Coma - Mindless
Chronique
Coma Mindless
Au beau milieu de toute cette vague revival thrash qui enchante certains quand elle donne des boutons à d’autres, l’Italie n’a jamais été en reste. De nombreuses formations transalpines ont vu le jour ces dernières années (Injury, Alkoholizer, Urto, Ultra Violence, Endovein, Mad Maze…) avec pour but avoué de rendre un hommage plus ou moins appuyé aux grands anciens. Il faut reconnaitre que, pour un non allergique à toute cette nouvelle vague, la plupart de ces combos se révèlent plutôt intéressants sans aucune prétention de révolutionner un genre dont ils sont les derniers rejetons. Formé en 2002, Coma fait partie de cette scène italienne bouillonnante et après une unique démo 3 titres éponyme en 2009 nous offre en ce début d’année son premier opus « Mindless » sorti sur le label national Punishment 18 Records.
Inutile de préciser que si tout ce revival vous agace plus qu’il ne vous excite vous pouvez d’ores et déjà zapper cette chronique, Coma n’aura probablement pas grand-chose à proposer pour vous faire changer d’avis. Dans le cas contraire les Italiens pourraient bien venir grandir votre discothèque car si « Mindless » n’est pas le meilleur album de thrash de ces dix dernières années (et probablement même pas celui de 2013 non plus) il n’en reste pas moins une galette tout à fait appréciable dont les 36 minutes s’enfilent comme une bonne pinte de Guiness. Officiant dans un thrash très classique oscillant entre le mid-tempo assez groovy et le tchouka-tchouka bien virulent, le quatuor nommé en hommage au grand Overkill puise allègrement dans la Bay Area, Slayer voire un brin du Kreator de « Terrible Certainty » / « Extreme Aggression ». La paire Manca / Sanna a donc sorti l’arsenal du riffing de routine qui, sans apporter aucun riff digne d’entrer au panthéon du style, a au moins le mérite de compenser le manque d’originalité par une efficacité et bien souvent un côté groovy pas dégueus (on frôle le power thrash sur « My Venom Inside »). Groove également du côté des fûts puisque le frangin Sanna applique lui aussi le même tarif à ses rythmiques à base de tchouka-tchouka plus ou moins véloce, de mid bien pépères soutenus par une double pas trop envahissante mais sachant mitrailler quand il le faut. Il en résulte un album pouvant se targuer d’une bonne homogénéité globale sans titre sortant réellement du lot et maintenant la qualité constante du début à la fin, tout au plus pourra-t-on pointer une ou deux pointes plus violentes fleurant bon le Slayer sur « Under Attack » ou encore « Full Of Nothing » sur laquelle Coma est à deux doigts (et encore !) du flagrant délit de repompage de « Spirit In Black ». Aéré par quelques breaks bien sentis (rah ce bon vieux palm mute sur la corde de mi grave qui me fout bien la gaule à 2’21 sur « Full Of Nothing » justement), agrémenté de deux trois samples et quelques nappes de clavier assez judicieux, « Mindless » se voit malheureusement tiré vers le bas par un chant manquant trop souvent d’agressivité notamment lorsqu’il se fait plus chanté comme au début de « Again » (sur laquelle on retrouve Craig Locicero en featuring soit dit en passant) et ce malgré de bonnes intentions comme ces nombreuses envolées plus criardes mais globalement Coma gagnerait en intensité avec une voix plus virile.
Enregistré dans le studio du groupe, « Mindless » bénéficie qui plus est d’un son en tout point impeccable alliant la clarté à l’intensité, y compris une basse dont je n’ai pas parlé mais qui trouve parfaitement sa place en se fondant dans les guitares sans pour autant se laisser effacer. Mis à part ce chant un peu léger et des soli assez moyens qui, je l’espère, gagneront en complexité avec le temps, Coma accouche ici d’un album tout à fait honorable pour une scène capable du meilleur comme du pire. Un nouveau groupe à surveiller donc pour cette scène ritale que j’apprécie décidément toujours autant, et il reste encore du beau monde à venir (Ultra Violence pour ne citer qu’eux).
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3 COMMENTAIRE(S)
citer | "... quand elle donne des boutons à d’autres"
Ca se saurait ! |
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3 COMMENTAIRE(S)
02/03/2013 19:23
Ca se saurait !
Non, toi c'est la myxomatose.
02/03/2013 19:17
Ca se saurait !
02/03/2013 17:14