Infernal Necromancy / Kanashimi - Hikari to Yami
Chronique
Infernal Necromancy / Kanashimi Hikari to Yami (Split-CD)
Quand on est fan d’un groupe, on guette bien évidemment la sortie du moindre nouvel album, voire même du moindre titre qui pourrait nous rassasier. Et parfois l’attente est bien longue quand certains sont si avares en informations. Les cas les plus extrèmes me concernant sont ceux de SUMMONING et THE KOVENANT, dont j’attends toujours du neuf depuis plusieurs années, mais MYSTIC FOREST a bien prouvé en 2012 qu’il ne faut jamais perdre l’espoir. Par contre, si je suis fan des groupes du jour, le cas de figure est différent : ils sont japonais et signés dans leur pays. Ce qui signifie qu'on ne sait jamais quand quelque chose va sortir ! Je ne sais pas si tout le monde est au courant mais la scène black a beau y exister, elle est encore très underground et fermée alors peu d’informations circulent. Les labels principaux ont leur clientèle et leurs contacts à l’étranger mais ils ne s’investissent pas vraiment en promotion. Le label Zero Dimensional Records aussi a beau être l’un des plus actifs dans le black, il semble toujours vivre au jour le jour, se contentant de balancer des petites newsletter en japonais à ses fidèles. C’est chez lui que vous retrouverez la plupart des groupes underground nippons, de maintenant ou d’hier, car il fait aussi bien l’effort de signer des petits jeunes que de ressortir des efforts passés inaperçus à leur époque. Pour les premiers, notons YVONXHE ou JUNO BLOODLUST déjà chroniqués dans ces pages, et pour les seconds GNOME, HOLOKAUST WINDS et GORUGOTH.
Et c’est ce label qui a également réussi à faire venir dans ses rangs deux des groupes de black dont j’ai le plus apprécié les dernières sorties récemment : INFERNAL NECROMANCY et KANASHIMI et à leur faire allier leurs forces pour un split inattendu vu la grande différence de style entre eux. Chaque groupe y inscrit 4 morceaux extrèmement fidèles au monde qu’il est parvenu à se créer.
Ce sont tout d'abord les anciens d'INFERNAL NECROMANCY qui ouvrent les hostilités de ce split nommé « Hikari to Yami », la lumière et l’obscurité. Formés en 1996, ils ont cumulé les démos et split - réunis en 3 CD sortis en 2011 - avant de proposer leur premier et encore unique album en 2008. Leur black est cru et direct, influencé par nos Légions Noires et accompagné de mélodies toujours rageuses et entrainantes à la fois. C’est un style qui se retrouve beaucoup au Japon et qui est aussi devenu la marque de fabrique plus ou moins digérée d'ARKHA SVA, YVONXHE et CATAPLEXY. Ceux qui ont raté INFERNAL NECROMANCY sont priés de rattraper cette erreur car ces déments font partie de ceux qui maîtrisent le mieux le sujet et ils le prouvent une fois de plus ici. Ils nous rappellent que le black metal peut être intemporel et joussif à la fois. Avec un son raw mais très audible que pratiquement plus personne n’ose utiliser désormais, il nous arrose les oreilles à coup de batterie galopante et de riffs à la guitare bien mis en avant et bien stridents, semblant crier avec plus de douleur encore que les vocaux déchirés. De plus les morceaux sont tous inédits et pile poil dans le ton de l’album précédent, ce qui tombe bien vu son excellence. Je ne peux formuler que le même reproche que pour ce dernier, à savoir qu’il est dommage que le groupe n’ajoute pas une touche japonisante alors que dans ses thématiques et son visuel il met le nationalisme en avant. 4.5/5.
KANASHIMI prend le relai avec lui aussi quatre pistes, mais il a fait son fainéant et Monsieur Misanthropy, toujours seul membre à bord, ne propose que le service minimum : une intro de 2mn, un dernier morceau de 9mn qui fait office d’épilogue instrumental à la BURZUM ambiance « je comble la fin d’album », une nouvelle version de son tube « Eien ni » déjà présent sur l’album Romantik Suicide (2009) et finalement un seul titre tout beau tout chaud : "Hika", dans la lignée des morceaux plus anciens. Pour ceux qui ne connaissent pas, il faut ajouter le nom de NORTT à celui de BURZUM. C’est effectivement un black trempé dans le doom et transporté par tout ce qui pourrait apporter une bonne dose de pathos : un piano à la mélancolie qui en fait des tonnes, un clavier tristounet venu tout droit des années 90 ou encore une guitare acoustique légère qui tente de faire sortir une larmichette. L’outrance a beau être prévisible et presque grossière, la simplicité de ces mélodies me touche à chaque fois. Pourtant on a rarement vu d’aussi gros sabots dans un groupe à tendance dépressive même si la concurrence est rude (I’M IN A COFFIN, HAPPY DAYS), mais bon, plus c’est gros... Cependant la frustration est réelle sur ce split car on attendait plus de nouveautés. Cela empêche donc la note de dépasser les 2/5.
Au final, cette sortie peut être une bonne occasion de découvrir deux groupes très différents, qui ne se retrouvent que par leur nationalité et leur statut, et ne parleront pas nécessairement au même public. Pour les fans, c'est un petit apéritif en attendant quelque chose de plus long de chaque côté...
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