Incroyable et improbable surprise.
COSMIC JAGUAR vient d’Ukraine mais les membres arborent tous des pseudos hispaniques et sont fascinés par la culture aztèque, comme en attestent les illustrations qui ornent chacune des sorties. Il en découle donc «
El era del jaguar », deuxième LP de la formation après un «
The Legacy of the Aztecs » paru en 2023 pour un accueil public plutôt chaleureux. Autre incongruité, les mecs sont signés par
Soman Records, un label bordelais totalement
underground spécialisé dans les trucs un peu rétros. Et avec son style musical, « rétro » est le moins que l’on puisse dire au sujet des quatre Ukrainiens tant l’influence des scènes
techno thrash /
techno death du début des années 90 y est marquée,
ATHEIST en première ligne je dirais.
Une approche passéiste qui a cependant su séduire quelques grands noms de la scène
metal puisque l’on retrouvera en invités des personnalités tels que
Tommy Talamanca (
SADIST) ou encore
Marc Grewe (ancien bassiste – chanteur de
MORGOTH) ainsi qu’une floppée d’amis / musiciens de studio parmi lesquels une chanteuse (
Chimalma) dont les incursions pourtant sobres et discrètes (« Ashes in Eyes ») n’apportent hélas pas grand-chose à un ensemble suffisamment cohérent et qualitatif en soi.
Car oui, «
El era del jaguar » tient solidement la route alors que je n’aurais pas misé un hryvnia dessus. Les compositions sont techniques, cela on s’y attendait, avec un soliste très en verve, une basse ultra présente et ce dès les premières mesures de « God of Sun and War », une introduction que n’auraient pas reniée
CYNIC ou le
PESTILENCE du génial «
Sphères ». En guise de surcouche, les musiciens foutent une grosse dose de
thrash metal bien rageur mais aussi des sonorités inspirées de la culture aztèque donc, ce qui renforce l’originalité du concept sans jamais sonner
cheap ou forcé.
La voix de
Sergio Lunatico est également pour beaucoup dans cet ancrage rétrograde car il maîtrise à la perfection le chant raclé, ses comparses l’accompagnant à l’occasion de quelques chœurs efficaces (« The Shorn Ones ») et qui musclent davantage le propos. Pour le reste, nous sommes sur du haut niveau en termes de maîtrise instrumentale et de précision de jeu avec notamment un batteur à la frappe très sèche, ultra dynamique, mariant idéalement vitesse et inventivité. J’ai déjà dit tout le bien que je pensais de cette basse qui claque et de la variété de style des guitares où tout n’est que caviar.
Un seul et unique conseil donc : écoutez-le.
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29/06/2024 08:17
28/06/2024 21:13