chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Sadist - Sadist

Chronique

Sadist Sadist
Ah l'Italie, tout un programme : sa gastronomie, ses villes polluées, son climat invivable, ses volcans actifs, sa mafia parmi les plus dangereuses du monde… et son mythique groupe de techno-thrash Sadist, récemment reformé.
Comme il paraît que le jeune moyen a à peu près autant de culture générale que l'habitant lambda du Texas, je me dois de rappeler aux quelques néophytes qui me lisent que Sadist est un des piliers du techno-thrash (lorgnant sur le death) européen au même titre qu'un Coroner ou qu'un Mekong Delta. Son glorieux passé se résume à deux indispensables albums : Above The Light (1993) et Tribe (1996), suivis d'un sympathique Crust (1997) et de l'innomable Lego en 2000, mauvais au point de faire splitter le groupe – gageons que ce soit de honte – peu de temps après. Ayez donc à l'esprit que quand j'évoquerai les précédentes réalisations du groupe, je me concentrerai bien entendu sur les deux joyaux de leurs débuts, car oui, heureusement, cette nouvelle offrande est un retour aux sources salvateur.

C'est donc avec un album éponyme, au nom bien peu inspiré qui vient réconcilier les fans de Sadist avec un album qui ne l'est pas, lui (peu inspiré hein, on se doute que l'album n'est pas un fan du groupe…). Un retour que l'on était en droit d'appréhender tant Lego nous avait laissé un sale arrière goût dans la bouche, mais qui au final, ramène le groupe à son antique recette gagnante : de magnifiques ambiances alternant avec de forts bons passages de pur techno-thrash.
Il faut toutefois souligner une différence notable, c'est que le groupe s'est volontairement assagi tant au niveau de l'agressivité des riffs que des vocaux, même si la production mille fois plus propre y est pour beaucoup dans cette impression. D'ailleurs je ne reparlerai pas de la production de cet album ultérieurement, sachez qu'elle est simplement parfaite, laissant une grande place aux divines lignes de basse qui jonchent ce Sadist.
Assagissement donc au niveau vocal. Alors qu'avant le chant était très extrême (pour les critères de l'époque), aujourd'hui, le chant est très criard et aigu. S'il est loin d'être mauvais, on sent que le chanteur manque légèrement de puissance, et ne pourrait pas aller dans des registres aussi graves que par le passé. C'est légèrement regrettable, mais ce n'est pas non plus le point faible de l'album, le chanteur ayant un placement extrêmement juste et remplissant parfaitement son rôle sans que l'on ne puisse se dire à un moment qu'il aurait été préférable de laisser telle ou telle partie instrumentale.
Certes, cela peut paraître évident, mais dans un groupe comme Sadist, le chant est un élément légèrement à part, qui tranche singulièrement avec la mise en place des ambiances uniques que le groupe arrive à mettre en place. Et c'est là toute la magie de nos macaronis préférés qui en misant sur la carte de la simplicité arrivent à nous transporter dans de magnifiques et lointaines sphères : un clavier très présent, une ligne de basse ultra mélodique, un riff de guitare très simple et une batterie aérienne et le tour est joué. Le paroxysme de cet aspect étant atteint au milieu de l'album avec l'instrumental « Kopto » et sa magnifique ligne de piano. Sur le plan des ambiances, cet album est une totale et magnifique réussite, mais reste le cas plus épineux des parties purement metal.

Et c'est bien là que le bas blesse, car effectivement, on peut regretter le relatif manque d'inspiration dont a fait preuve l'unique guitariste du groupe. Si il soutient à merveille ces parties ambiancées que je viens de décrire, on a la désagréable impression que l'aspect plus rentre-dedans de l'album ont été bâclées sur le seul et unique plan des guitares. En effet, la plupart du temps, le guitariste se contente de plaquer un accord de temps en temps ou développe un jeu alambiqué plus proche de Pantera que ce qu'on a connu à un Sadist beaucoup plus agressif par le passé. Pire encore, la guitare est parfois tout simplement absente, laissant ses camarades assurer le travail rythmique et mélodique sans que l'on voit trop pourquoi.
Heureusement, cet état de fait ne se répète pas systématiquement et la deuxième partie de l'album est beaucoup moins marquée par ce manque d'inspiration des guitares, nous livrant d'ailleurs quelques magnifiques riffs, comme celui de « Different Melodies » ou des arpèges bien senties dans « Invisible ». Ce n'est bien entendu pas le cas non plus des solos, toujours magnifiques, qui parsèment ce Sadist.
C'est toute cette ambivalence de parties de guitare tantôt simplistes, tantôt sublimes qui font le plus gros point faible de cet album dont le contenu des morceaux va du sympathique au merveilleux. A noter que la vidéo de très bonne qualité du morceau « Tearing Away » présente sur le site officiel représente très bien les pires et meilleurs côtés de la musique de Sadist.

