Dordeduh - Dar de Duh
Chronique
Dordeduh Dar de Duh
Non, ce n’est pas nécessairement un plaisir de chroniquer de bons albums. Chaque membre de l’équipe vous dira qu’il y a des fois où les mots ne viennent pas, où l’envie n’est pas là, où l’on ne sait pas trop par où commencer. Avec DORDEDUH, le problème est autre. C’est que le contenu de la chronique est déjà déterminé à l’avance, et que le rédacteur est obligé de donner des informations essentielles qui seront exactement les mêmes que sur les autres sites... Vous pourrez vous amuser à comparer les webzines une fois la lecture terminée pour vous en rendre compte.
Car effectivement, comment zapper l’histoire du groupe ? Impossible de ne pas rappeler qu’il s’est formé suite à une discorde qui a divisé en 2009 les membres de NEGURA BUNGET en deux formations. D’un côté Negru, le batteur qui avait conservé le nom du groupe, trouvé des remplaçants à ses anciens compères et très vite proposé en 2010 l’album Virstele Pamintului suivi en 2011 de l’EP Poarta de dincolo, deux sorties qui donnaient l’impression qu’il était en fait la seule véritable âme de NEGURA BUNGET tant le style était respecté et le talent de composition resté évident. De l’autre les multi-instrumentistes Hupogrammos et Sol Faur, solidaires dans la difficulté pour remonter un projet accompagnés de deux nouveaux acolytes : un bassiste et un batteur inconnus au bataillon. Il nommèrent alors leur nouveau bébé DORDEDUH... un choix un peu grossier pour nos oreilles moqueuses qui entraîna des dérives de nos plus drôles commentateurs du Net qui rebaptisait le groupe « Dors debout » ou « Père Dodu ». Et pourtant l’idée de départ était bonne vu que ce nom reflète bien la musique en signifiant en roumain « Envie de spiritualité ».
Et DORDEDUH ne manque pas de spiritualité sur son premier album, sorti finalement trois ans après la séparation douloureuse, et s’il y a une première chose à mettre au point, c’est que les anciens camarades ne sont pas séparés suite à des divergences d’orientation musicale. On ne peut qu’imaginer que le problème était d’ordre relationnel étant donné que les compositions sont très proches d’un côté et de l’autre. Vous pouvez carrément renommer DORDEDUH en NEGURA BUNGET II sans que personne n’en soit choqué. Même les détails ont des similitudes, comme le fait de proposer des titres et un album longs, 77 minutes de musique ici, répartie sur 8 morceaux qui sont en plus reliés les uns aux autres et forment un tout comme s’il s’agissait d’un seul morceau. La base est évidemment un folk atmosphérique très orienté sur l’introspection et le voyage intérieur à travers des images axées sur la nature sauvage. Et bien entendu on retrouve le même goût pour l’incrustation de parties typiquement black.
La musique de DORDEDUH donne l’impression de voir la nature à travers les yeux d’un faucon qui nous fait partarger son quotidien. L’animal passe le plus clair de son temps à se laisser planer au dessus de majestueuses montagnes dont on ne voit plus que la cîme, le reste étant plongé dans une brûme épaisse. Il se rapproche parfois des arbres, virevolte près des branches, et finit par se poser sur l’une d’elle pour contempler le paysage qui s’offre à lui. Des bourrasques d’un vent glacé viennent parfois le déloger et il s’engage alors dans des vallées où il retrouve tour à tour des ruisseaux, des fossés, des cascades, mais aussi la civilisation. Cette présence humaine se fait ressentir dans des percussions, flûtes et choeurs festifs très ponctuels (fin de « Jind De Tronuri »). Les endroits visités sont ainsi plus nombreux que chez Negru et c’est sans doute ce qui différencie les deux formations. Alors que ce dernier garde toujours une distance avec le monde, comme s’il le voyait uniquement du ciel, DORDEDUH est plus terrestre.
Vu que les musiciens sont les mêmes, il est peu étonnant que DORDEDUH ait une façon de jouer, de hurler et de jouer avec les atmosphères aussi proche de NEGURA BUNGET. Il avait été plus surprenant que le batteur parvienne à poursuivre le groupe avec de nouveau membres et sans trahir les fans. La sensibilité de chacun fera préférer l’une ou l’autre des orientations, mais s’il faut désigner un vainqueur, j’avouerai donner ma voix à Negru, mais d’une courte tête, tout simplement parce que certaines percussions de DORDEDUH ne me parlent pas et que je trouve l’approche humaine inutile. Et si je ne mets pas une meilleure note, c'est qu'ils ont fait mieux par le passé, lorsqu'ils étaient encore réunis en une unité.
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