Mine de rien, ça faisait un moment que TANKARD ne nous avait pas régalé avec un de ces albums de thrash festif dont il a le secret. Pas que les Allemands soient restés sur la touche des années durant, non, le combo de Frankfurt respectant scrupuleusement des temps de passage élevés depuis l’arrivée d’Andy Gutjahr en 2000 (sur l’oubliable
« Kings Of Beer »). Un album tous les 18 mois, voilà le tarif pour les adhérents, que l’inspiration des inséparables (line-up inchangé en quinze ans, on n’est pas chez EXODUS) soit ou non au rendez-vous. Et sur ce plan là, on ne peut pas dire que TANKARD ait fait forte impression depuis
« The Beauty And The Beer », dernier bon album en date suivi d’une série de skeuds trop mous
(« Vol(l)ume 14 »), trop sérieux
(« Thirst ») ou caricaturaux
(« A Girl Called Cerveza »). Tout ça pour dire qu’à première vue, on n’aurait pas signé un chèque en blanc à Gerre et ses boys pour la sortie de ce « R.I.B. » estampillé Nuclear Blast.
Heureusement pour les vieux fans crochus s’agrippant à leur relique
« The Meaning Of Life », Gerre et sa bande d’ex-joyeux drilles reviennent ici animés des meilleures intentions. Evacuons d’emblée les tares récurrentes du TANKARD Mark III comme un trop plein d’urine dans l’arrière boutique : oui, Andy nous ressert encore et toujours le même solo néoclassique du pauvre à base de montée descente (c’est ça de supporter l’EIntracht, un club qui fait l’ascenseur entre l’antichambre de l’élite et la Bundesliga) et comme souvent, dès que le tempo ralentit, on se fait chier comme pas permis sur « Hope Can’t Die » et « No One Hit Wonder ». Mais pour le reste, excepté un titre d’ouverture un brin gentillet, reconnaissons à TANKARD le mérite de capitaliser sur ce qu’il a toujours fait de mieux : du gros speed qui tache ponctué de refrains fédérateurs façon « Wonderful Life » ou « Frankfurt We Need More Beer ». Dès l’entame de la furieuse « Fooled By Your Guts », on se croirait revenu au bon vieux temps de
« Chemical Invasion »avec ses excès de vitesse en tous genres, ses riffs de bûcherons et son Gerre au taquet, qu’on n’avait pas connu en si bonne forme vocale depuis pas loin de dix ans. Une première bonne surprise qui en appelle d’autres, comme cette relecture réussie de l’inégale
« Kings Of Beer » sur « R.I.B. (Rest In Beer) » et ses wo-ho-ho de moines trop saouls pour quitter l'abbaye en flammes. Comme la majorité des dix titres qui composent la galette, ce réjouissant title track (chouettes variations de tempi) profite à plein d’un excellent refrain, à l’image de ceux de « Riders Of The Doom » et « Enemy Of Order ».
Histoire de varier les plaisirs, TANKARD n’oublie pas de piocher dans le répertoire heavy des collègues HELLOWEEN (la fédératrice « Riders Of The Doom ») et d’offrir à qui veut sa science de l’hymne de stade (« Breakfast For Champions », et son fil rouge lead faisant la différence). Vous êtes en manque de thrash basique fonçant tête baissée sans se poser de questions ? « Enemy Of Order » et sa punchline scandée cinq cent fois en trois minutes trente vous rappellera le bon vieux temps de
« Beast Of Bourbon », quand TANKARD prouvait qu’il valait mieux que sa réputation de groupe de seconde zone en éclatant SODOM en long large et travers. Et dans le genre, « Clockwise To Deadline » qui voit Andreas Geremia rendre tripes et boyaux dans son final n’est pas mal non plus (riff principal proche du "Endless Pain" de KREATOR, appréciable!), comme ce « R.I.B. » que l’on positionnera au niveau d’un
« B-Day » ou d’un
« The Beauty And The Beer », dans la catégorie très bons albums de complément. The party ain't over!
4 COMMENTAIRE(S)
15/06/2014 14:07
Comme quoi! Faut jamais désespérer mais là j'y croyais vraiment plus. Bonne surprise!
14/06/2014 12:46
13/06/2014 09:58
Il sort dans une semaine lapin
13/06/2014 07:54