[ A propos de cette chronique ] C’est parti, on fait la chro du dernier album en date de
M8L8TH. Aaaaah, que de souvenirs ce groupe. Je me rappelle d’une époque où l’on en parlait sans se prendre une volée de bois vert, où l’on ne nous posait pas des questions sans écouter les réponses. C’est clair que depuis quelques années maintenant, la popularité et l’impopularité ont explosé. Récemment encore, à l’achat de ce
Reconquista, on me demandait si « ça ne me dérangeait pas de financer un groupe qui milite autant ». Ma réponse est toujours non. J’achète un album, qui a demandé autant de travail qu’un autre, et non, je ne me pose pas de questions sur l’utilisation faite de mon argent. Je suis sûr que d’autres groupes s’achètent du Nutella, vont aux putes, ou mangent même de la viande avec l’argent que je leur ai filé ! SALAUDS !
Donc non, je ne finance pas le groupe, je lui achète son album. Et comment faire l’impasse sur ce groupe que je suis depuis (presque) ses débuts. Car ce n’est pas en 2004 que j’ai découvert
By the Black Wing, mais deux ou trois ans en retard. Et là, coup de foudre. Le dynamisme, la hargne, la puissance, la folie ! Et tout cela sur un fond mélodique minimum. Un mélange Black et RAC qui me convainquait pour la première fois. Du coup j’avais fait le fanboy et acheté
Sturm qui n’en était qu’une version live anecdotique, et pire
Scent of Blood / Rehearsal 2003 a.b. sorti en 2010 qui ne faisait que proposer les versions demos et répéts de cet opus culte.
Je me souviens aussi de la sortie du deuxième album, en 2009. Je l’avais chroniqué sur Postchrist, et je me suis amusé à aller la relire. J’ai été conforté dans le fait que le groupe n’avait pas encore une grande notoriété vu que je commençais par un « Je dois être l’un des seuls à avoir attendu avec impatience ce nouvel opus des Russes.». Il y avait déjà beaucoup de fans du groupe, mais rien à voir avec la suite. Cet album avait marqué un tournant, avec l’apparition d’éléments plus folk, et notamment un titre à la
TEMNOZOR qui a marqué les esprits : «Rodnyj Moj Kraj».
M8L8TH montrait un visage intéressant, plus sensible que par le passé.
Et enfin je me souviens de janvier 2014, date à laquelle j’ai chroniqué pour la première fois le groupe sur Thrashocore. Et je dois avouer être content de celle-ci, 5 ans plus tard, parce que j’y fais part de la situation du NSBM à l’époque, et que cela nous montre bien une évolution à propos de ce « style » qui n’en est pas un, et des considérations de tous à son sujet.
Le NSBM est devenu tellement présent… Ce qui était un phénomène à part est devenu un « virus au sein de la scène », et il se propage, au point que les antifas usent et abusent de l’expression pour tenter de chasser les groupes immoraux de nos terres.
M8L8TH, lui, a surtout bénéficié d’une exposition exagérée grâce aux accointences toutes aussi exagérées d’Alexey avec notre fierté nationale, Famine de
PESTE NOIRE.
Ces deux-là sont désormais de véritables frères, proches comme les deux doigts de la main. Jusqu’à ce qu’ils se clashent un jour, c’est apparemment inévitable quand on cotoie Famine… En attendant, ils sont ensemble main dans la main. Ils sortent leurs albums sur le même label, Militant Zone, basé dans leur base commune en Ukraine. Ils font des clips ensemble, explosant les compteurs YouTube. Ils se featent l’un l’autre sur leurs albums. On aura bientôt l’occasion de parler de l’album
Peste Noire – Split – Peste Noire sorti fin 2018, mais on y trouvait Alexey en guest sur « Raid éclair ». Eh bien là, bis repetita, Famine apparaît sur « Coup de grâce » et « Noblesse oblige ». Et s’il est toujours efficace car reconnaissable entre tous, il est dommage que sur ces deux apparitions là, il prenne autant de place. Il aurait été en peu plus en recul, je saluais sa prestation, je lui tirais mon chapeau. Là, il s’accapare les titres, il passe devant son camarade et fait perdre l’identité de
M8L8TH. De pas grand-chose, mais la balance bascule véritablement. Les 3 dernières minutes de « Coup de grâce » n’ont plus l’odeur de
M8L8TH. C’est moins gênant sur « Noblesse oblige » où la voix de notre Français est mise en avant moins longtemps et sur lequel les deux protagonistes arrivent à réellement se mêler en une seule entité. Ceux qui sont plus intéressés par la reltion entre les deaux gaillards iront sur le site de notre ami Le Scribe du Rock :
Interview de PESTE NOIRE
C’est à peu près tout ce que j’ai à faire comme critique concernant cet album, car le reste est un excellent condensé de ce qui a fait, et qui continue de faire, la personnalité du groupe. Les vocaux hurlés, les vocaux stridents et les vocaux clairs se suivent ou se chevauchent selon les passages. Les parties possédées, enflammées et destructrices sont nombreuses, mais avec toujours de beaux espaces pour une musique plus folk, avec parfois même des incursions vers des ambiances symphoniques. Certes, on peut avoir l’impression d’une redite ; certes on peut reprocher que le manque de réelle évolution ne relance pas la machine, mais de mon côté je suis pleinement satisfait de cette offrande, qui vient mettre fin à 8 ans d’attente. Je la considère comme une synthèse mais aussi une suite de ce que
M8L8TH a proposé jusqu’à maintenant, avec toujours la même sincérité et la même hargne communicative.
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