The Prophecy - Salvation
Chronique
The Prophecy Salvation
Les résolutions de Dead pour l'année 2013.
Résolution #2 : se méfier de ses collègues.
Mitch a tout du gendre idéal : une bonne situation, un physique agréable et avantageux (aux dires de celles qui ont croisé son chemin), un contact facile qui s'adapte à toutes les situations... Ici à Thrashocore, c'est un peu notre vitrine, la preuve que l'on peut écouter une musique dite "de sauvages" et être totalement intégré dans la société contrairement au reste de l'équipe. Toute personne dans cette position dominante ne pourrait ignorer sa capacité d'influence auprès des autres ; Mitch ne fait pas exception et il en profite. Quoi de plus normal après tout, qui s'en priverait ? Du coup, pour faire passer ses promos, il n'hésite pas à poser des étiquettes frauduleuses du genre "doom/death" à côté des nouvelles sorties pour appâter le mécréant. Et ça marche, bien sûr que ça marche, parce que Mitch quoi. Alors Ghost Brigade passe encore, mais le vice n'ayant pas de limite, me voilà avec le premier album de Sons Of Aeon et le dernier album de The Prophecy (l'objet de cette chronique) entre les mains. Doom/death mon cul ouais.
Voilà qui donne à réfléchir n'est-ce pas ? Mais c'est aussi un peu de ma faute. Primo, j'ai tendance en ce moment à sauter sur tout ce qui touche de près ou de loin au doom/death et deuxio, ma culture musicale demeure plus que perfectible. En effet, le combo britannique sort avec "Salvation" son quatrième album sans qu'à aucun moment ce nom ne soit parvenu jusqu'à moi. D'ailleurs, à la décharge de mon très cher collègue, Metal Archives classe le groupe dans la catégorie "Doom/Death Metal", ce qui pourrait laisser penser qu'un jour leur musique en fut. Mais "Salvation" n'en est pas, ou du moins pas totalement. Heureusement, cet album n'est pas pour autant tombé entre de mauvaises mains.
Si l'on devait ranger "Salvation" dans une case, je le mettrais à mi-chemin entre leurs compatriotes d'Anathema et d'Antimatter. Les similitudes avec le one-man-band de Mick Moss sont d'ailleurs assez troublantes, aussi bien en terme de son que d'interprétation. Par moments, c'est vraiment à s'y méprendre, même sur la voix ("In Silence") ; s'il n'y avait pas l'emprunte d'un passé plus rude, on pourrait crier au plagiat pur et simple. Donc à moins que l'on puisse considérer Antimatter comme du Doom/Death, je dirais que The Prophecy évolue ici entre rock et metal, un style très atmosphérique et mélancolique avec une touche progressive où l'accent est mis sur les émotions brutes. Le chant clair puissant de Matt Lawson domine une instrumentation reposant essentiellement sur les guitares, renforcées par l'intégration de quelques violons et claviers du plus bel effet. Froide et intimiste, l'atmosphère émerge naturellement d'un jeu souvent minimaliste bourré de feeling, d'une base rythmique simple et efficace et de quelques arrangements classieux. The Prophecy possède également un autre visage, plus dur, plus violent. Héritage probable de ses précédentes productions, quelques gouttes de death ont été dispersées dans ces paysages calmes et désolés avec ce qu'il convient de guitares acérées et de vocaux gutturaux. Même si cela reste marginal, on sent une volonté ferme du groupe de conserver cet aspect de sa personnalité, chaque pièce n'y échappant pas.
Ne vous fiez pas à ce tracklisting tenant sur un mini post-it, l'album affiche une durée d'environ 50 minutes : à l'exception du titre central "Reflections", tous les autres durent plus de 10 minutes. Malgré leur longueur, les compositions évoluent finalement assez peu et surtout très lentement. Le groupe prend son temps pour poser ses ambiances et n'hésite pas à rentabiliser ses mélodies, surtout quand elles sont aussi belles que celles qui ouvrent l'album. On prend alors plaisir à se perdre dans les peintures qui se dessinent au fur et à mesure de l'écoute. Malheureusement nos pensées s'interrompent parfois sur un coup de pinceau maladroit : je reste en effet très sceptique quant à la légitimité des parties death qui arrivent trop souvent comme un cheveu sur la soupe. Si encore leur intérêt était justifié par un sens de la composition hors norme... mais elles ne dégagent rien, ni puissance, ni émotion. Ceci couplé à une musique globalement vue et revue fait qu'on aurait plutôt tendance à aller s'écouter tous les groupes qui ont influencé nos petits Anglais. "Salvation" n'est reste pas moins agréable et touchant dans l'ensemble, comptant assez de beauté pour faire reculer de quelques mètres l'inexorable déclin de ce monde. C'est déjà ça.
| Dead 4 Janvier 2013 - 1841 lectures |
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