Engorgement - Excruciating Intestinal Lacerations
Chronique
Engorgement Excruciating Intestinal Lacerations
Comme je le disais très récemment encore, il y a vraiment à boire et à manger dans la scène brutal slam death... Loin de moi l'idée de prétendre en faire un tour exhaustif (je ne suis ni maso ni au chômage), cela dit si je peux vous permettre d'éviter de gaspiller vos précieux euros avec de la merde, c'est toujours ça de pris. C'est donc dans cette optique que je me dois de vous parler aujourd'hui des Anglais d' Engorgement et de leur premier album « Excruciating Intestinal Lacerations ». Au delà de l'étonnement que peux susciter le nom du groupe (eh non visiblement aucun groupe – connu tout du moins – ne s'était encore baptisé Engorgement), le line-up ne sera peut-être pas inconnu à tout le monde puisque l'on retrouve notamment derrière les fûts un certain Mitch Rider déjà condamnable pour avoir officié sur le dernier Kraanium. Non je ne me laisserai pas cette fois-ci aller à une nouvelle diatribe envers ces pauvres néerlandais qui aurait plutôt besoin de l'aide de l'équivalent de la MDPH locale que d'un nouveau coup de bâton. On retrouve également au micro un certain Putrid James (alias James Murphy), le gaillard ayant officié à la basse sur le très bon « Constrained By The Miscarriage Of Conquest » d' Embryonic Depravity, dont la prestation mérite à elle seule une note en dessous de la moyenne, nous y reviendrons.
Le décor ainsi planté, intéressons-nous plus en détail (mais pas trop non plus je ne suis pas bon en apnée) à ce « Excruciating Intestinal Lacerations » sorti tout récemment chez Comatose Music qui semble donc décidé à sortir tout et n'importe quoi peu importe la qualité (heureusement parfois dans le lot il y a deux ou trois choses à sauver, je pense à Malebolgia ou Thrist Of Revenge entre autres) mais passons... Cet album est donc un énième champignon poussé à la surface d'une scène slam death qui mériterait décidément une bonne cure de Triflucan. Bon rien de vraiment pire que le dernier Kraanium hein (zut!), juste une même saucée de riffs éculés gavés d'harmoniques et prétendument brutaux mais de toute façon tellement gavés de basse et noyés sous la batterie et les vocaux qu'il faudra tendre l'oreille jusqu'à s'en arracher le pavillon pour y déceler quoi que ce soit (surtout lorsque ça blaste). Pas la peine de s'étendre sur ces parties de guitare. Vous avez déjà écouter du slam death? Vous savez alors à quoi vous attendre. Mais revenons-en à cette batterie si vous le permettez puisque tout n'est pas foncièrement mauvais sur cet album et c'est même le baguettiste qui s'en tire peut-être le mieux ici. En effet si son jeu était totalement gâché par une caisse claire horrible sur « Post Mortal Coital Fixation », ici le son de batterie est tout à fait correct tout comme la prod en général même si j'aurais aimé plus de clarté dans le son des guitares ou alors qu'elles soient mises plus en avant dans le mix. Enfin bon cela n'aurait de toute façon pas changé grand chose au problème: « Excruciating Intestinal Lacerations » n'a aucun intérêt. Certes le groupe est brutal et pas totalement manchot (je me suis même surpris à headbanguer de temps à autre), sans être impresionnant outre mesure Mitch Rider fait le boulot correctement, mais tout ce qui peut s' entendre ici à déjà été fait et bien mieux. Les titres s'enchaînent dans une sorte de repeat continu si ce n'est le début un peu différent de « Cranial Devourment ». Pour tout dire je commence un peu à arriver à saturation de tous ces groupes qui se ressemblent atrocement et dont la quête de brutalité semble s'accompagner inéluctablement d'un appauvrissement musical. On est bien loin des origines du style. Et dire que je gardais le meilleur pour la fin... Je vais faire court: les vocaux de sieur Murphy sont à la limite du ridicule, sorte d' Ochoa du pauvre qui montre bien qu'à vouloir toujours en faire plus on finit par en faire trop.
Cet album et son immonde pochette plaira probablement à certains et tant mieux mais ce sera sans moi. Engorgement semble être le cul de sac d'un style que bien peu parviennent à rendre encore un minimum intéressant (heureusement que Chordotomy ou Visceral Disgorge sont là pour relever le niveau). Finalement le seul point positif de cet album c'est qu'il ne dure que 22 minutes et c'est déjà bien assez.
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