C'est donc avec un album qui fait figure de retour aux sources que Sadist nous reviens, terminant d'ailleurs symboliquement l'album par le morceau « Sadist » présent sur Above The Light, où le thème y est repris, sans guitares et avec un son de clavier beaucoup moins typé « l'Exociste ». Dans Sadist, Sadist reprend donc Sadist. La boucle est bouclée.
Et si l'album n'est pas exempt de défauts, il suffit amplement pour nous ramener avec bonheur au temps béni où Sadist était au son sommet de son art. Si Sadist n'apparaît pas aussi fantastique que les premiers albums du groupe, il n'en demeure pas moins un album qui ne fera absolument pas tâche dans leur discographie, bien au contraire.

DOSSIERS LIES

Death Technique : les indispensables
Death Technique : les indispensables
Décembre 2011
  

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

7 COMMENTAIRE(S)

MoM citer
MoM
18/04/2017 23:11
Sadist, c'est aussi la grosse claque "Season In Silence" qui est une énorme leçon d'écriture variée et intelligente. Une sacrée surprise que j'ai eue l'été dernier Gros sourire
cglaume citer
cglaume
12/10/2008 04:13
note: 6.5/10
Snif. Essai non transformé pour Sadist. J'espérais un retour au sommet des débuts, mais si tous les éléments semblent bien être là, le groupe n'a malheureusement pas réussi à reconstituer le puzzle magique. La maestria technique est indéniable, les soli sont superbes … mais ça ne suffit pas. Les morceaux n'ont plus vraiment l'accroche et les puissantes atmosphères d'un « Tribe », les plans tordus succédant aux plans plus calmos, puis aux passages de synthé et aux soli sans réussir à créer une vraie cohérence d'ensemble qui ferait du tout quelque chose de plus grand que la somme de ses composants. De plus, comme le dit Von, le chant – bien que gardant ce grain particulier qu'on lui connaît depuis quelque années – passe plus mal que par le passé, voire horripile carrément parfois. Sadist donne aujourd'hui l'amère impression d'un groupe de metal arty un peu prétentieux (d'aucuns diraient qu'ils se sont Cynic-isés …) qui tient à montrer ce qu'il sait faire plutôt que de travailler ses morceaux., et court après la magie d'albums passés sans réussir à la retrouver. «Excited And Desirous » arrive à retrouver quelque peu l'esprit de « Tribe ». A 1:52, sur « Tearing Away », l'alliance guitare / clavier fait à nouveau des étincelles, et enfin à 1:50 sur « Different Melodies », on retrouve quelques-uns de ces agréables frissons que le groupe savait nous refiler naguère. Mais l'impression finale reste la déception.
It is sad, pour reprendre le nom du groupe en (presque) verlan …
von_yaourt citer
von_yaourt
12/10/2007 23:10
note: 7.5/10
Et tant qu'à faire, essaye aussi Above the Light... de toute façon ces deux là se valent.

Par contre, je te préviens, les ambiances sont très différentes, elles n'ont pas la même "couleur", elles étaient beaucoup plus sombres par le passé, tandis qu'aujourd'hui il ya un petit côté tribal, mais de quoi te dépayser non plus.

Si ma chronique est un peu sévère (j'en suis conscient) c'est bien parce qu'on a affaire à un groupe d'exception. Pour moi certains riffs sont vraiment simplistes et dépouillés... chose que l'on ne retrouvait pas avant dans ce merveilleux groupe.

