Ils ont pris leur temps les Roumains dissidents ! 9 ans pour enfin délivrer une suite à
Dar De Duh, qui fut l’une de mes première chros pour Thrashocore, en 2012. Si je m’attendais à ce que le groupe soit plus actif et enchaine les créations, c’est parce qu’il avait été créé suite à sa volonté de s’éloigner de
NEGURA BUNGET. La volonté de deux membres : Sol Faur et Hupogrammos qui ont quitté le bercail en 2009 après des divergences avec feu-Negru (décédé en 2017). Les deux compères s’étaient trouvé un batteur et avait proposé leur travail sous le nom de
DORDEDUH, fidèle à certaines ambiances de
NEGURA BUNGET tout en laissant plus de place à leur propre univers, à leur sensibilité personnelle.
Je me souviens qu’à l’annonce de la scission en deux groupes, j’avais été peiné, ou plutôt inquiet, parce que cela aurait pu sonner le glas de tout le monde. Mais finalement les deux formations étaient parvenues à prouver qu’elles pouvaient exister parallèlement et sans se marcher sur les pieds. Sauf que
DORDEDUH avait quelque peu disparu des radars depuis son beau premier essai et que la surprise est du coup bien agréable de le retrouver subitement en 2021, sur le label Prophecy Productions. On y retrouve toujours les deux hommes à nouveau accompagnés du bassiste Flavius Misaras, mais avec cette fois-ci à la batterie le fameux Putrid, connu pour son travail dans
SYN ZE ȘASE TRI et
ORDINAL NEGRU.
Retour tardif, mais retour gagnant car tous ensemble, ils parviennent à recréer les ambiances du précédent opus sans en faire non plus un copier-coller ennuyeux. Ce qui est toujours aussi plaisant dans
DORDEDUH, c’est avant tout le fait qu’il arrive à geler le temps, à le suspendre une heure durant. Quel talent pour gérer l’évolution d’une composition ! D’autant plus que c’est fait naturellement, et que jamais les artistes ne se soucient de faire trop long, trop étendu, ou même trop doux.
DORDEDUH place petit à petit son décor, se permettant carrément de placer sa plus grande pièce au début de l’album : 12 minutes. Pas de vocaux sur les 4 premières minutes, mais des instruments qui créent un paysage dans un lent fondu. Et avant que les growls surgissent, ce sont des chœurs qui ouvrent le bal ! Mais comme je le disais, c’est une progression évidente, pour un résultat très immersif !
DORDEDUH sert d’ailleurs à cela : faire pénétrer l’auditeur dans un monde lointain et mystérieux. Et à la différence de
NEGURA BUNGET qui faisait découvrir des paysages forestiers majestueux vus du ciel, il emporte dans un monde plus étrange, plus difficile à retranscrire précisément. Il y a de la nature, mais il y a aussi autre chose d’indescriptible… une grosse part d’énigme dans ces 8 pistes. Le voyage semble aussi férocement introspectif, et la pochette aussi va dans ce sens. C’est comme si finalement les paysages proposés, les odeurs naturelles imposées et l’impression de s’envoler n’étaient finalement qu’intérieurs, comme si tout cela était enfoui dans notre âme et notre cœur et que nous étions en train de le redécouvrir. Oui, c’est tout à fait cela que je ressens à chaque écoute. Cet album est une sorte d’extraction de notre for intérieur ! Il y a des choses qui sont innées à tout homme, mais dont il n’a plus conscience, dont il s’est détaché. Cet album permet de les faire rejaillir, de se retrouver, et de trouver une forme de paix également...
C’est à la fois magique et magnifique, avec toutefois un bémol évident ! Comme toutes les cures, c’est uniquement lorsque nous aurons besoin de guérir ou de retrouver de la sérénité que nous devrons revenir vers
Har !
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