L’annonce du retour de MINISTRY, quelques années après une trilogie anti-Bush conclue en apothéose avec l’excellent
"The Last Sucker", n’a surpris personne compte tenu de l’avalanche de produits bas de gamme qui ont déferlé dans les bacs par la suite (compilation, live, cover album, remixes en tous genres …), une fois entérinée la fin programmée des papes du metal indus au sortir d’un dernier tour d'honneur dans les stades. Naïfs que nous sommes … ne jamais croire un groupe de rock lorsqu’il annonce mettre la clé sous la porte ! Nous voilà donc en 2012, MINISTRY fait toujours bien partie du paysage métallique et fort d’un nouveau skeud à la pochette franchement discutable, Al Jourgensen nous invite à remettre le couvert avec quasiment le même line-up que précédemment (retour de Mike Scaccia, qui était absent sur
"The Last Sucker").
De quoi l’avoir mauvaise ? Si les Américains ne m’avaient pas mis une grosse claque lors de l’édition 2008 du Hellfest, je regretterais presque de ne pas avoir opté pour IMPALED NAZARENE à l’époque mais après tout, si MINISTRY en a encore dans le ventre … abordé sur la défensive, "Relapse" dévoile vite ses atouts (habituels et attendus) et ses défauts, plutôt rares en proposant un contenu avare en fulgurances mais plus homogène que l'inégal
"Houses Of The Molé". Soit du bon thrash industriel qui charogne généreusement l’auditeur, sans jamais surprendre ne serait-ce qu'une seule seconde mais avec l’efficacité de rigueur depuis l’arrivée de Tommy Victor (PRONG) et Tony Campos (STATIC-X, ASESINO) dans le groupe. On se retrouve donc avec une première partie de programme qui cogne sur tout ce qui bouge avec une ferveur thrash à peine moindre comparé au brûlot "Rio Grande Blood", l’usine à recyclage de riffs tournant ici à plein régime, jusque dans la reprise du "United Forces" de S.O.D. en piste 5. Sympathique et fonctionnel, surtout l’opener "Ghouldiggers" avec sa parodie de "Thunderstruck" et ses lead guitars qui défouraillent à tout va, mais rien de vraiment définitif, pas de sommets du calibre de "Let’s Go", "No W" ou "Senor Peligro" pour semer la terreur dans le voisinage. Au niveau de la production, on maintien une certaine forme de sècheresse tout en réorientant légèrement l’ensemble vers le côté electro de la force, "Relapse" s’avérant un peu moins rapide et frénétique que le tir de barrage auquel nous sommes soumis depuis 2004. C’est d’ailleurs ce qui sauve in extremis l’album de la banalité, cette deuxième partie revenant aux sources d’un metal indus plus martial, plus lourd ("99 Percenters" et ses guitares vénéneuses à souhait) qui fait rapidement penser que MINISTRY aurait gagné à marquer davantage la différence avec ses déflagrations post-come back, quitte à mettre la pédale douce sur la violence gratuite.
Car c’est davantage lorsque l’alien joue la carte de l’emphase (formidable "Bloodlust" pour conclure, le seul hymne du lot) ou chante comme un Dave Mustaine en plein accès de schizophrénie sur le title track qu’il parvient à légitimer un retour qui ne s’imposait pas vraiment, "Relapse" apparaissant plus comme un trait d’union à retardement entre
"Houses Of The Molé" et "Rio Grande Blood" que comme le manifeste d’un MINISTRY régénéré. Ceux qui espéraient autre chose qu’un album de plus dans une déjà bien longue carrière (1981!!!) en seront pour leurs frais mais les autres apprécieront à leur juste valeur les traditionnelles salves de riffs délivrées au fusil mitrailleur, les solis bordéliques semant la zizanie sur un champ de bataille dominé par une BAR réglée en mode extermination et le niveau de jeu moyen très élevé maintenu par les cowboys from hell de Chicago. Chacun verra donc minuit à sa fenêtre, au sujet d’un album très correct qui ne fera pas tâche dans la discographie d’un MINISTRY dont on ira quand même pas jusqu'à dire que son retour s'imposait au delà de toutes les réserves d'usage (flagrant délit de promesses non tenues, caisses aussi vides que celle de l'état et stock de poudre à reconstituer).
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