PS : je l'ai pas dit qu'ils étaient merveilleux ces solos ? Sourire
cglaume citer
cglaume
12/10/2007 23:00
note: 6.5/10
Arnaud a écrit : Découverte intéressante cet album de Sadist acheté sur un coup de tête suite à l'écoute de quelques extraits et en lisant des vieilles chros des anciens albums.

Pas grand chose à rajouter si ce n'est que j'ai eût du mal avec le chant au début mais à force je m'y fais, on va dire que c'est assez spécial quand même et personnel en même temps.
Par contre, pas vraiment d'accord avec toi à propos de la guitare sur l'album, je trouve que s'est très inspiré avec des riffs énormes et elle joue le rôle majeur dans la musique du groupe.
Puis les solos sont vraiment magnifiques, quel touché...

Des albums dans ce genre là on en fait plus beaucoup, et en plus il très bon ce "Sadist".


Essaie donc "Tribe": une perle parmi les perles à laquelle je collerais un 9.5/10 si j'ai l'occasion de le chroniquer
citer
Arnaud
12/10/2007 22:37
Découverte intéressante cet album de Sadist acheté sur un coup de tête suite à l'écoute de quelques extraits et en lisant des vieilles chros des anciens albums.

Pas grand chose à rajouter si ce n'est que j'ai eût du mal avec le chant au début mais à force je m'y fais, on va dire que c'est assez spécial quand même et personnel en même temps.
Par contre, pas vraiment d'accord avec toi à propos de la guitare sur l'album, je trouve que s'est très inspiré avec des riffs énormes et elle joue le rôle majeur dans la musique du groupe.
Puis les solos sont vraiment magnifiques, quel touché...

Des albums dans ce genre là on en fait plus beaucoup, et en plus il très bon ce "Sadist".
cglaume citer
cglaume
11/10/2007 21:50
note: 6.5/10
Nom de Nom: on a affaire à un stakanovist de la chro ! Sourire
Dead citer
Dead
11/10/2007 21:27
Dis donc tu chomes pas toi What the fuck?! Moqueur

J'ai ajouté deux extraits pour vous donner une petite idée Sourire

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Sadist
Techno-thrash ambiancé
2007 - Beyond... Productions
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs : (7)  7.93/10
Webzines : (9)  8.28/10

plus d'infos sur
Sadist
Sadist
Techno-thrash ambiancé - 1991 - Italie
  

vidéos
One Thousand Memories
One Thousand Memories
Sadist

Extrait de "Sadist"
  

tracklist
01.   Jagriti
02.   One Thousand Memories
03.   I Feel You Climb
04.   Embracing The Form of Life
05.   Tearing Away
06.   Kopto
07.   Excited And Desirous
08.   Different Melodies
09.   Invisible
10.   Hope To Be Deaf
11.   Sadist

Durée : 44:55

line up
parution
27 Avril 2007

voir aussi
Sadist
Sadist
Tribe

1996 - Rising Sun Productions
  

Destruction
Infernal Overkill
Lire la chronique
Mass Disorder
Hupokrisis (EP)
Lire la chronique
Oozing Wound
We Cater To Cowards
Lire la chronique
Lifeless Dark
Forces Of Nature's Transfor...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Refore
Illusion of Existence
Lire la chronique
Dunkell Reiter
Thrash Never Dies
Lire la chronique
Agressor
Towards Beyond
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
The Black Dahlia Murder
Servitude
Lire la chronique
Prestige
Reveal the Ravage
Lire la chronique
Witches
The Fates
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
La photo mystère du 1 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Deceased
Children Of The Morgue
Lire la chronique
Enforced
A Leap Into The Dark (EP)
Lire la chronique
Muscadeath 2024
Lire le biographie
Ireful
Agents Of Doom
Lire la chronique
Muscadeath 2024 Jour 2
Aborted + Ad Patres + Disfu...
Lire le live report
Scumripper
For A Few Fixes More
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Morbid Saint
Swallowed By Hell
Lire la chronique
Machete Law
Chains of Despair (EP)
Lire la chronique
Scolopendra
Citadel Of Torment (EP)
Lire la chronique
Aggressive Perfector
Havoc At The Midnight Hour
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Armoros
Pieces
Lire la chronique
Laceration
I Erode
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Überserker
Ineffable Force of Will
Lire la chronique
Conquer or Perish European Tour 2024
Exhumation + Initiation + V...
Lire le live report