas of death
I sale but know not where I am
Sinking and no one around
The last sound that my body utters
Is a cry for truth | Mitch 4 Juillet 2011 - 1996 lectures |
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