Àrsaidh - Roots
Chronique
Àrsaidh Roots
Tiens, voilà un album qui sort de l’ordinaire même s’il n’est pas révolutionnaire ! Vous voyez la pochette ? Belle et mystérieuse, elle fait référence à la nature et les anciennes croyances. Eh bien la musique est similaire avec une approche qui n’est certes pas neuve mais traitée avec tant d’application qu’elle interpelle.
Mais reprenons avec la petite présentation habituelle. Ce groupe est tenu de main de maître par le multi-instrumentiste et vocaliste Andy Marshall qui a déjà ravi nos oreilles lorsqu’il officiait dans son ancien projet : ASKIVAL. Celui-ci n’aura ainsi sorti qu’un seul album, en 2009. L’homme avait annoncé le besoin de faire une pause pour retrouver la motivation et l’inspiration qui lui faisaient défaut. Cela aura pris quelques années, et il est ainsi de retour sous un autre nom - ÀRSAIDH - mais toujours les mêmes inspirations et l’envie de parler de ses Terres d’Ecosse, sa nature et ses légendes. Et cet amour pour sa patrie se manifeste dans la musique par des ajouts d’instruments variés : piano, violon ou flûtes. Ces touches folkloriques sont par contre savamment distillés et pas continues.
Le groupe n’est pas à classer dans le black folk ou pagan pur, mais plutôt dans le black atmosphérique planant, appelant au rêve et à la sérénité. Et le voyage est assuré, tout est fait pour ! Le décollage est fait en douceur, le voyage est organisé dans tous les moindres détails et vous êtes ramenés sur le pas de votre porte avec la même délicatesse. C’est ainsi que le premier titre fait plus de 16 minutes, évoluant lentement mais sûrement. Les vocaux n’y apparaissent qu’à la 6ème minute, les éléments écossais encore plus loin...
Et ce shéma se retrouve sur les deux autres titres (le quatrième est un intermède au son du vent). Cependant cela ne signifie pas que la musique tourne en rond. Elle évolue peu à peu et nous entraine dans des excursions au plus profond du pays, au plus profond des vieilles traditions. De longs passages instruments viennent ainsi parfaire les ambiances. Pour en profiter, il faudra cependant se mettre dans de bonnes conditions. Ce n’est pas un album que l’on écoute distraitement, mais qui demande à l’auditeur de choisir son moment. Il faudra préférer un moment de calme et y laisser de son temps. C’est ainsi que l’on pourra profiter de ces cinquante minutes et voir défiler de nombreuses images, bien proches de celles procurées par WINTERFYLLETH. Sinon ? Eh bien le risque est de trouver cela bien mou, voire mièvre.
L’album est indéniablement bon et convaincant bien que la longueur de ses titres ne donne pas envie d’y revenir fréquemment. On se réservera pour un moment privilégié et pour essayer de se ressourcer. C’est la bande son idéale pour une promenade forestière... Du black metal appliqué qui fait plus honneur à l’Ecosse que ses compatriotes de CNOC AN TURSA... Par contre cet album sera le dernier d’ÀRSAIDH pour la simple raison que Marshall a regretté la typographie et la prononciation inconvénientes du nom de groupe. Il s’est déjà trouvé une nouvelle appellation, SAOR.
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