Gurd - Your Drug Of Choice
Chronique
Gurd Your Drug Of Choice
En préambule, un aveu : n'ayant jamais entendu parler de GURD jusqu'à présent, je m'attendais à chroniquer un album de jeunes cons, plein de foutre et d'hormones, thrashant leur route entre montées de sève brutales et dérapages incontrôlés de newbie encore en phase d'apprentissage. En guise de newcomer donc, GURD, quinze ans d'âge et neuf albums au compteur avec ce « Your Drug Of Choice » à venir mi janvier ! Comme on dit, jamais trop tard ... Qui dit combo helvète évoque forcément le techno thrash inoubliable d'un CORONER ou, plus récemment, le lancer de parpaings thrashcore de CATARACT. Et bien tant qu'à être à côté de la plaque, jetons nous dans l'égout les deux pieds en avant, puisque GURD n'emprunte ni à l'un ni à l'autre, mais lorgne plutôt du côté de la scène américaine des années 90, passant allégrement d'un thrash rétro slayerien à des passages power typés MACHINE HEAD ou PANTERA.
Couvrant une palette d'influences thrash on ne peut plus large, « Your Drug Of Choice » porte bien son nom, GURD proposant à l'auditeur un large éventail rythmique allant du rapide (« Seven Starz », « Let Me Die In Dignity ») au plus lent (« Madness Reigns »), en passant par un mid tempo brise nuque (« Colony Collapse Disorder », « Your Drug Of Choice ») présent sur une bonne partie de la galette. On pense fortement à la bande à Rob Flynn donc, mais aussi à BIOHAZARD, et pas seulement parce que le timbre du chanteur est parfois proche de celui d'Evan Seinfeld dans ses tonalités les plus graves. La musique aussi comporte son lot d'éléments hardcore (la première moitié de « Seven Starz » en témoigne) sans jamais se départir d'un tranchant old school bonifié par l'apparition surprise de Schmier (DESTRUCTION) sur le même titre. Du fast track labélisé King/hanneman mais pas seulement, GURD ayant retenu la leçon de survie d'un OVERKILL modernisant son approche pour survivre au désert thrash des mid nineties. On retrouve un peu du groove singulier de « The Underground And Below » sur « Once And For All » (avec un riff très proche de « F.U.C.T. ») ou encore l'énergique « Beneath The Sea ». Brutal mais pas trop, GURD use aussi à bon escient d'un additif mélo-thrash dispensé à doses suffisament homéopathiques (à 1:36 sur « Colony Collapse Disorder », le chant clair rappelant Burton C. Bell) pour marquer les esprits, les lead guitars ressortant d'autant plus qu'on dénombre peu de solis sur un album essentiellement basé sur des riffs bien plombés.
Alors, addictif ce « Your Drug Of Choice »? En vérité, l'euphorie provoquée par les passages les plus vengeurs s'estompe rapidement au fil de parties power par trop conventionnelles. La bonne came thrash old school, coupée avec des éléments modernes assez fadasses, finit par produire des effets pervers type manque d'intensité (à l'image du chanteur, qui manque un peu de coffre) ou de personnalité ; la force principale de GURD, la polyvalence, est aussi son plus gros défaut, le trop plein de morceaux et l'absence de titres vraiment directs faisant in fine pencher la balance du mauvais côté. De ce skeud varié mais un peu inégal, manquant parfois cruellement d'impact, on retiendra principalement les accès de fièvre old school et les quelques bons solos (trop rares), sous l'éteignoir d'un power thrash un peu trop léger pour booster le taux d'adrénaline.
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | Je me rappelle de la pochette du tout premier album de Gurd à l'époque, et y'avait un titre qui trainanit sur lesd samplers, plutot pas mal dans mes souvenirs d'ailleurs.... rien écouté d'eux depuis par contre! |
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1 COMMENTAIRE(S)
31/12/2008 13:03