Slaughtbbath - Hail To Fire
Chronique
Slaughtbbath Hail To Fire
Inconnu parmi les inconnus, Slaughtbbath n’est pourtant pas né de la dernière pluie. Formé en 2002 au Chili, le trio évolue dans l’ombre depuis maintenant un paquet d’années et malgré une reconnaissance des plus limitées, le groupe n’a jamais rien perdu de sa motivation ni de son enthousiasme.
Après une quantité de démos, de splits et de EPs en tout genre (onze au total!), Slaughtbbath a sorti en début d’année son tout premier album. Intitulé Hail To Fire, ce dernier est paru sur Proselytism Records et le label Français Chalice Of Blood Productions (pour la version LP).
Adepte d’un Black Metal particulièrement bestial, Slaughtbbath continue de se poser comme l’héritier d’une certaine tradition sud-américaine en délivrant avec Hail To Fire un album tout ce qu’il y a de plus sale et primitif. Pourtant, on ne peut pas dire que la production aille particulièrement dans ce sens. Parfaitement lisible, cette dernière rend justice à chacun des instruments pour un résultat assez propre (et plutôt neutre) pour ce type de Black Metal. Certains pourraient donc lui reprocher un léger manque de caractère, moi le premier, même si paradoxalement j’apprécie avec Hail To Fire de pouvoir me prendre dans la gueule ce genre de riffs ou de blasts avec un son qui ne souffre d’aucun parasite... Bref, une affaire de goût, qui de toute façon ne viendra pas éclipser la qualité des neufs compositions de ce premier album.
Car à l’exception peut-être de "Awakened To Slay" qui fait montre d’un riffing assez quelconque malgré une relative efficacité, les huit titres suivant n’ont rien à envier à qui que ce soit. Certes, le groupe ne fera pas date dans l’histoire pour son influence ni pour son originalité mais force est de reconnaître qu’en matière de riffs, les Chiliens savent y faire (l’expéditif "Dethroned, Burnt And Spat Upon", "True Power Knows No Mercy" et sa transition mélodique à 1:36, le menaçant "Impale Them", titre "mid-tempo" d’excellente facture, le redoutable "Blackburn" etc...). A la manière d’un Ravencult ou d’un Deströyer 666 (sans ses élans Heavy épiques), Slaughtbbath fait parler la poudre sans aucune retenue grâce à un Black/Thrash furieux et particulièrement intense. C’est donc pied au plancher (la batterie ne cesse quasiment jamais de blaster) et tête baissée à grands coups de trémolo que le trio mène sa barque enchainant uppercut sur uppercut sans la moindre finesse ni subtilité. La voix froide et haineuse de Daniel Desecrator (que l’on connaît davantage pour ses artworks puisqu’il a travaillé avec des groupes tels que Blaspherian, Cruciamentum, Diocletian, Maveth...) vient rajouter à l’atmosphère particulièrement glaciale et blasphématoire de ce Hail To Fire.
Avec son premier album, Slaughtbbath ne fait preuve d’aucune pitié, assénant son Black Metal avec puissance, véhémence et conviction. Un musique sombre, intense et tout ce qu’il y a de plus primitif servit néanmoins par une production limpide comme pour mieux martyriser l’auditeur. Hail To Fire bourre ainsi du début à la fin avec seulement ici et là quelques passages plus en retenu comme pour donner un peu de relief à l’ensemble à cette blitzkrieg punitive. En tout les cas, n’espérez pas en échapper indemne.
| AxGxB 17 Décembre 2013 - 1719 lectures |
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