Code - Augur Nox
Chronique
Code Augur Nox
"Nouveau Gloaming" fut une des grosses claques de 2005 pour moi. Code signait un premier album original et possédé, une oeuvre psychologiquement instable à la fois puissante et perturbante. A raison d'un album tous les quatre ans et de divers problèmes de line-up, les choses ont évolué rapidement. En 2009,
"Resplendent Grotesque" n'avait déjà plus la même saveur. Plus conventionnel, plus compact, il abandonnait déjà une partie de l'âme du groupe qui avait attiré mon attention sur ce projet. C'est pourquoi je n'ai pas pris le temps l'année dernière de me pencher sur le troisième album des Anglais dont seul Aort à survécu de la formation d'origine, sans doute par peur d'être déçu une nouvelle fois. Mais j'ai été rattrapé par ma curiosité.
Je n'attendais pas de miracle et ça tombe bien car "Augur Nox" n'en propose pas. En quatre ans, le style du groupe a bien changé. Si
"Resplendent Grotesque" possédait encore une once de personnalité torturée et un arrière goût de cette atmosphère démoniaque d'asile psychiatrique qui régnait sur le premier album, ce n'est plus du tout le cas de ce troisième opus qui aurait presque pu naître sous un autre nom. Car en fin de compte, il ne reste pas grand chose du concept d'origine : leur musique n'offre plus rien de réellement surprenant et glisse vers un metal progressif teinté de black comme de nombreuses formations s'y sont essayé avant eux. Ainsi, "Augur Nox" se pose à la croisée des chemins entre la démesure d'un Arcturus, les expérimentations d'un Ihsahn (pré-"Das Seelenbrechen") et surtout le riffing d'un Enslaved dont la ressemblance est souvent frappante. Il vous faudra donc tourner la page pour apprécier cette nouvelle offrande : moins brute, moins agressive, elle est probablement le reflet de l'évolution de la maturité de ses géniteurs, délaissant l'expression incontrôlée d'un mal-être pour la construction d'une oeuvre plus aboutie d'une certaine manière et paradoxalement moins prenante. La production s'inscrit dans la lignée de cette nouvelle direction, sobre et claire, gommant les aspérités qui autrefois laissaient des traces sur la peau.
Pour autant, Code n'a pas à rougir de son passé et cette cuvée 2013 est loin d'être anecdotique. A travers ces 54 minutes, le groupe nous propose des compositions solides et variées aux atmosphères froides et austères où la rugosité des guitares et des hurlements contrastent avec les superbes leads et le chant clair de Wacian. Au passage, le remplacement de Kvohst par ce dernier derrière le micro ne fait pas un pli, sa technique en chant clair et sa voix black collant à merveille avec l'ambiance générale de l'album. Dans sa progression, "Augur Nox" varie les plaisirs en dosant ingénieusement violence brute et relatives accalmies, intercalant notamment des titres plus aériens ("The Lazarus Cord", "Harmonies in Cloud") ainsi que des interludes ("Dx", "Rx"). L'inspiration est malheureusement tout aussi variable et Code peine à captiver sur la durée, entre refrains décevants ("Garden Chancery", "Trace of God", ...) et passages de moindre intérêt. Dommage car les temps forts sont nombreux ; il serait d'ailleurs injuste de ne pas saluer le travail de composition qui laisse derrière lui des tubes tels que "Black Rumination", "Glimlight Tourist", "The Lazarus Cord" ou "White Tryptych" et une pelletée de bons moments ici et là comme les conclusions de "Ecdysis" et "Garden Chancery". "Augur Nox" ne me réconciliera pas avec Code mais je ne peux que saluer cette démarche d'évolution qui semble prometteuse et qui pourrait bien plaire aux amateurs de black progressif. Un très bon album donc qui ne souffre que de quelques passages à vides.
| Dead 27 Février 2014 - 1666 lectures |
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