Throats - Throats
Chronique
Throats Throats (EP)
Symptôme de la génération Facebook, Myspace, [met ici la marque déposée de ton choix] ou non, de nombreux groupes éphémères s’inspirant des sensations d’hier devenues références d’aujourd’hui émergent ces dernières années. Avec les nouvelles technologies, tout va plus vite ! Un constat s’appliquant partiellement à Throats qui se sabotera peu de temps après la sortie de cet EP, ne nous laissant que ce dernier, quelques splits et des cassettes sobrement intitulées Discography regroupant l'ensemble de leurs titres à rogner. Trop tard pour qualifier la formation anglaise de « prometteuse » donc, même si c’est bien le terme adéquat !
Les Anglais pratiquent un hardcore moderne dans la lignée de The Secret, Cursed, Trap Them… bref Converge et d’une manière si respectueuse que la tentation de s’arrêter à cet état de fait est grande. En effet, malgré quelques passages grindcore sur « Wake », « Something Low From This Way Comes » ou « My Hands Are Cold », les compositions sentent tellement l’influence des bostoniens (voix proche de celle de Jacob Bannon et musique quelque part entre leurs titres les plus intenses à la « Concubine » ou plus noisy avec soli comme « Fuck Life » rappelant le quatuor dans sa période Axe To Fall) que les personnes en overdose de ce genre de padawancore pourront aller voir ailleurs sans hésiter. Les autres, dont je fais partie, perdront avec plaisir leurs dents à l’écoute de la sauvagerie déployée et une production hallucinante de puissance. C’est que la pochette typée « Amplifier Worship » n’est pas là que pour l’illustration, même le plus con des riffs sonnerait comme une baston avec ce matos, notamment ce son de guitare raw, un peu bordélique mais ultra-jouissif et une batterie dont l’épilepsie est parfaitement rendue. Une fois dépassée l’impression de perceuse hors de contrôle, il reste des morceaux solides, comprendre bourrés de moments qui te broieraient la gueule au naturel à l’image d’un « Failgiver » au thrashcore en mode subwoofer ou un « Oaken/Wait » enchainant mathcore sous amphét’ et rythmiques jouées avec les dents accompagné d’un chanteur capable de taper dans l’asthmatique teigneux aussi bien que la gorge profonde. L’entité jute précocement (« Oaken/Wait », seul morceau à dépasser les trois minutes) mais fort et sans discontinuée, arrivant à faire passer la pilule des dix-sept minutes d’over the top of dans ta tronche par l’absence de répétition ainsi que quelques digressions, des arpèges émo-mignons venant aérer l’ensemble (« Failgiver », la fin de « Oaken/Wait »).
Le seul souci de cet EP est d’appliquer à la lettre des mots écrits avant lui, chose dommageable sur le long terme. Son énergie, son efficacité et sa production ultra-violente en font un exutoire de qualité pour ceux n’étant pas regardant sur l’originalité et recherchant du hardcore qui bute, tout simplement. Si tu veux ta dose hebdomadaire de brutalité, tu as tout intérêt à aller te renseigner vers ce disque balisé, certes, mais comme un champ de mine.
| lkea 25 Juillet 2011 - 1467 lectures |
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