Depuis la sortie de
Solve Et Coagula, l'intérêt porté à The Secret est grandissant. En Europe bien sur où le groupe n'a cessé de tourner, faisant office de première partie pour des tournées comme celles de Toxic Holocaust et Converge, mais également aux Etats-Unis où les italiens ont vraiment été révélé au public grâce à leur signature sur le label Southern Lord il y a de ça deux ans maintenant. Depuis, le label californien semble avoir pris une direction artistique telle que nombres de groupes officiant dans le même registre sont venus grossir ses rangs (Nails, Dead In The Dirt, Black Breath, Heartless, Enabler...). Alors que le genre à largement le vent en poupe ces dernières années, il fallait que les italiens continuent à faire parler d'eux. C'est aujourd'hui chose faite avec la sortie récente de ce quatrième album intitulé
Agnus Dei.
Voici dans un premier temps la liste de ce qui ne change pas pour cette nouvelle livrée 2012:
#1 Le groupe à une fois de plus fait appel aux services de Kurt Ballou pour l'enregistrement et la production de son nouvel album. Pour le coup, on s'éloigne sensiblement des productions auxquelles le bonhomme nous avait habitué jusque là, laissant ainsi de côté le son hérité des Sunlight Studios pour quelque chose de plus sec et abrasif (c'était déjà le cas sur
Solve Et Coagula). La production se veut donc moins tape à l'œil et flatte tout de suite un peu moins les oreilles, surtout celles habituées aux douceurs suédoises dont on aime à vous parler ici, sur Thrashocore.
#2 The Secret continue de délivrer avec
Agnus Dei une musique particulièrement frontale et agressive. Ce nouvel album transpire toujours la haine, la rage et l'urgence la plus totale. Les accointances que partageait jusque là The Secret avec le Crust et le Grindcore sont encore bien présentes et se ressentes ainsi tout au long des quarantes et une minutes de l'album. Ainsi, The Secret n'y va pas avec le dos de la cuillère, balançant à la face du monde toute sa haine et sa misanthropie à travers une musique empruntant autant au Hardcore Chaotique de Converge qu'au Grindcore des premiers Napalm Death. Un mélange incisif et hyper frontal qui laissera l'auditeur le cul par terre à l'écoute des excellents "Agnus Dei", "May God Damn All Of Us", "Geometric Power" ou encore "Darkness / Became".
#3 A l'inverse, les titres lourds et oppressants font également toujours partis de l'équation. Certes, moins représentés, ils ponctuent tout de même
Agnus Dei à plusieurs reprises. Une façon, comme souvent, de casser le rythme intensif et de jouer sur un autre tableau sans pour autant sacrifier aux atmosphères. A ce petit jeu là, on retrouve donc le très bon "Post Mortem Nihil Est" plutôt orienté mid tempo, l'inquiétant et sinistre "Heretic Temple" et la seconde partie (plus ou moins cachée) de "Seven Billion Graves" qui vient clôturer en beauté ce nouvel album.
#4 Les trois points évoqués plus haut nous amènent tout naturellement à ce quatrième point qui concerne l'ambiance générale. Comme pour
Solve Et Coagula on retrouve ici les mêmes atmosphères haineuses et abrasives. Des ambiances de fin du monde sur lesquelles The Secret déverse son profond dégoût pour la religion et l'Homme. Un feeling palpable tout au long de l'album qui nous plonge dans une ambiance oppressante et presque blasphématoire.
Voici maintenant la (courte) liste de ce qui change pour cette nouvelle livrée 2012:
#1 Ce qui frappe le plus à l'écoute d'
Agnus Dei c'est le glissement effectué par The Secret vers des sonorités typées Black Metal. Pas besoin d'être un fin analyste ou un mélomane hors paire pour s'en rendre compte, il suffit juste de porter son attention sur le riffing et les harmonies tout au long de l'album. La noirceur du propos de The Secret était déjà plus qu'évident mais l'affiliation devient désormais presque naturelle, le groupe quittant petit à petit les terres labourées du Hardcore pour celles ravagées du Black Metal. Fermez les yeux et vous voilà presque à vous imaginer écoutant un disque de Darkthrone (période
Sardonic Wrath/
The Cult Is Alive) ou Tsjuder. Personnellement, cette radicalisation n'est pas pour me déranger, bien au contraire et elle sied parfaitement à l'ambiance retranscrite sur
Agnus Dei.
#2 Euh... Bah non en fait, c'est tout.
Bien que ce nouvel album ne semble pas faire l'unanimité, personnellement je le trouve vraiment bon et surtout il se découvre avec le temps. Passé complètement à côté lors de ma première écoute, les multiples essais qui ont suivi ont finalement réussi à me convaincre. Bien que surfant sur un genre qui rencontre aujourd'hui un certain enthousiasme, The Secret réussi à se renouveler et ainsi à se démarquer du reste de la bande en empruntant des chemins encore plus noirs. Bien joué.
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