Ars Macabra - III
Chronique
Ars Macabra III
Paf dans ta gueule !
A l’instar de cette chronique sans introduction, ce troisième méfait des italiens d’ARS MACABRA déboule sans crier gare, comme un coude dans le plexus solaire pendant un pogo. Et dans les deux cas, on peine à rependre sa respiration tant le choc fût rude.
Reprenons nos esprits quelques instants après cette déferlante et analysons plus posément la bête. Troisième album disais je donc pour le trio romain. « Daemonolatria Hypnotica » et « Hate Induced Trance » sortis respectivement en 2004 et 2007, avaient posé les bases d’un style sans concession, dévoué à l’art noir. Violence et noirceur comme étendard, ARS MACABRA s’est donc fait connaître avec ces deux albums comme l’alternative méditerranéenne à MARDUK. Car il faut dire ce qui est, la comparaison n’a jamais été injustifiée.
En bon héritier des suédois grimés, ARS MACABRA a toujours été enclin aux blasts à foison et au riffing lugubre, si bien que leur précédent album est bien souvent comparé dans la presse au fameux « Panzer division Marduk ». Ce n’est pas un mal en soit, mais l’histoire nous a prouvé que cette formule si jouissive soit elle ne tient pas la route très longtemps, l’adrénaline faisant rapidement place à l’ennui.
ARS MACABRA avait donc tout intérêt à ne pas refaire un « Hate Induced Trance » bis, sous peine de sombrer dans l’oubli avec les autres clones panzeriens justes bons à aligner les blasts comme on aligne les bougies sur un pentacle. Suivant un chemin assez similaire à celui de MARDUK, les Italiens ont sû sur ces 10 nouveaux titres apporter un peu d’air neuf. Un air méphitique, mais neuf quand même.
Bien que la plupart des morceaux soient encore fortement structurés autour d’un black ultra violent, dépassant en quasi permanence le 150 bpm et faisant fi de toute forme d’introduction avant de vous empaler par les voies naturelles, les italiens ménagent à l’auditeur de nombreuses plages d’accalmie. Et c’est finalement dans ces moments où la lourdeur et la mélodie prennent le pas sur la bestialité, que l’aura démoniaque d’ARS MACABRA devient la plus prégnante, la plus insidieuse. La vraie noirceur de leur musique se dégage des moments aérés, quand le batteur souffle et que la basse se fait grande prêtresse des enfers (mention spéciale pour la prod qui lui libère un espace impressionnant). Ces instants restent tout de mêmes minoritaires mais apportent une plus value conséquente aux compositions qui sans cela sombreraient vite dans une monotonie assommante.
Même si ARS MACABRA nous offre ici un excellent exemple d’adaptation, on pourrait tout de même tracer un certain parallèle entre leur évolution et celle de MARDUK, en comparant ce « III » avec un « Wormwood » par exemple. Peu novateur mais suffisamment intéressant pour les amateurs de black metal brutal et rapide sachant se faire plus lugubre qu’il ne l’est…
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