Disgrace - Songs Of Suffering
Chronique
Disgrace Songs Of Suffering (EP)
Il n'y a pas à dire, Dan Seagrave sait faire de belles pochettes. Et quoi que l'on en dise, je suis sur et certains que la majorité d'entre vous aurons cliqué sur cette chronique grâce à cet artwork particulièrement réussi, suscitant au passage pas mal de curiosités. Mais soyons clair, malgré cette oeuvre une fois de plus incroyable de l'illustrateur Anglais, Disgrace n'est pas à ranger dans la catégorie des groupes de Death Metal (rappelons que l'homme à travailler avec Entombed, Morbid Angel, Dismember...). Originaire de Californie, Disgrace est un groupe formé il y a relativement peu de temps par divers membres de Twitching Tongues, Ruckus, Nails, Creatures, Downpresser... soit en quelque sorte la crème de la West Coast. On retrouve ainsi dans le line-up un certain Taylor Young (Twitching Tongues, Nails...) qui semble avoir bien du mal à ne pas s'éparpiller. Ce premier EP intitulé Songs Of Suffering vient donc tout juste de sortir sur le label New-Yorkais, Closed Casket Activities.
Disponible uniquement en LP 12" (probablement pour rendre grâce à l'artwork), ce court EP composé de six titres ne dure effectivement qu'en tout et pour tout neuf minutes et sept secondes. Autant dire que la musique de Disgrace se veut particulièrement concise. Ainsi, serait-on en droit de penser que nous sommes ici face à un groupe de Hardcore Old School. Et bien non, pas du tout. Disgrace se la jouant plutôt New York Hardcore gavé de stéroïdes. Des influences Metal qui, selon le groupe, sont à chercher notamment du côté des Anglais de Bolt Thrower (personnellement, j'ai plutôt du mal à les percevoir). De quoi mettre l'eau à la bouche.
Une fois encore, ce n'est pas sur l'originalité qu'à misé Disgrace mais bel et bien sur l'efficacité brut de ce que le New York Hardcore et le Metal ont de mieux à offrir. Soit six titres ultra courts et hyper incisifs à l'esprit revenchard et teigneux. De quoi caresser dans le sens du poils tous les tough guys en manque de sensations fortes. Et en la matière, Songs Of Suffering n'est pas exempt de qualités. De ces titres ultra courts résultent évidément une certaine dynamique (merci la double pédale) et aussi un certain groove à la sauce New-Yorkaise. Pour cela remercions entre autre les quelques mosh parts plombées qui parsèment ce EP ("Self" à 1:05, "System Error" à 1:21, "Complaint " à 0:44, "God King" à 1:00) et surtout ce riffing assez saccadé et presque un peu alambiqué plutôt distinctif du Hardcore New-Yorkais metallique des années 90 (Merauder, Indecision, Breakdown...). Un véritable flash-back, un coup de nostlagie dans les dents qui remet les idées en place. Et en dépit de cette lourdeur omniprésente, les riffs et les patterns de batterie sont d'une manière générale plutôt rapides, un peu comme si Xibalba jouait la carte d'un Hardcore beaucoup plus direct et concis. Le chant est à l'image de la musique, puissant et vyrile, ne laissant pas beaucoup de place à la politesse et à la sympathie. On s'étonnera néanmoins d'entendre le monsieur se laisser aller à un soupçon de mélodie sur le refrain de "Contradiction" à 1:23.
Avec ce EP, Disgrace nous offre un hommage non dissimulé à la scène New-Yorkaise du siècle dernier. Le groupe reprend quasiment tous les poncifs du genre (à l'exception des sing-along) et nous le ressert d'une façon carré et ultra expéditive. Pas de chichi, des riffs incisifs, une lourdeur écrasante, une ambiance haineuse, un feeling emprunté à la vieille école. Bref, l'essentiel du NYHC condensé en à peine dix minutes. A noter que le groupe prépare pour les semaines à venir un split 7" en compagnie de Harness, un autre groupe très intéressant dont je parlerai à l'occasion, si le temps est avec moi.
| AxGxB 26 Octobre 2012 - 1931 lectures |
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