Récemment, deux clips de groupes estampillés BM ont pu marquer les esprits. Il s’agit d’abord des Français de SEKTEMTUM qui s’éloignent des standards et suivent la virée de jeunes filles plus evil qu’un fan de MUTIILATION, et ensuite des Ukrainiens de SEMARGL. Ceux qui n’ont pas encore visionné « Tak, Kurwa » (« Yes, Bitch ») sont priés de faire un tour sur le lien ci-contre pour savoir de quoi on parle.
http://www.youtube.com/watch?v=k_ifA9Vp2o0
Ça y est, tout le monde est de retour ? Visuellement, ce n’est pas si choquant que ça, si ce n’est la couleur blanche prépondérante comme dans un clip de CREST OF DARKNESS et l’ambiance érotico-SM-lesbienne qui pourrait exciter les Dany en herbe. Musicalement par contre nous sommes à des années-lumières de ce que certains connaissaient du groupe. Surtout s’ils se sont arrêtés aux trois premiers albums : Attack on God, Satanogenesis et Manifest qui proposaient un black qui tâche, avec de gros morceaux de chair qui volaient. Le tournant s’était bien amorcé en 2010 avec Ordo Bellictum Satanas mais seuls quelques titres avaient inclus des sons électro ou des vocaux féminins (« Credo Revolution »). La plupart étaient encore bien énervés et rentre-dedans.
Avec Satanic Pop Metal, la barrière a complètement sauté et le titre de l’album comme la pochette le prouvent ! Nous entrons dans un monde nouveau pour le groupe mais totalement assumé. C’est Satanic, c’est Pop, c’est Metal, mais c’est aussi Electro et Erotique, deux termes qui auraient pu être rajoutés pour être encore plus précis sur le contenu de la galette. Mais attention, je corrige tout de suite ceux qui pensent à « déconne », « rigolade » ou « ‘port nawak » parce que cet album est peut-être léger, ce n’est pas une blagounette potache. Il est particulièrement soigné à l’image sa pochette. Avec des yeux de pervers, on peut n’y voir qu’un fessier menu, mais en y regardant bien, on peut aussi le comparer au visage d’un démon. C’est volontaire et assez bien fait finalement. Comme la musique ! (Bon allez, arrêtez de mater le cul, je suis sûr que certains sont encore bloqués dessus !)
Comme la musique donc ! Soit 13 titres pour un album de 44mn qui jouent sans hésiter avec les genres. La base y est certes black mais complètement imbibée de sons electro et distillée dans des mélodies pop où les vocaux féminins représentent un bon tiers des chants. On a peut-être déjà entendu ce genre de mélange, mais cela a rarement été aussi catchy et jouissif grâce à des refrains et des couplets efficaces. Pourtant j’étais sceptique au début. Ce n’était pas évident de me convaincre vu que je ne suis pas spécialement fan de ce genre de sonorités. J’adore peut-être CNK, je n’ai aimé que de loin le Seraphide de DIABLERIE ou le Idu na Wy ! de DUB BUK. Et je me tape carrément la tête contre les murs en écoutant ce que sont devenus AD INFERNA depuis leur reformation en 2008.
Si j’adore ce SEMARGL, c’est parce qu’il a jeté toute réserve et propose des titres assumés à 100% qui n’ont aucune longueur avec une moyenne de 3.30mn par morceau. Le résultat se rapproche beaucoup de DEATHSTARS, mais avec un accent mis sur une dépravation toute en légèreté. Le Six Six Six habituel de la bête à cornes est devenu un Sex Sex Sex de la bête à poils. On se laisse emporter malgré soi par les morceaux faciles d’accès et entrainants comme « God is Not Love », « Sweet Suicide » ou « Join In Fire » et on en a honte ! C’est indécent pour un fan de musique extrème de se retrouver abusé de la sorte par des éléments aussi mainstream et de devoir écouter ces hymnes en cachette. Ou alors il faudra qu'il ne parle que des deux titres plus « présentables » car moins electro : « Labyrinth » et « Loneliness ». Le premier joue la carte du symphonique et ajoute des instruments à cordes qui font mouche et le deuxième est plus sombre et adulte, avec des vocaux féminins également plus laconiques et plaintifs. Mes deux morceaux préférés.
Si même ces titres semblent trop tubesques, il faudra alors passer aux pistes 6 ou 9, « I Hate You » et « Suck My Dick » lorsqu’un ami arrive à l’improviste. Elles sont moins intéressantes parce qu’elles n’ont ni mélodie accrocheuse en Fizz Fizz ni vocaux féminins mais au moins l'ami sera berné et estimera juste qu'on écoute un groupe sans grand intérêt. L'honneur sera sauf et il faudra changer de disque avant qu’il ne remarque la supercherie. Enfin, disque... C’est vite dit car pour l’instant l’album n’est disponible qu’en téléchargement légal (iTunes, Amazon...) vu que le label qui devait le sortir, Twilight Vertrieb, aurait fermé. On attend vite une sortie physique pour bénéficier d'un livret qui devrait être aussi plaisant que la pochette démoniaque.
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